Le président sénégalais Macky Sall réunit ce lundi 26 février un certain nombre d’acteurs politiques et sociaux pour tenter de trouver un accord sur la date de la présidentielle. Cependant, certains acteurs clés ont annoncé qu’ils boycotteraient les discussions.
Macky Sall s’est fixé deux jours, lundi et mardi, pour résoudre la crise actuelle au Sénégal, la plus grave en 64 ans d’indépendance, depuis qu’il a décidé de reporter l’élection présidentielle prévue le dimanche 3 février.
Il convie les candidats retenus en janvier par le Conseil constitutionnel, ceux qui ont été disqualifiés, ainsi que des représentants de la société civile, des leaders religieux et coutumiers, à un “dialogue” à Diamniadio, une nouvelle ville située à une trentaine de kilomètres de Dakar, a annoncé la présidence.
Le président Sall, élu en 2012 et réélu en 2019, n’est pas candidat à sa propre succession. Il souligne cependant les divisions exacerbées par le processus pré-électoral et insiste sur l’importance de la “réconciliation” pour maintenir la stabilité du pays. Il vise à obtenir un “consensus” après des consultations portant sur une nouvelle date, mais aussi sur l’après 2 avril, date officielle de la fin de son mandat.
Cependant, 16 des 19 candidats retenus ont indiqué qu’ils ne participeraient pas au dialogue. Ils s’opposent au report de l’élection présidentielle et demandent qu’elle ait lieu le plus tôt possible, avant le 2 avril. Certains craignent les conséquences d’une vacance du pouvoir sans successeur établi. D’autres accusent le président Sall de jouer la montre pour favoriser son camp ou pour rester au pouvoir au-delà du 2 avril.
La réouverture de l’université Cheikh Anta Diop de Dakar, un haut lieu de contestation, est perçue comme un geste d’apaisement de la part du président Sall. Des centaines d’opposants ont été libérés ces derniers jours.
En somme, la situation politique au Sénégal est tendue et le dialogue initié par le président Sall vise à trouver un compromis pour sortir de la crise actuelle.