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De Nittis, le peintre de la vie moderne exposé au Palazzo Reale

by Nouvelles
De Nittis, le peintre de la vie moderne exposé au Palazzo Reale

2024-06-12 11:01:00

De Nittis, le peintre de la vie moderne

Le titre ci-dessus est aussi celui de l’exposition actuellement en cours Palais Royal, qui fermera ses portes fin juin. Les quelques observations qui suivent sont destinées à inciter les lecteurs à ne pas manquer cette exposition véritablement remarquable. Même si les tableaux exposés ne sont pas très nombreux (moins de 100), cela permet une connaissance presque complète de l’activité artistique du peintre, qui dans sa vie malheureusement courte a traité d’une variété presque incroyable de thèmes, de sujets, de styles, expériences et lieux. Comme cela arrive souvent, notre besoin inextinguible de cadrer et de classer n’a pas aidé De Nittis« Peppino » comme l’appelaient ses amis, dont Diego Martellile mécène et théoricien de la Macchia, l’un des premiers à en comprendre la valeur.

Qu’il était plus qu’un impressionniste, plutôt qu’un simplificateur de l’art des impressionnistes, qui se serait d’ailleurs laissé corrompre par les succès faciles obtenus dans le milieu des riches Parisiens et Londoniens dont il était devenu le milieu et les mœurs. un illustrateur non critique, est un jugement superficiel plutôt qu’injuste, même s’il est partagé par Adriano Cecioniun Macchiaioli florentin dans l’âme, qui avait été son grand ami et peut-être son maître au temps deÉcole de résine“, à Naples. J’ai pensé regrouper mes observations autour de trois thèmes : « la vie moderne » ; impressionnisme; et Léontine, sa femme.

1. La “vie moderne”. Véritablement « Le peintre de la vie moderne », c’est aussi le titre d’un recueil d’essais de Charles Baudelaire sur les dessins de Constantin les gars, de 1863. Mais si tout le monde a vite oublié Guys, l’expression est restée, et désigne à la fois une époque – de 1860 à, disons, 1890 – et une esthétique : celle de l’immédiateté, de la rapidité, de l’accélération due au rythme pressant qu’urbain et le développement industriel donne à la grande ville, Paris. Paris! Les deux versions défilent sous nos yeux de La Place des Pyramides (celle du 75, où la place est envahie par les échafaudages d’un grand immeuble en construction, ou peut-être en reconstruction, au musée d’Orsay ; et celle du 76, moins sensationnelle, à la Galerie d’Art Moderne de Milan) , l l’arc de la Porte de Saint Denis, un Lungo Seine où l’on déambule plongé dans un léger brouillard, la masse quadrangulaire de l’Arc de Triomphe, la place des Invalides sous un ciel gris d’où émerge une coupole dorée, la place de Madeleine, le Bois de Boulogne. Le peintre a une perspective inventive qui fait de chaque lieu représenté une construction originale qui lui est propre, dans laquelle s’insèrent de petites foules où les gens conservent leur individualité et souvent aussi leurs activités.

Dans les champs autour de Londres

2. Impressionnisme. Il y a des tableaux que l’on qualifierait d’impressionnistes sans forcer : par exemple dans “Dans les champs autour de Londres», de 1975, avec les personnages immergés dans l’herbe d’une pelouse traversée par des tapis de différents types de fleurs, la séparation et la multiplication classiques des couleurs se produisent très naturellement, de sorte que le tableau puisse être Monetoh di Renoir: ou peut-être comment ces deux-là auraient peint quelques années plus tard. Plus intéressant, à mon avis l’un des sommets de la sélection, c’est «Dans le jardin», de 1873. Dans sa promenade, la Dame nous tournant le dos, vêtue d’un gris violacé, s’approche d’un bosquet de buissons qui forment une sorte de tertre sur lequel le faible soleil projette peut-être son ombre. Mais à mesure qu’elle avance, sa jupe longue perd toute consistance tant elle est traversée par les couleurs de l’herbe, des fleurs et des feuilles. Une incroyable fantasmagorie métaphysique, superficiellement impressionniste.

De Nittis peintre de la vie moderne 02De Nittis peintre de la vie moderne

3. Léontine. On connaît le grand frère Vincenzoqui a scrupuleusement rempli son rôle de tuteur de Giuseppe, a obtenu des informations sur Léontine, pour être sûr qu’elle n’était pas qu’une grisette. Quel que soit son passé, Léontine Gruvelle il avait des aspirations d’affirmation sociale similaires à celles de l’affirmation artistique de Giuseppe, et il se consacra avec succès à l’insertion du jeune peintre italien inconnu dans la vie culturelle parisienne. Était-elle, comme elle le dit dans les mémoires qu’elle a édités pour son mari, « compagne, amie, modèle et épouse » ?

Ou, comme le dit une amie souvent présente à leurs soirées, une terrible harpie qui effrayait son mari avec ses scènes de jalousie et d’hystérie ? À proprement parler, ces prédicats ne s’excluent pas mutuellement. Mais ici l’exposition parle clairement. Non seulement Léontine, pas particulièrement belle, est le modèle presque exclusif de Giuseppe. Il anime de sa présence deux chefs-d’œuvre époustouflants, tels que «Perle et coquillage», dans lequel il est allongé en position horizontale et la tête appuyée sur les coussins posés sur le bras du canapé tourné vers le spectateur et avec une expression prête à participer à la conversation. Le canapé recouvert de soie argentée aux reflets éblouissants est la coquille qui s’est ouverte sur elle ; elle dans une robe de voiles et de dentelles qui sont également blanches est la perle. Le tout est modulé dans des variations de tons clairs, gris et bleus. Se mettre en colère.

L’autre est “Jour d’hiver», l’un des derniers tableaux (1882). Voici ce qu’il a écrit à ce sujet Edmond de Goncourt, invité fréquent de la famille et chroniqueur infatigable : « Nittis a récemment commencé un grand portrait au pastel de sa femme, qui est la plus extraordinaire symphonie des blancs. Sur fond de paysage hivernal délicatement enneigé, Mme De Nittis se démarque avec une robe rose… ornée de dentelles dont le plissé est ce blanc, ce rose, ce jaune qui ne sont pas, pour ainsi dire, des couleurs… Je n’ai jamais rien vu dans la peinture d’aussi vaporeusement lumineuse, et d’une qualité technique aussi nouvelle, aussi éloignée des procédés traditionnels. Ce deuxième tableau n’est pas exposé mais heureusement dans le catalogue. Et même dans le catalogue, il ne s’agit pas d’un portrait vivant et presque triomphal de Alaïde Bantifille du peintre Macchiaiolo Cristiano Bantisujet de nombreuses peintures de son père, par Michele Gordigianimais surtout de Giovanni Boldini avec qui elle était fiancée depuis longtemps, un tableau qui aurait pu rappeler le lien de De Nittis avec Florence et les Macchia.

On pourrait en conclure que De Nittis est un grand peintre, jusqu’ici peu compris. Peut-être qu’à certains moments il a cédé au conformisme social, jamais au conformisme artistique.



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