Crise hospitalière : « Le problème, c’est le vide de responsabilité » – Actualités

Crise hospitalière : « Le problème, c’est le vide de responsabilité » – Actualités

2024-04-05 23:31:08

L’hôpital pour enfants de Zurich et l’hôpital Wetzikon connaissent des difficultés financières. Il y a deux ans, les hôpitaux d’Affoltern et d’Uster étaient menacés. Les hôpitaux de Berne, de Saint-Gall et d’ailleurs enregistrent également des déficits se chiffrant en millions.

Pourquoi les hôpitaux sont-ils si déficitaires ? Et que devrais-tu faire ? L’économiste de la santé Tilman Slembeck l’explique.


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Tilman Slembeck est économiste de la santé à la Haute école spécialisée de Zurich ZHAW.

SRF News : Où est-ce que notre système de santé « grince » ?

Tilman Slembeck : Le problème est le vide de responsabilité. Les partenaires de négociation collective sont responsables dans de nombreux domaines. Il s’agit du corps médical, des prestataires de services et, d’autre part, des caisses d’assurance maladie. Ils doivent parvenir à un accord. Mais sur de nombreux sujets, ils ne peuvent pas le faire en raison d’intérêts contradictoires. Si le gâteau ne grossit pas indéfiniment, des conflits de répartition surgissent et les choses deviennent difficiles. Nous n’avons pas de loi sur la santé en Suisse qui réglemente de telles choses.

Il faut arriver à une structure dans laquelle il y a moins d’hôpitaux.

Alors c’est ça qui cause le système ?

Naturellement. Chaque canton a une loi sur la santé, à l’exception de la loi fédérale. Il a une loi sur les assurances. C’est comme élaborer une politique agricole avec une assurance contre la grêle.

Les hôpitaux sont de plus en plus en difficulté financièrement. Quel est le principal problème, quelle que soit la base juridique ?

Un nettoyage délibéré du système est en cours, dans lequel les ressources ont été réduites. Les cantons ne peuvent plus approuver ce qu’ils veulent par le biais d’un financement forfaitaire. Les hôpitaux ne peuvent plus y faire face.

La bonne chose serait que les communes reprennent les hôpitaux régionaux. Ils en tireraient les bénéfices, mais devraient aussi supporter les déficits.

Comment résoudre ce problème?

Il faut arriver à une structure dans laquelle il y a moins d’hôpitaux. Mais cela ne signifie pas moins de traitements ou de lits, mais plutôt qu’il n’existe plus de structure à petite échelle, à la fois coûteuse et – d’un point de vue médical – de mauvaise qualité.

Chiffres rouges dans les hôpitaux régionaux : autres raisons


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L’hôpital de Wetzikon connaît des difficultés financières.

KEYSTONE/Christian Beutler

Pour Slembeck, les hôpitaux régionaux ne sont généralement pas très efficaces, sont de petite taille et donc relativement chers. Ils devraient rivaliser avec d’autres hôpitaux régionaux en raison du manque de personnel et de professionnels de la santé. En fin de compte, il est également très difficile pour les petits hôpitaux de fournir des services médicaux car ils n’ont pas suffisamment de cas. «En conséquence, ils sont soumis à des changements structurels», explique Slembeck. Ils devraient fusionner en unités plus grandes et plus efficaces afin de pouvoir travailler de manière plus rentable.

Mais les gens ne veulent pas moins d’hôpitaux.

Parce qu’ils n’ont pas encore eu à payer. La bonne chose serait que les communes reprennent les hôpitaux régionaux. Ils en tireraient les bénéfices, mais devraient aussi supporter les déficits. Les gens pourraient décider par les urnes s’ils veulent garder leur hôpital.

La main sur le cœur : avons-nous résolu le problème en 15 ans ?

Les prédictions sont difficiles et je déteste les faire. Mais je pense que les cantons font preuve d’une énorme persévérance tant qu’ils sont aussi fortement impliqués financièrement et qu’ils sont les principaux propriétaires des hôpitaux. Environ 80 pour cent des hôpitaux sont publics. C’est pourquoi je ne vois pas de grand changement dans 15 ans. Nous devons évoluer vers un nouveau système dans lequel les cantons joueront un rôle beaucoup plus réduit. Je ne vois pas ça pour le moment.

Les projets de redistribution sont mauvais car ils ne s’attaquent pas à la cause mais plutôt aux symptômes.

Que faut-il pour cela ?

Moins d’argent. Tant qu’il y aura autant d’argent dans le système, il n’y aura pas d’incitations. Tous les joueurs gagnent bien dans le système actuel, à l’exception des payeurs de primes, qui se plaindront de la prochaine augmentation des primes à l’automne et crieront dans les médias. Après tout, c’est l’une des plus grandes préoccupations de M. et Mme Schweizer. Mais il faudra que cette situation s’intensifie encore davantage avant qu’un véritable changement ne se produise.

Donc on fera la même interview dans 15 ans ?

Si les cotisations n’augmentent pas à nouveau massivement et si des projets de loi de redistribution aussi dévastateurs ne sont pas adoptés. Nous votons cette année sur deux propositions, dont au moins une vise à retirer la pression de la chaudière et à la répartir différemment. C’est pourquoi ces modèles sont si mauvais, car ils ne s’attaquent pas à la cause, mais plutôt aux symptômes. Si nous votons oui, la pression sur le système diminuerait et nous serions toujours là dans 35 ans.

L’entretien a été réalisé par Pascal Schumacher.



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