Décès de John Fru Ndi : l’héritage politique et l’avenir incertain du SDF au Cameroun

Le contenu du div parle du décès de John Fru Ndi, une figure importante de l’opposition politique au Cameroun. Sa photo est en première page du site Cameroun Infos, avec un visage grave et marqué par les années. Il avait prévu de passer le relais au mois de juillet prochain, mais Dieu en a décidé autrement, comme le rapporte Cameroun Info. Il a été un leader de l’opposition pendant environ 28 ans, jusqu’au début des années 2000, comme l’explique Le Monde Afrique. John Fru Ndi a été trois fois candidat malheureux à l’élection présidentielle, toujours face à l’inamovible président Paul Biya, au pouvoir depuis 40 ans. Il était considéré comme l’opposant historique de Paul Biya.

Certains ont avancé qu’il avait été corrompu par le pouvoir en place, mais il a toujours nié ces accusations. En 2017, il avait affirmé que Paul Biya devait être traduit devant la Cour pénale internationale pour crimes contre l’humanité, en lien avec le conflit qui oppose depuis 2017 l’armée camerounaise aux séparatistes des deux régions anglophones du pays, comme le souligne Le Monde Afrique.

John Fru Ndi était surnommé « le Lumumba camerounais », pour son style frondeur et jusqu’au-boutiste. Il a en effet pris position en 2015 lors d’un colloque international à Kinshasa, pour demander à l’ancien président congolais Joseph Kabila de renoncer à briguer un troisième mandat.

Le quotidien Aujourd’hui à Ouagadougou s’interroge sur l’héritage politique que John Fru Ndi laisse à ses successeurs : un SDF divisé, avec la désignation des dirigeants locaux comme source de conflits, et une guerre de succession qui s’annonce épique. John Fru Ndi avait conçu l’opposition comme un apostolat depuis 1992.

Les hommages pleuvent sur sa mémoire, mais l’avenir du SDF reste en pointillé face au RDPC, le parti au pouvoir qui tient toujours le Cameroun en main. Les successeurs de Fru Ndi, Joshua Osih et ses camarades, pourront-ils accéder un jour au pouvoir ? Pour le moment, c’est l’adieu au « Président ».