Critique du film « Kinds Of Kindness » : Mystères misanthropes

Critique du film « Kinds Of Kindness » : Mystères misanthropes

TON DE RENFORCEMENT : Emma Stone et Joe Alwyn dans « Kinds Of Kindness ». Photo : Atsushi Nishijima / Disney

Difficile, plutôt ennuyeux – et à peine très profond.

vendredi 5 juillet à 21h30

« Les types de gentillesse »

  • Avec : Emma Stone, Jesse Plemons, Willem Dafoe, Margaret Qualley, Hong Chau
  • Première en salles le vendredi 5 juillet
  • ETATS-UNIS. 15 ans. Réalisateur : Yorgos Lanthimos
  • DRAME / COMÉDIE

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Vous craigniez donc que le Grec auteur– le nihiliste Yorgos Lanthimos était devenu doux et docile autrefois (il a 50 ans) ?

Après le troisième et dernier acte, à proprement parler le plus faible, des « Pauvres Choses » par ailleurs pour la plupart éminents ?

Respirez avec votre ventre. Son sourire satirique et sarcastique est de retour ici, dans un film d’anthologie où il nous plonge une nouvelle fois directement dans le grand mal-être existentiel en sueur.

“Kinds Of Kindness” se compose de trois courts métrages relativement longs. Les mêmes acteurs y reviennent : des grands comme Emma Stone, Jesse Plemons et Willem Dafoe – des sortes de personnages typiques de Lanthimos, tous.

D’autres étoiles montantes telles que Hong Chau, Margaret “fille d’Andie MacDowell” Qualley et Joe “ex de Taylor Swift” Alwyn.

SO KINDNESS HUIT : Margaret Qualley, Jesse Plemons et Willem Dafoe (de gauche à droite) dans “Kinds Of Kindness”. Photo de : Disney

La superstructure ? L’idée qui lie ces trois histoires ensemble ? Un peu à la hauteur de l’œil du spectateur, comme c’est l’habitude dans le contexte de Lanthimos. Pour moi, c’était une question d’autonomie. Le libre arbitre, ou son absence.

Carte:

Dans la première partie, on rencontre un homme, interprété par Plemons, qui n’a presque jamais entendu parler de la notion de libre arbitre, et qui vit dans une sorte de symbiose esclavagiste avec son patron du BTP (Dafoe).

La relation n’est pas exclusivement d’ordre professionnel. C’est aussi sexuel et implique Qualley. Des objets d’une importance particulière qui apparaissent au fil du chemin : le casque d’Ayrton Senna, une raquette de tennis ayant appartenu à John McEnroe, les Air Jordan de Michael Jordan.

Signe que le sadisme de Lanthimos s’étend jusque dans la garde-robe des acteurs : les pulls à col roulé violet trop moulants de Plemons. Short et chaussettes jusqu’aux genoux de Dafoe.

“ILS VOUS ATTENDENT DEHORS” : Willem Dafoe, Jesse Plemons et Hong Chau dans “Kinds Of Kindness”. Photo : Atsushi Nishijima / Disney

Dans le second, il s’agit d’un flic (Plemons) dont la femme, interprétée par Stone, est littéralement bloquée sur une île déserte (elle est océanographe). À son retour, l’homme est convaincu qu’elle n’est pas celle qu’elle prétend être, mais une imposteuse, sur quoi il développe une frénésie de traque.

Signes évidents du sadisme de Lathimos : le poids corporel est important dans cette section, car il joue un rôle dans les trois.

Dans le troisième et dernier acte, une femme (Stone) et un homme (Plemons) partent à la recherche d’une personne aux caractéristiques bien particulières. Ils appartiennent à une secte où le sexe occupe une place centrale dans les statuts.

Il est réalisé par Dafoe. L’eau – mêlée de larmes – est un thème récurrent, et la femme a un ex-mari et une fille avec qui elle a coupé tout contact (libre arbitre, c’est vrai).

SEXKULT : Emma Stone et Jesse Plemons dans « Kindness ». Photo : Atsushi Nishijima / Disney

Lanthimos a habillé Plemons avec des vêtements amples de culte du sexe et lui a demandé d’avoir l’air comateux et lobotomisé au visage (lavage de cerveau, c’est vrai). Il a habillé Stone d’un costume bordeaux qui correspond parfaitement à ses cheveux rouge foncé. Tant qu’elle est Emma Stone, contre toute attente, elle a l’air bien de toute façon. Et elle conduit (brut) une Challenger violette.

Pendant un certain temps – jusqu’à environ la moitié de la deuxième histoire – c’est assez amusant de se lancer dans les énigmes charnues de Lathimos. Même par temps estival qui invite strictement à d’autres activités, moins cérébrales.

Pourtant, le réalisateur et scénariste peut devenir lycéen quand il est dans le coin philosophique. Ce qu’il est ici, dans le film le plus marginal sur lequel il a apposé son nom depuis The Killing Of A Sacred Deer (2017).

QUELQU’UN LÀ-HAUT ? : Willem Dafoe et Margaret Qualley dans « Kinds Of Kindness ». Photo : Atsushi Nishijima / Disney

Pour être honnête : je m’ennuyais. Finalement assez sérieux, car “Kinds Of Kindness” est un long film (deux heures et 44 minutes). Le regarder, c’est un peu comme passer un examen – et se voir ensuite refuser un aperçu de la censure.

Lanthimos est l’un de nos réalisateurs les plus intéressants. Mais il n’est pas infaillible. “Kinds Of Kindness” est une déception. Le plus gros de l’année jusqu’à présent, pour moi.

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2024-07-05 22:30:18
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