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Danger d’un traité sur les médias d’État ? Nous devons rendre notre démocratie plus résiliente

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Nous vivons à une époque où la diffusion d’informations et d’opinions par des entreprises privées constitue de plus en plus une menace pour la démocratie, à moins qu’il n’existe également une offre médiatique publique protégée par la Constitution – voir Hongrie. ©AFP

L’interdiction de la similitude avec la presse dans le traité sur les médias d’État représente un danger pour l’ordre démocratique de l’État. Un article invité du professeur Paul Tiedemann

Le 25 octobre, la Conférence des Premiers ministres a publié le projet d’un nouveau traité d’État sur les médias. Comme dans la version actuelle, les radiodiffuseurs publics sont également chargés, entre autres, de créer des plateformes Internet. Dans ce contexte, il est stipulé que ces plateformes ne sont pas autorisées à publier des offres « de type presse », bien que le projet renforce cette interdiction de diverses manières par rapport à la version actuelle (article 30, paragraphe 7).

L’interdiction de la similarité dans la presse signifie que les médias publics doivent généralement se limiter aux offres d’images animées et de sons et ne peuvent diffuser que les textes écrits qui accompagnent l’émission. Derrière cette réglementation se cache l’intérêt de protéger les concurrents des médias imprimés privés et de leurs offres Internet.

L’intérêt de l’État à ne pas entrer sur un marché privé en tant que prestataire et à provoquer des distorsions de concurrence au détriment des acteurs privés du marché est protégé par la Loi fondamentale. Cependant, la liberté constitutionnelle de concurrence entre ici en conflit avec un autre principe constitutionnel plus prioritaire car relevant de la « clause d’éternité » de l’article 79 de la Loi fondamentale : le principe de démocratie. Bien entendu, ce conflit n’est pas perceptible tant que les informations et les opinions diffusées dans les médias sont considérées comme des biens purement économiques et de consommation, au même titre que les oursons en gélatine ou les décorations de Noël. Cependant, le principe de démocratie entre en jeu et supplante la liberté fondamentale de concurrence dès qu’il est compris que les informations et les opinions diffusées dans les médias sont des biens publics qui servent avant tout le processus décisionnel démocratique et non le profit commercial et la consommation privée. À cet égard, les offres de médias textuels, comme la radio et la télévision, constituent pour ainsi dire la « quatrième branche de l’État ».

Nous vivons à une époque où la diffusion d’informations et d’opinions par des entreprises privées constitue de plus en plus une menace pour la démocratie, du moins s’il n’existe pas également une offre médiatique publique protégée par la Constitution. Cela est déjà devenu très clair en Pologne et en Hongrie, juste pour vous rappeler les exemples effrayants de l’UE. En Hongrie en particulier, le gouvernement antidémocratique a réussi à nuire considérablement, voire à détruire, la liberté d’expression et d’information et donc la sphère publique démocratique en faisant en sorte que la diversité des médias organisés de manière privée disparaisse du marché et que ceux-ci soient remplacés par des médias appartenant au gouvernement. médias.

Il s’agit aussi d’assurer le « quatrième pouvoir »

La disparition de la sphère publique démocratique ne s’est pas produite par des interventions répressives telles que l’interdiction des rédactions et l’arrestation de journalistes. Cela s’est produit en parfaite conformité avec le marché, car des entrepreneurs affiliés au gouvernement ont racheté des sociétés de médias indépendantes et d’opposition avec le financement de l’État. Il n’y a aucune raison de croire que les sociétés de médias privées allemandes fermeront les yeux sur les offres dans l’intérêt de la démocratie et refuseront de vendre leurs médias au plus offrant si le prix est correct ou si le gouvernement parvient à influencer le marché publicitaire en conséquence. rendre la vie difficile aux sociétés de médias privées indésirables.

Compte tenu des taux de soutien élevés enregistrés par l’AfD et d’autres partis antidémocratiques en Allemagne, il est urgent de rendre la démocratie allemande résiliente aux dangers qui la menacent de ce côté. Il ne s’agit pas seulement de sécuriser les trois branches traditionnelles du gouvernement, mais aussi de garantir le « quatrième pouvoir ». L’interdiction de la similitude avec la presse dans le traité national sur les médias est à cet égard contre-productive. Cela pourrait très bientôt devenir un clou dans le cercueil de la démocratie. Il convient donc de le supprimer sans le remplacer.

Au lieu de cela, les radiodiffuseurs publics devraient recevoir le mandat explicite de la loi de l’État d’être actifs avec des offres textuelles au niveau local, du moins là où un paysage d’information local animé a disparu pour des raisons économiques. Dans de nombreux domaines, l’AfD a déjà réussi à combler cette lacune avec des journaux publicitaires gratuits dans lesquels elle peut diffuser sa propagande. Cela montre particulièrement clairement comment une offre médiatique purement économique peut constituer une menace concrète pour la démocratie.

Paul Tiedemann est juge administratif à la retraite et professeur émérite honoraire à l’Université de Giessen.

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