Les campements informels : une analyze de la situation au Chili
Malgré son expertise en droit constitutionnel comparé, un chercheur s’intéresse depuis plusieurs années aux campements et aux communautés qui se forment autour des installations informelles à travers le monde. Son intérêt initial s’est porté sur l’Inde, cherchant à comprendre ce qui pousse une famille à quitter la vie urbaine formelle pour se retrouver dans une structure précaire.
Cette démarche l’a conduit dans divers pays, dont le Chili.En collaboration avec d’autres chercheurs, il tente de répondre à une question : pourquoi le Chili, malgré une réduction de la pauvreté depuis des décennies, connaît une augmentation des campements urbains depuis 15 à 20 ans ?
En quoi la situation chilienne diffère-t-elle des autres contextes observés ?
Un chercheur explique :
Bien que les installations informelles aient augmenté au Chili ces 20 dernières années, l’ampleur du problème reste bien inférieure à celle d’autres pays. Le nombre de personnes vivant dans les favelas au brésil équivaut à la population chilienne actuelle. En Inde ou en Indonésie, l’échelle est différente. Au Chili, le problème est de moindre ampleur, mais sa croissance est préoccupante.
Un autre chercheur ajoute :
Bien que le nombre de campements soit un problème meaningful, le Chili compte moins d’installations informelles que d’autres pays de la région, ou même que des pays ayant des niveaux de revenus similaires. De plus, au Chili, les campements ont tendance à être plus petits, avec moins de foyers.
Qu’est-ce qui explique l’augmentation des campements au Chili ?
Un chercheur avance une théorie :
Il y a des facteurs subjacents, comme des prix de logement élevés et une faible offre de logements abordables. Un événement déclencheur, comme un soulèvement social, peut accélérer la croissance des campements. C’est la principale théorie que nous proposons dans notre étude.
Quelle a été la rapidité de cette croissance ?
La multiplication des nouvelles occupations a été multipliée par quatre.
Qu’est-ce qui a motivé les résidents à occuper ces terrains ?
Avant le soulèvement, ils rencontraient déjà des difficultés :
Logement inadéquat ou insuffisant.
Éloignement du lieu de travail.
Sentiment d’insécurité pour les enfants.
Risque de violence domestique.
Le soulèvement a créé un sentiment de prise de conscience de l’inégalité et du manque de réponse aux besoins des plus pauvres. Une opportunité s’est présentée, car ils ont pu former ces occupations sans intervention rapide du gouvernement ou de la police.Pourquoi avoir choisi San Antonio comme lieu d’étude ?
En raison de la taille de l’occupation et de sa création pendant le soulèvement de 2019. Le litige actuel autour de cette occupation a également suscité un intérêt particulier.
Qu’est-ce qui a surpris les chercheurs sur place ?
Malgré sa jeunesse (environ cinq ans), la communauté est remarquablement bien organisée, établie et développée.
Un chercheur souligne :
C’est différent des campements créés il y a 20 ans. C’est grand, bien organisé, avec des constructions plus solides. C’est une communauté jeune, créée le deuxième jour du soulèvement social. Cela illustre les dysfonctionnements : offre de logements insuffisante, difficulté à payer les loyers, prix de logements trop élevés et opportunité d’occuper des terrains sans contrôle. Tous les facteurs sont réunis, créant un problème difficile à résoudre.
Existe-t-il un lien entre les retraits de fonds de pension et la création de nouveaux campements ?
Un lien explicite a été identifié. Les retraits ont permis à de nombreux résidents de construire ou de terminer leurs maisons, souvent plus confortables que les logements sociaux construits par le gouvernement.
La situation actuelle est-elle juste ?
Des familles à San Antonio ont suivi les procédures légales pour obtenir des subventions de logement, mais n’ont toujours pas de solution après 15 ans. D’un autre côté, les familles qui ont occupé des terrains privés reçoivent de l’aide pour former des coopératives et acheter ces terrains.
Un chercheur explique :
Personne dans l’occupation n’a reçu de subvention gouvernementale, donc personne n’a contourné les règles.Mais cela soulève un point critically important : deux piliers de la politique de logement au Chili sont en crise avec ces méga-occupations. Le premier est que personne ne contourne les règles. Le second est que le gouvernement ne fournit pas de terrains.
Le gouvernement devrait être plus créatif, car la construction de logements sociaux a diminué de moitié. Il est nécessaire d’augmenter considérablement l’offre et de faciliter la transition vers un logement formel adéquat.Un autre chercheur ajoute :
Lorsque les politiques publiques ne fonctionnent pas bien, les gens se tournent vers des voies informelles. Ceux qui restent dans les voies formelles ont l’impression de ne pas être traités de la même manière que ceux qui font pression en sortant des voies établies.Si une grande partie de la population estime que la voie formelle ne fonctionne pas, il faut se demander si la politique publique existante est la bonne.