LA LISTE DE LA MATINALE
Les espions à la ramasse de Chevaux lents côtoient cette semaine des personnages inspirés de faits divers réels, du prédateur sexuel de Un ami de la famille à la femme trompée et meurtrière de Amour et mort.
« Slow Horses » : la lie des services britanniques à la rescousse
Au plaisir des retrouvailles avec le plus répugnant des maîtres espions, Jackson Lamb (Gary Oldman), s’ajoute, en cette troisième saison de la série adaptée des romans de Mick Herron (les deux premiers ont été traduits chez Actes Sud), une dose d’adrénaline bienvenue.
Jackson Lamb, sexagénaire dont l’hygiène de vie ferait passer John Belushi pour Jane Fonda, dirige toujours une équipe d’agents du MI5 (service de renseignement intérieur britannique) mis à l’écart pour divers manquements à la discipline, l’éthique ou l’efficacité.
Comme on en a pris l’habitude, cette équipe de bras cassés est plongée au cœur d’un conflit qui la dépasse. Cette fois, il ne s’agit plus de lutter contre un péril ou un ennemi intérieur mais d’être instrumentalisé par les deux femmes qui se disputent la direction du MI5, rivalité qui permet aux deux interprètes, Kristin Scott Thomas et Sophie Okonedo, de donner leur version du jeu de la dame, sur un échiquier où elles déplacent des pièces de chair et de sang.
A ces intrigues qui reflètent sans tendresse expressive, mais avec un humour irrésistible, la dégénérescence de l’Etat britannique s’ajoutent désormais des morceaux de bravoure – poursuites, affrontements et enlèvements – qui culminent en un spectaculaire affrontement final, chorégraphié tout au long des deux épisodes qu’il occupe. T.S.
Série écrite par Will Smith (saison 3) d’après le roman de Mick Herron (Royaume-Uni, 2023, 6 × 45 min). Avec Gary Oldman, Kristin Scott Thomas, Jack Lowden, Saskia Reeves, Sophie Okonedo. Disponible à la demande sur Apple TV+ : deux épisodes le 29 novembre, puis un épisode chaque mercredi jusqu’au 27 décembre.
« A Friend of the Family » : portrait d’un prédateur atypique
La mini-série développée par Nick Antosca rappellera sans doute quelque chose aux adeptes de « true crimes » américains, puisque le fait divers auquel il s’adosse a déjà fait l’objet d’un documentaire, L’Enfance volée de Jan Broberg, mis en ligne sur Netflix en 2019.
L’adaptation sérielle, minutieuse dans sa reconstitution des faits, tente de comprendre comment une toute jeune fille de l’Idaho a pu être enlevée et abusée deux fois, à l’âge de 12 et 14 ans, par le même prédateur, Robert Berchtold, ledit « ami de la famille ».
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