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Crise politique au Sénégal : le président Macky Sall propose une date pour la présidentielle

by Nouvelles
Crise politique au Sénégal : le président Macky Sall propose une date pour la présidentielle

Le président sénégalais Macky Sall a franchi une nouvelle étape dans la fixation d’une date pour l’élection présidentielle en recevant lundi un rapport recommandant la tenue du scrutin le 2 juin, deux mois après la fin de son mandat, ce qui a suscité l’indignation de l’opposition.

Les Sénégalais devaient initialement se rendre aux urnes le 25 février. Cependant, à trois semaines du scrutin, le chef de l’Etat a décidé de le reporter, invoquant les profondes divisions provoquées par la validation des candidatures et le risque de nouvelles violences après celles, meurtrières, de 2021 et 2023.

Qualifié de “coup d’Etat constitutionnel” par l’opposition, ce report a entraîné une agitation au sein de l’opinion publique et des manifestations qui ont entraîné la mort de quatre personnes. Le Conseil constitutionnel a depuis désavoué M. Sall, laissant le pays dans l’incertitude quant à une nouvelle date pour le scrutin.

Lundi, le président a officiellement reçu les recommandations d’un “dialogue national” qu’il a organisé il y a une semaine pour sortir de la crise. La plupart de l’opposition, qui réclame avec véhémence une élection avant le 2 avril, a boycotté la rencontre.

Les recommandations de cette réunion sont déjà connues: l’élection se tiendrait le 2 juin et M. Sall resterait en fonction jusqu’à l’investiture du cinquième président du Sénégal. Le président, élu en 2012 et réélu en 2019 mais ne se représentant pas en 2024, a l’intention de consulter le Conseil constitutionnel sur la question de la date de l’élection et de ce qui se passera après le 2 avril.

En refusant le report le 15 février, le Conseil avait stipulé que “le mandat du président (…) ne peut être prolongé” et que “la date de l’élection ne peut être reportée au-delà de la durée du mandat”. Les participants au “dialogue national” se réfèrent à l’article 36 de la Constitution selon lequel le président “reste en fonction jusqu’à l’installation de son successeur”.

Un collectif regroupant 16 candidats de l’opposition plaide pour l’organisation accélérée du scrutin avant la fin du mandat. Un “Front de la Résistance”, alliance entre l’opposition politique et des organisations de la société civile, a organisé des rassemblements à Dakar et prévoit d’autres manifestations afin de maintenir la pression.

Par ailleurs, un projet de loi d’amnistie sur les événements liés aux manifestations politiques entre 2021 et 2024, qui ont entraîné des morts et des dégâts matériels importants, a été initié par le président Macky Sall dans un esprit de réconciliation. Ce projet suscite une vive opposition de la part de l’opposition et n’est pas soutenu par l’ensemble de la majorité présidentielle.

Plus de 200 universitaires qualifient le projet “d’invitation à l’amnésie” et Amnesty International considère qu’il constitue un “affront aux familles des victimes” et une “prime à l’impunité”. L’organisation demande que des enquêtes soient menées sur l’usage de la force par les forces de défense et de sécurité lors des manifestations.

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