Susan Wojcicki, l’une des premières dirigeantes de Google et longtemps à la tête de son service de vidéos YouTube, qui a façonné la manière dont se créent fortunes et célébrités sur Internet, est décédée. Elle avait 56 ans.
Wojcicki est décédée après une bataille de deux ans contre le cancer, selon les publications sur les réseaux sociaux de son mari, Dennis Troper, et de Sundar Pichai, directeur général de la société mère de YouTube, Alphabet.
En février 2023, elle avait annoncé son intention de quitter YouTube pour se concentrer sur « ma famille, ma santé et mes projets personnels qui me passionnent ». Ni elle ni l’entreprise n’ont donné de détails sur sa santé.
Wojcicki était l’une des employées les plus anciennes de Google et l’une des femmes les plus influentes de la Silicon Valley. Peu de personnes ont eu autant d’influence sur l’économie d’Internet à l’ère des médias sociaux.
De 2014 à 2023, elle a dirigé YouTube en tant que directrice générale, consolidant le statut du service vidéo comme destination quotidienne pour des milliards de personnes et comme scène pour d’innombrables artistes qui ont lancé leur carrière. Avant cela, Wojcicki a passé des années à gérer des systèmes qui ont permis à pratiquement n’importe quel éditeur numérique de tirer profit de la publicité – et a placé Google fermement au centre de l’entreprise rentable.
Mais l’influence la plus profonde de Wojcicki est venue de son expérience chez Google, le moteur de recherche non conventionnel qui a transformé le Web et la Silicon Valley et qui fait désormais partie d’Alphabet. Première responsable marketing et première propriétaire de Google, elle a bénéficié de la confiance des cofondateurs de l’entreprise, Larry Page et Sergey Brin, des visionnaires techniques peu intéressés par le management.
C’était un lien familial. La sœur cadette de Wojcicki, Anne, fondatrice de la société de tests génétiques 23andMe, a été mariée à Brin pendant plusieurs années. Les premiers employés de Google surnommaient Wojcicki « mini-PDG » – un dirigeant rare qui avait l’oreille attentive de Page et Brin, souvent impénétrables.
« Susan est la véritable marraine de Google », a déclaré Keval Desai, un investisseur et ancien collègue de Google, lorsque Wojcicki a quitté YouTube. « C’est une personne qui a eu un impact plus important que ne le laissent penser ses titres. »
Chez YouTube, Wojcicki était une personnalité médiatique hors du commun. Elle était de nature réservée et ses rares apparitions publiques témoignaient d’un manque de goût pour le spectacle hollywoodien. Pourtant, elle s’efforçait de promouvoir les créateurs indépendants – les milliers de diffuseurs qui partagent les revenus publicitaires avec YouTube – et de concurrencer directement les services de télévision et de streaming.
Cette mère de cinq enfants était l’une des rares femmes à occuper les plus hautes fonctions dans le secteur des nouvelles technologies. « Elle est une source d’inspiration pour beaucoup, en particulier pour nous, les mères qui travaillent », a écrit Priscilla Lau, une manager chevronnée de YouTube, lorsque Wojcicki a démissionné.
Son entreprise a également été confrontée à une litanie de scandales impliquant des complots, de la propagande, des idéologies violentes et des stars colériques qui ont alimenté une crise commerciale et transformé la plateforme vidéo en un champ de bataille autour de la liberté d’expression, de la vérité et de la gouvernance d’Internet. Wojcicki a passé une grande partie de son mandat à travailler à la mise en place de mesures de protection et à répondre aux préoccupations des sponsors, des créateurs et des régulateurs.
« Nous voulons être du bon côté de l’histoire », a-t-elle déclaré un jour à un important annonceur. – Bloomberg
2024-08-11 16:06:06
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