Critique de Geoffroy de Lagasnerie sur Kafka: «Se méfier de Kafka»

Critique de Geoffroy de Lagasnerie sur Kafka: «Se méfier de Kafka»
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Genet cité en exemple

En produisant des mythologies, en creusant les notions de faute, de culpabilité, d’aveu et d’innocence comme catégories ontologiques, Kafka s’écarte du réel, admoneste Lagasnerie. Il lui oppose Genet qui a, lui, connu des vrais procès dans des vrais tribunaux: «Ce qui arrive à Joseph K. ne me touche pas, car cela n’arrive à personne.» Pire, Kafka s’égare en portant son attention sur le sort de l’individu broyé par la justice plutôt que de s’intéresser à celui des classes opprimées. Ce que reproche en définitive l’auteur à Kafka, c’est d’avoir fait de la littérature plutôt que de la sociologie critique. D’avoir fait vibrer la voix de son univers intérieur plutôt que de servir une juste cause.

Un profond malaise s’empare de nous à voir Lagasnerie instruire le procès de l’auteur du Procès: «Si Kafka s’était posé la question de savoir à quelle classe sociale appartenait Joseph K., […] s’il avait pensé non pas en termes d’individu représentatif mais en termes relationnels et différentiels, et qu’il avait replacé le pouvoir d’Etat dans le jeu des forces sociales, celui-ci aurait retrouvé une cohérence.» Glaçant. Une littérature au service du bien nous renvoie aux pages les plus sombres des totalitarismes du XXe siècle.

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Essai. Geoffroy de Lagasnerie, «Se méfier de Kafka», Flammarion. 96 pages.

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