Découverte des restes d’une bourse du IIIe siècle

Découverte des restes d’une bourse du IIIe siècle

2023-05-18 15:15:01

Les restes d’une bourse en lin de l’époque romaine ont été découverts dans la Casa del Mitreo de Augusta Emerita (à Mérida, Espagne) qui a survécu à un incendie. Il s’agit de la deuxième découverte de ce type dans toute la péninsule ibérique, après le spécimen trouvé à Puente de Castro (León, Espagne).

L’ouvrage est l’œuvre de chercheurs de l’Université de Grenade (UGR), du Consortium de la Ville Monumentale Historique-Artistique et Archéologique de Mérida et de l’Université Polytechnique de Valence, toutes ces entités en Espagne.

Macarena Bustamante-Álvarez (UGR) et ses collègues ont découvert et analysé des fragments de tissus adhérant à plusieurs pièces de monnaie trouvées lors des dernières fouilles dans la zone des bains (bains privés) appartenant à une bourse ou “cartable” de pièces de monnaie.

La découverte de la bourse reflète, selon les chercheurs, que le tissu dans l’Antiquité romaine allait au-delà du vêtement.

Les fragments de tissu sont restés collés à 5 pièces sur les 52 qui formaient une dissimulation monétaire par leur propriétaire. Les restes ont été localisés dans les dernières fouilles de la zone des bains (bains privés), plus précisément dans la pièce numéro 44, une pièce associée à la zone de service et reliée aux bains du Mitreo domus.

La chronologie des pièces elles-mêmes et leur contexte archéologique permettent de les dater de la fin du IIIe siècle après J.-C., aucune pièce ne dépassant 250 après J.-C. Cette chronologie coïncide parfaitement avec la phase d’abandon de ce lieu (fin du IIIe siècle après J.-C. et début du 4e après JC), moment où un incendie, de manière inattendue, a affecté le bâtiment, probablement aussi le bain, perdant ainsi ce dépôt de mémoire collective.

A : vue aérienne de la Casa del Mitreo avec indication (point rouge) du lieu de la découverte. B : emplacement de la trouvaille in situ. (Photo / s: UGR)

“Tout d’abord, après avoir récupéré les restes textiles sur le lieu de la découverte, nous avons procédé à leur nettoyage, car ils étaient visibles à l’œil nu”, explique Leyre Morgado-Roncal, chercheur au Département de préhistoire et d’archéologie de l’UGR. . “Parmi eux, nous avons examiné deux fragments de la face extérieure d’une pièce de monnaie. Les travaux comprenaient la microscopie stéréoscopique et optique à lumière polarisée et la microscopie électronique à balayage, toutes deux réalisées par l’équipe interdisciplinaire de chercheurs du Département de conservation et de restauration des biens culturels et de l’Institut universitaire de restauration du patrimoine de l’UPV. Ainsi, nous avons pu déterminer qu’il s’agissait d’un taffetas lisse ou d’un tissu tissé avec une torsion en S de par sa préparation et l’épaisseur de ses fils, par rapport à la matière première de la fibre il correspondait au lin ».

La caractérisation de cette trouvaille nous a permis d’interpréter qu’il s’agit d’une bourse ou « cartable » de pièces. Ce sont des pièces textiles mineures issues du recyclage d’autres pièces, et qui trouvent des parallèles dans tout l’Empire romain. L’analyse technologique indique une origine orientale ou égyptienne où la culture du lin s’est démarquée et s’est répandue à partir du 6ème millénaire avant JC Même ainsi, elle ne résout pas son origine, car elle aurait pu se développer sur le sol hispanique avec du fil fabriqué en Orient.

Quant à l’iconographie, ces bourses ont été bien représentées car étant l’un des attributs du dieu Hermès/Mercure. En ce sens, il existe de multiples références dans l’iconographie romaine, comme la statue en bronze de la collection de Salamanque du Musée archéologique national (MAN) en Espagne, où l’utilité de ces pièces comme contenant pour les pièces de monnaie est très claire. De la même manière, les auteurs de l’étude suggèrent une utilisation statique de ce porte-monnaie qui n’endommagerait pas ce tissu délicat, puisque traditionnellement, ces objets étaient fabriqués avec des matériaux plus résistants comme le cuir.

Les résultats de cette découverte unique ont permis d’améliorer les connaissances sur la production de lin en Hispanie et d’approfondir la fonctionnalité de la célèbre bourse ou marsupium. Les auteurs de l’étude concluent qu’il est nécessaire de continuer à mener des analyses pour approfondir la chaîne de production de ces pièces intéressantes qu’ils espèrent mettre en contraste avec les découvertes futures.

L’étude s’intitule « Caractérisation archéométrique d’une bourse textile située à Augusta Emerita (Mérida, Badajoz, Espagne) ». Et il a été publié dans la revue académique Arqueología. (Source : UGR)



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