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Critique de “My Back Was A Bridge For You To Cross” de ANOHNI

Critique de “My Back Was A Bridge For You To Cross” de ANOHNI

2023-07-08 09:30:29

Malgré les collaborations de 2022 avec Neneh Cherry et Hercules And Love Affair, un ANOHNI nous avions pratiquement perdu sa trace. Elle manquait à l’appel et la possibilité d’entendre de la nouvelle musique avec sa signature semblait lointaine. En 2016, changement d’identité en passant, il propose un changement assez radical. Même si sa voix est restée et ses préoccupations aussi : les réparations sociales, le sexisme ou les changements brusques auxquels notre planète est confrontée. Réticent à tomber dans la répétition, ANOHNI il opte pour de nouveaux sons et textures, s’alignant sur l’électronique et l’expérimentation. Le résultat a été “Désespoir”, un album qu’avec le temps, on ne voit pas comme un album de rupture, mais comme un album de transition. C’était une étape nécessaire, mais pas définitive.

Aujourd’hui, ANOHNI affronte à nouveau la mélancolie, sans forcer la machine, en laissant couler les choses et avec un œil sur la portée mondiale de « What’s Going On » de Marvin Gaye il y a cinquante ans. Mais surtout faire ce qu’il aime le plus : des chansons qui restent à jamais dans la mémoire de ceux qui les écoutent. Pour cela “Mon dos était un pont à traverser” s’ouvre avec “Ça doit changer”le début de rêve, les retrouvailles avec ce vieil ami qui vous manque, alors que dans “Poursuivre” il y a cette impulsion qui la mène à la protestation déchaînée (la couverture avec l’activiste Marsha P. Johnson nous donne les indices nécessaires en guise d’introduction) et qui précède l’encouragement d’une étreinte gentille et sincère de “Argent de glace”. Dans cette section, nous voyons à nouveau le visage le plus déchirant de ANOHNI, qui sauve les derniers mots que Lou Reed a laissés sur son bureau. Les dernières mesures de « Can’t » représentent un contraste où règne une certaine euphorie. Avec Jimmy Hogarth capturant la magie (il a travaillé avec Amy Winehouse et Tina Turner) et Leo Abrahams, Chris Vatalaro et Sam Dixon aidant à lui donner vie en studio, “Mon dos était un pont à traverser” ondule dans la sensibilité ponctuelle de la musique soul, noyée dans les arrangements de cordes de Rob Moose, sublimes ceux de “Bouc émissaire”– et nous inonde de la voix captivante et douce de ANOHNI dans des chansons comme “Repos”, une pièce langoureuse et profonde dans laquelle émergent ses traits caractéristiques et pour laquelle il est devenu une icône et une légende. Et nous pourrions continuer avec l’excellence de “Pourquoi suis-je en vie maintenant” et, comme clôture, un tribunal qui le définit, « Soyez libre ». ANOHNI Elle est revenue sur scène libre, sans préjugés et surtout totalement sereine, confiée à ce talent inné qu’elle chérit. Dans ces conditions, nous ne pouvons que vous réserver un accueil chaleureux et affectueux.

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#Critique #Bridge #Cross #ANOHNI
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