Le premier long et vrai baiser que David Lynch a eu avec une fille a eu lieu dans une forêt de pins ponderosa, dans le nord-ouest des États-Unis. Des aiguilles de pin, incroyablement douces, recouvraient le sol sur une profondeur d’environ deux pieds. Les hautes cimes des arbres perçaient le ciel bleu. La sensation des bois qu’il a connus étant enfant est restée avec lui toute sa vie : leur odeur, leurs intérieurs sombres et perdus, la fraîcheur de l’air. “Twin Peaks”, la mystérieuse série télévisée qui l’a rendu célèbre au début des années 1990, s’ouvre sur un plan de pins, de montagnes et de brume. La brume aussi persistait, dérivant en notes de basse profondes sur le visage de Laura Palmer, la reine du bal du lycée dont le cadavre, enveloppé dans du plastique, gisait au cœur de l’histoire. Sous la banalité de la surface, de violents troubles se produisaient.
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