De nouveaux triomphes, aux mains de la politique traditionnelle

2024-09-14 06:01:00

Parmi les hommes politiques, les historiens, les analystes et les journalistes s’est répandue l’idée, certes prétentieuse, qui proclame l’existence d’une sorte de rupture épistémologique dans le domaine de l’analyse des phénomènes politiques.

La manière traditionnelle d’analyser ces événements aurait expiré et, à sa place, une nouvelle manière d’évaluer et d’exercer la politique aurait été installée pour toujours, s’accrochant à la franchise, à la frontalité, à l’intolérance à l’égard de la dissidence, à l’insulte de l’adversaire et au mépris des idées qui n’étaient pas les leurs.

Il est entendu que cette façon de faire de la politique est « authentique » et s’oppose à la façon traditionnelle, imprégnée de mensonges, de corruption et de gaspillage des ressources de l’État.

Machiavel à la retraite

Le principal argument en faveur de ce nouveau style est factuel : les résultats obtenus en termes de soutien populaire, conformément aux sondages et études qui circulent, indiquent que le président Javier Milei conserve toujours le soutien d’une large partie des électeurs qui le soutiennent. à la présidence.

On sait déjà que l’ajustement n’est pas seulement payé par « la caste », mais aussi par les citoyens ordinaires, les commerçants et les industriels qui ont vu leurs revenus baisser et leur niveau d’activité économique diminuer, les travailleurs actifs et passifs dont les revenus ne rapportent plus autant. avant. L’ajustement est sévère et l’inflation refuse de descendre en dessous de 4 %.

Mais Milei conserve néanmoins un large soutien, un phénomène notable qui brise le comportement traditionnel de l’électorat, toujours enclin à changer de sympathie dès qu’il s’aperçoit que sa situation personnelle ne s’améliore pas assez rapidement.

Tout cela justifie la perception du gouvernement selon laquelle la voie et les méthodes choisies sont les bonnes. Il a eu raison de mettre Nicolas Machiavel à la retraite et de le confiner dans le grenier de Clío, avec ses subtilités, ses manœuvres et ses scalpels politiques.

Il est temps que le large pinceau règne car, comme on le voit, il suscite la sympathie populaire car il dénote une volonté de transformation rustique mais énergique et restreint les fonds de nombreux fonds politiques, coupant avec les voies inutiles installées par le péronisme et en vigueur. depuis des décennies.

Il est très probable que Milei préfère parcourir le monde en récitant le bal du libéralisme. Cela lui permet de se réjouir des applaudissements reçus pour ses présentations élémentaires. Mais il a été obligé de s’occuper de certaines affaires locales, et c’est quelque chose qui l’ennuie et l’agace.

Heureusement, la politique traditionnelle, tant méprisée, est venue à leur secours avec des négociations, des accords et le traditionnel « donnant-donnant », qui implique des compensations matérielles (travaux dans les villes des députés séduits, par exemple) en échange de votes qui leur ont permis. le président quelques nouveaux succès.

C’est la négociation vilipendée qui a réussi à maintenir ferme le veto sur la loi sur la mobilité des retraites et l’approbation au Sénat du scrutin unique sur papier, pour lequel elle a également eu le soutien de certains législateurs qu’elle avait qualifiés de procureurs dégénérés. Heureusement, les sénateurs susmentionnés ont mis de côté cette délicatesse et se sont associés à l’approbation d’un instrument électoral qui pourrait être décisif.

Propreté radicale

Le soutien au veto présidentiel de la loi sur les retraites par une poignée de députés radicaux a une nouvelle fois mis en lumière un problème chronique et existentiel qui plane sur l’UCR, et qui n’est pas facile à résoudre.

Le parti d’Hipólito Yrigoyen vit une tension permanente entre deux attractions incompatibles. Un secteur est fortement enclin aux politiques populistes qui émanent du péronisme, notamment dans sa version kirchnériste, qui est prédominante. Certains ont franchi cette barrière avec beaucoup d’enthousiasme.

D’autres préfèrent une alliance avec le libéralisme de Mauricio Macri ou Milei. Le vote en faveur du veto présidentiel a soulevé des voix de fureur qui exigent des sanctions sévères, voire des expulsions, pour ceux qui ont ignoré la décision majoritaire du bloc.

C’est curieux : l’UCR est présidée par le ministre de l’Économie de Cristina Kirchner et protagoniste presque exclusif de la confrontation entre le gouvernement national et les campagnes en 2008, occasion au cours de laquelle il a fait connaître ses opinions critiques sur le secteur agricole et son rôle dans le économie.

Auparavant, l’UCR avait renoncé à l’un de ses principaux dirigeants nationaux pour accompagner Mme Kirchner dans la liste présidentielle.

De tels antécédents indiquent une forte propension au populisme, et il est probable que celui-ci ait toujours eu de nombreux partisans du radicalisme et qu’il soit majoritaire de nos jours. C’est pourquoi il apparaît avec une grande indignation à l’occasion du soutien à Milei, de la même manière qu’il l’a fait lors de l’alliance électorale avec Macri, qui a finalement été acceptée de manière forcée et dégoûtante.

Au fil des mois, il est probable que se consolidera une nouvelle intégration des deux pôles, historiques et traditionnels de la politique argentine. L’un, protectionniste et populiste ; l’autre, partisan du libre marché et de l’équilibre budgétaire. L’UCR devra décider quel côté de la politique elle se sent le plus représenté.

* Analyste politique



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