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Décision sur le taux directeur de la Banque du Canada : À quoi s’attendre?

by Nouvelles
Décision sur le taux directeur de la Banque du Canada : À quoi s’attendre?

Demain, le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, annoncera s’il baisse ou non le taux directeur, un taux qui influence la plupart des emprunts comme les hypothèques et les marges de crédit, entre autres. Beaucoup de gens sont sur le qui-vive, car cette rencontre établit ce qui va se passer dans les prochains mois. Plusieurs experts pensaient que la Banque du Canada annoncerait bientôt une baisse du taux d’intérêt, mais avec les récents chiffres sur l’inflation qui se situent toujours au-delà des 3%, le statu quo risque d’être mis de l’avant mercredi.

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Pourquoi le taux directeur devrait être abaissé et les experts s’attendent à quoi?

Les coûts d’emprunt élevés ont paralysé la croissance économique au Canada, le chômage est en hausse et les entreprises et les consommateurs se sentent moroses, selon diverses enquêtes et sondages. Ces faits militent pour une baisse du taux directeur. Toutefois, les marchés financiers et les économistes prévoient que la banque centrale maintiendra son taux d’intérêt directeur à cinq pour cent mercredi, dans ce qui serait sa quatrième décision de maintien depuis juillet. Cependant, le maintien du taux directeur ne veut pas dire qu’il n’y aura pas une éventuelle diminution un peu plus tard dans l’année. Les analystes resteront d’ailleurs à l’affût, lors du discours de demain, d’indices sur le calendrier des futures réductions de taux.

Est-ce que les taux hypothécaires ont déjà baissé, et à quel point?

Pour l’instant, ce sont les hypothèques à taux fixes, par exemple de cinq ans, qui ont diminué depuis trois ou quatre semaines, d’environ 0,75 à 1%. Par exemple, un taux cinq ans fixe est passé de 6,15% à 5,35% chez certaines banques. “Mais ça n’a rien à voir, ou très peu, avec les décisions de la Banque du Canada. Ces taux sont en fonction des taux obligataires sur les marchés, donc de facteurs internationaux et macros. Les taux variables des banques, eux, n’ont pas bougé”, explique Stéphane Bruyère, courtier hypothécaire chez les Architectes hypothécaires.

Les entreprises vont-elles se mettre à réinvestir si les taux d’intérêt baissent?

Les entreprises sont aussi frappées par le taux directeur de la Banque du Canada. La plupart des PME détiennent des marges de crédit et sont endettées. Les projets d’investissement privé sont les plus faibles jamais observés, ayant chuté de 12% par rapport au dernier trimestre, note la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante. À cause du très faible niveau de confiance des propriétaires de PME à long terme. Certes, une baisse des taux en 2024 leur enlèverait une épine du pied. “Les propriétaires de PME qui sont pessimistes face à l’avenir de leur entreprise en raison de la hausse des coûts et des taxes sont beaucoup moins susceptibles d’investir dans leur entreprise”, explique Simon Gaudreault, économiste en chef et vice-président de la recherche de la FCEI.

La Banque du Canada doit-elle absolument suivre ce que la Réserve fédérale américaine fait?

Les États-Unis s’apprêtent à baisser les taux d’intérêt dès mars. La firme ING Economics prévoit même que la Réserve fédérale (Fed) réduira ses taux d’intérêt à six reprises en 2024. Est-ce qu’un tel scénario pourrait pousser, voire obliger la Banque du Canada à faire de même? “Dans le passé, la Banque du Canada n’a pas toujours suivi la Fed. Elle reste autonome dans ses décisions qui sont basées sur la situation économique et l’inflation au Canada “, explique Hendrix Vachon, économiste principal chez Desjardins. “Évidemment, nos deux économies sont assez intégrées et vont avoir tendance à évoluer de façon similaire, ce qui peut conduire à plusieurs décisions de politique allant dans le même sens.I y a aussi l’enjeu de la devise. Si l’écart entre les taux d’intérêt devient trop grand avec les États-Unis, le dollar canadien pourrait trop se déprécier”, ajoute-t-il.

Est-ce que le prix des maisons devrait baisser si les taux d’intérêt baissent?

“On n’a pas vu en 2023 le retournement de situation que plusieurs anticipent et la baisse des prix qui l’accompagnerait. Le vendeur s’en tire encore à bon compte encore, même s’il doit négocier un peu plus”, expliquait récemment au Journal Mélanie Bergeron, courtière immobilière. La forte demande conjuguée à une offre limitée contribue à maintenir les prix élevés. Au Québec, le prix médian d’une résidence unifamiliale s’établit aujourd’hui à 413 200$, une progression de 40% depuis 2020. Une baisse du taux directeur de la Banque en 2024 pourrait avoir des effets mitigés sur le prix des maisons, selon les experts, puisqu’elle augmenterait le pouvoir d’achat des acheteurs, ce qui freinerait une baisse des prix.

RAPPEL

La Banque a augmenté sept fois le taux directeur en 2022, le faisant passer de 0,25% à 4,25%, et ensuite trois fois en 2023 pour le faire passer à 5%. Quels ont été les impacts de ces 10 hausses de taux en moins de deux ans:

– Hausse importante des paiements hypothécaires: certains détenteurs de prêts variables ont récemment renouvelé et vu leurs paiements mensuels presque doubler.

– Une réduction des mises en chantier: au cours des six premiers mois de 2023, les mises en chantier ont chuté de 58% dans la région. La hausse des taux d’intérêt et l’inflation se répercutent sur les coûts de construction et freinent la construction d’immeubles.

– L’endettement des citoyens est à un niveau record: la dette totale à la consommation au Canada atteignait 2,4 billions de dollars au 3e trimestre de 2023, une augmentation de 80,9 G$ comparativement à la même période l’année dernière.

– La dette “automobile” explose: un nombre croissant de propriétaires et de locataires de voitures n’arrivent plus à faire leur paiement mensuel. Le taux de délinquance de 90 jours et plus sur les prêts automobiles est en hausse de 29% par rapport à l’an dernier, et plusieurs remettent les clés à leurs prêteurs.

– Les frais d’emprunt de l’État augmentent: la hausse des taux d’intérêt mènerait à une augmentation rapide des paiements sur la dette du Québec. L’IEDM L’Institut calcule qu’une augmentation de 0,76 point de pourcentage du taux effectif sur les nouveaux emprunts du gouvernement du Québec se solderait en une hausse des frais d’intérêt sur la dette de 1,56 G$ en 2027.

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