Dans l’État pivot de Pennsylvanie, la classe moyenne a du mal à survivre

2024-07-26 08:26:33

Allentown (États-Unis) (AFP) – L’usine sidérurgique géante qui accueille les visiteurs à Allentown, en Pennsylvanie, symbolisait autrefois le succès de la ville en tant que pôle industriel. Aujourd’hui, ses habitants de la classe moyenne ont du mal à surmonter les conséquences à long terme de l’inflation post-pandémique.

Le pouvoir d’achat est l’un des principaux thèmes de l’élection présidentielle américaine et une épine dans le pied des démocrates, en particulier dans cet État clé de la Rust Belt, qui pourrait être l’un des rares à décider qui remportera la Maison Blanche en novembre.

« L’inflation a considérablement diminué », a déclaré Bill Leiner, infirmier de 70 ans et bénévole du Parti démocrate, qui semble se rallier à la vice-présidente Kamala Harris après le retrait de Joe Biden de la course.

“Il y a cependant beaucoup de gens… qui n’y croient pas, car il y a une chambre d’écho de droite qui diffuse de la désinformation”, a déclaré Leiner à l’AFP, expliquant qu’il doit même aider les membres de sa propre famille à distinguer la vérité de la fiction.

Lorsqu’un proche s’est plaint du prix élevé des œufs, Leiner a expliqué que c’était le résultat d’une épidémie de grippe aviaire et non d’une politique gouvernementale, et a conseillé à la personne d’acheter la marque du magasin plutôt qu’un produit de marque, pour économiser de l’argent.

« J’ai modifié mes habitudes. Je surveille les prix. Je regarde ce que je fais, mon budget », dit-il.

Matthew Kayes, qui sortait d’un supermarché Whole Foods avec sa famille, a déclaré qu’il avait lui aussi changé ses habitudes d’achat, en achetant des produits différents auprès de différents fournisseurs.

Kayes se rend même directement dans les fermes locales de la région parsemée de collines verdoyantes, où « les prix sont généralement moins chers et, nous trouvons, les produits sont meilleurs ».

La comptable Tamy Ferry dit qu’elle surveille son budget, mais qu’elle achète toujours ce qu’elle aime, même si les prix sont plus élevés.

« Parfois, j’évite certaines choses ou j’attends qu’elles soient en solde, mais je fais mes achats dans différents magasins », a déclaré Ferry.

Plus de visiteurs dans les banques alimentaires

Le directeur exécutif de New Bethany, Marc Rittle, inspecte les produits frais offerts par une ferme locale à leur garde-manger, à Bethléem, en Pennsylvanie, à côté d’Allentown © RYAN COLLERD / AFP

Vendredi, tous les regards seront tournés vers les nouveaux chiffres de l’inflation publiés par le gouvernement américain. Les données du mois de mai ont montré que les prix des biens avaient légèrement baissé, une bonne nouvelle pour les consommateurs et les démocrates désireux de surmonter les hésitations des électeurs quant à leur bilan économique.

À Allentown, les habitants sont considérés comme appartenant à la classe moyenne si leur ménage gagne entre 37 300 et 112 000 dollars par an. Même dans ce cas, certains doivent se tourner vers les banques alimentaires.

« Au cours des deux dernières années, nous avons constaté que le nombre de personnes se présentant chaque jour à notre banque alimentaire a presque doublé », a déclaré J. Marc Rittle, directeur exécutif de New Bethany, une organisation à but non lucratif qui aide les personnes confrontées à des difficultés économiques et sociales.

Selon Rittle, de plus en plus de nouveaux arrivants visitant New Bethany sont issus de la classe moyenne.

« Les coûts du logement ont grimpé en flèche, donc les gens doivent choisir entre payer leur loyer ou acheter de la nourriture », a-t-il déclaré, expliquant que ceux qui viennent au garde-manger recherchent un « complément » à la nourriture qu’ils peuvent se permettre eux-mêmes.

« Nous ne refusons personne », a déclaré Rittle, même ceux dont les salaires dépassent le niveau suggéré par le programme fédéral Feeding America.

Il a déclaré avoir remarqué que davantage de résidents d’Allentown ont commencé à avoir des difficultés lorsque les programmes d’aide financière lancés pendant la pandémie de coronavirus ont expiré.

Au même moment, la guerre en Ukraine a fait grimper les prix du pétrole, ce qui s’est traduit par une hausse générale du coût des produits de première nécessité.