Dans les coulisses de la création de Simone Pérèle: un ballet d’opéra dans les ateliers de lingerie.

Dans les coulisses de la création de Simone Pérèle: un ballet d’opéra dans les ateliers de lingerie.

Pléthore de bobines de fils organisées en camaïeu, myriade d’échantillons de tissus et de dentelles, tourbillon de patrons coupés au millimètre près… Dans les coulisses de la création de Simone Pérèle, chaque journée est un ballet d’opéra cadencé par le cliquetis poétique des machines à coudre. La maison de lingerie tricolore, qui célèbre ses 75 ans, a ouvert à FashionNetwork.com les portes de ses ateliers parisiens où naissent ses dessous raffinés. C’est dans ce studio de création, entre des mannequins Stockman, des moodboards colorés, pléthore d’échantillons de tissus et des portants chargés de lingerie, que sont dessinées les futures créations de Simone Pérèle – ER/FNWLa maison – fondée dans le Paris d’après-guerre par la visionnaire corsetière Simone Pérèle – a installé, il y a deux ans, ses bureaux et ses ateliers de conception en proche banlieue parisienne. C’est au 62, rue d’Alsace à Clichy (Hauts-de-Seine), dans un bâtiment en briquettes de couleur moutarde qui servait depuis le XXe siècle d’entrepôt au groupe Printemps, que travaillent aujourd’hui une centaine de personnes pour la marque de lingerie (qui emploie au total plus de mille personnes dans le monde). Humer l’air du temps… 18 mois à l’avance Tout commence dans le studio de création. C’est dans une lumineuse salle jouissant d’une vue sur les toits en zinc, que sont imaginés les futurs dessous, ensembles de nuit et maillots de bain, entre de nombreux tiroirs débordant d’échantillons de tissus classés par fournisseurs, des gammes de couleur et des mannequins Stockman habillés des précédentes créations. Aux manettes du style de Simone Pérèle: deux stylistes supervisées par Maud Friocourt, directrice artistique de la griffe depuis 2019, à la suite de Katia Charle. “A chaque démarrage de collection, nous réfléchissons à ce qui nous inspire, les livres, les expositions, les voyages qui nous ont plu et évidemment les tendances qu’on a remarquées sur les podiums”, détaille Maud Friocourt, qui a travaillé dans le bureau de tendances Perclers Paris. Les multiples inspirations (coupures d’anciens magazines féminins, photos de défilés…) sont ensuite épinglées sur un moodboard accompagnées par des bouts de fils et des carrés de dentelles dans les mêmes tonalités. Très dynamique, le marché tricolore de la lingerie (qui était estimé à 2.7 milliards d’euros en 2022 par les professionnels du secteur) conduit les marques à imaginer leurs collections longuement en avance. “La création, la production et la commercialisation sont des cycles très longs dans le secteur de la lingerie, c’est pourquoi nous travaillons toujours 18 mois à l’avance”, précise la directrice artistique de la griffe. Avec ses deux stylistes, elles ont d’ores et déjà imaginé la collection de l’été prochain, “Jardins extraordinaires”, qui regorge d’ensembles à l’allure rétro – jouant malicieusement avec la transparence – déclinés en vert anisé, jaune fluo ou rose fuchsia. Le trio à la tête du style de Simone Pérèle a également dessiné la silhouette de l’hiver 2024 – “une femme hyper sexy qui aime les artifices” -, et planche actuellement sur la collection pour l’été 2025. Concilier création et réalité commerciale Une fois les idées écloses dans le studio de création, elles sont affinées par entonnoir au prisme de “la réalité commerciale”. “Chaque saison, nous attirons avec de la couleur mais au final ce que nous vendons le plus c’est du noir, c’est la réalité commerciale du marché de la lingerie”, ajoute Stéphanie Pérèle, petite-fille de la fondatrice et directrice du pôle produit. “Évidemment le noir vend beaucoup car il fait écho à l’élégance à la française et au style chic sans effort de la Parisienne que le monde entier nous envie”, ajoute l’entrepreneure. Les soutiens-gorges brodés et les culottes hautes signés Simone Pérèle séduisent en effet beaucoup à l’international, la marque réalise 70% de son chiffre à l’export. Sa filiale en Australie est son meilleur marché, suivi par les États-Unis et l’Allemagne. Chaque pièce de lingerie dessinée par l’équipe style de Simone Pérèle est ensuite informatisée dans un dossier propre. “Les prototypes de création et la mise au point, taille par taille, sont entièrement réalisés dans nos ateliers de conception à Clichy”, détaille Stéphanie Pérèle. Chaque pièce digitalisée est ainsi décortiquée en des patrons ultra précis, qui sont ensuite imprimés sur une feuille appelée “traceur”. Un soutien-gorge peut avoir jusque 25 parties différentes en comptant le haut-bonnet, le bas-bonnet, la basque et le dos. La mise au point à plat sur l’ordinateur peut s’accompagner d’un essai “grandeur nature” sur un cône arrondi qui a la forme du sein, avec les différentes profondeurs et tailles de poitrine représentées par des traits concentriques. Patron d’un soutien-gorge décortiqué en une dizaine de morceaux (à g.) ; modélisation d’un bonnet sur ordinateur en 2D et cône en 3D (à dt.) – ER/FNW “Les patrons sont découpés au millimètre près et toujours à la main, puis épinglés méticuleusement sur la matière choisie ou sur un tissu de couleur ivoire qui permet de voir tous les défauts”, souligne la directrice du pôle produit, Stéphanie Pérèle. Ils seront ensuite métamorphosés en des prototypes (basés sur la taille de référence, le 90B) par les 17 modélistes de la griffe. Cette équipe quasi féminine (qui a récemment accueilli un jeune modéliste) jongle au quotidien avec de nombreux morceaux de dentelle, d’agrafes et d’aiguilles. Les couturiers montent les pièces sur des machines à coudre en s’aidant avec des mètres
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