Cristina Kirchner renonce définitivement à être candidate en Argentine : “Je ne serai pas un chouchou du pouvoir”

Cristina Kirchner renonce définitivement à être candidate en Argentine : “Je ne serai pas un chouchou du pouvoir”

2023-05-17 04:57:42

Cristina Kirchner, lors d’un acte public dans la ville de La Plata, fin avril.JUAN MABROMATA (AFP)

Cristina Kirchner n’a pas participé ce mardi au congrès national du péronisme, mais elle a été une nouvelle fois au centre de leurs discussions. Alors que des centaines de membres du Parti Justicialista réclamaient dans un stade de Buenos Aires qu’elle se présente aux élections présidentielles d’octobre, la vice-présidente argentine a entériné une nouvelle fois qu’elle ne se porterait pas candidate. “Je l’ai déjà dit le 6 décembre 2022. Je ne serai une mascotte du pouvoir pour aucune candidature”, a écrit l’ancienne présidente (2007-2015) dans une lettre publiée sur ses réseaux sociaux. Kirchner, à qui ses militants demandent depuis des mois de revenir pour diriger un péronisme sans autres référents aux élections, a justifié sa décision en incriminant un usage politique de la Justice, qui l’a condamnée en décembre dernier à six ans de prison et disqualifiée à perpétuité. d’exercer une fonction publique pour corruption.

Kirchner, 70 ans, n’est pas disqualifié pour participer aux élections d’octobre. La condamnation du juge fédéral qui a lu sa condamnation le 6 décembre pour de prétendues irrégularités dans l’attribution de 51 travaux routiers dans la province de Santa Cruz, bastion patagonien du kirchnerisme, n’est pas définitive et des recours sont toujours en cours. Mais depuis ce jour, l’ancienne présidente a encouragé la théorie selon laquelle ses rivaux politiques, les médias d’opposition et les juges fédéraux veulent l’empêcher d’être candidate afin d’éliminer le péronisme de la course électorale. “La condamnation et l’inhabilité à ladite cause n’ont qu’une seule traduction politique et électorale : la proscription”, écrit-il dans la lettre adressée à son militantisme. “Comme je le dis depuis longtemps, il ne s’agit pas seulement de l’interdiction d’une personne, mais du péronisme.”

La lettre publiée par le vice-président a été un nouveau seau d’eau froide pour le péronisme au pouvoir alors qu’il court contre la montre. Selon le dernier sondage du Centre stratégique latino-américain de géopolitique (CELAG), l’ultra-droite mène l’intention de voter au premier tour avec 29,3 %, et 77 % de la population évalue négativement la gestion de l’actuel gouvernement péroniste. Le président, Alberto Fernández, a démissionné pour se présenter à la réélection fin avril afin de donner la priorité aux militants de choisir un candidat lors des primaires ouvertes, mais la coalition au pouvoir n’a pas encore donné de signes de définition.

La vice-présidente a répété dans les quelques interventions publiques depuis sa conviction qu’elle ne veut pas être candidate, mais une grande partie des espoirs du militantisme péroniste reposait sur sa prise de rênes pour unir son parti qui, selon le CELAG étude, maintient 26,1% d’intentions de vote réparties entre au moins six candidats. “Nous devons être intelligents pour sortir de ce labyrinthe et briser le piège dans lequel ils veulent nous entraîner : que nous ayons une candidature interdite par le Parti judiciaire”, a prévenu la vice-présidente dans sa lettre publiée ce mardi.

L’inflation galopante, qui a atteint 108,8 % en glissement annuel en avril dernier, n’est qu’un des problèmes du gouvernement. Le président et le vice-président ont cessé de parler il y a près d’un an et la gestion du gouvernement en est venue à dépendre du ministre de l’Économie, Sergio Massa, qui dirige également la troisième jambe de la coalition au pouvoir. Malgré le fait que l’inflation a commencé à enchaîner des marques sans précédent depuis la crise du corralito en 2001, Massa est toujours l’une des cartes fortes que le gouvernement maintient pour se présenter aux élections. Mais cela ne déchaîne pas les passions. L’inflation mensuelle avait déjà battu son propre record en mars avec 7,7%, et elle le fera sûrement courant mai, lorsqu’on mesurera l’impact de la course contre le peso qui a déclenché fin avril les cours du dollar sur les marchés financiers. L’indice n’a cessé d’augmenter depuis six mois et les quelques chances que Massa soit le candidat de l’unité s’évanouissent alors que l’ombre à deux chiffres se profile pour mai.

Le congrès du Parti Justicialista s’est conclu par la ratification de ses autorités nationales lors d’une réunion qui s’est terminée par une anecdote après la lettre de Cristina Kirchner. La démission du vice-président, jointe à celle d’Alberto Fernández et de l’ancien président Mauricio Macri, qui a également renoncé à se présenter en mars dernier alors que les chefs de son parti se battent pour la tête de sa liste, ouvre un panorama inédit en Argentine. Aucun référent des 20 dernières années ne se battra pour les élections présidentielles.

L’opposition a célébré la démission définitive du vice-président des élections. Issus de l’extrême droite libertaire, ils y voient une occasion manquée de « le voir troisième » aux élections ; de la coalition menée par le macrismo comme “une porte vers le nécessaire renouvellement de la politique”. Le péronisme, quant à lui, s’accroche encore à une dernière décision de son chef. Le 25 mai, alors que l’Argentine célèbre son indépendance, Cristina Kirchner mènera à nouveau un acte public. La grande démission contre le militantisme est déjà sur la table.

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