Un pulsar émettant 20 fois plus d’énergie que les pulsars les plus puissants détectés jusqu’à présent. Ce qui est considérable, étant donné que les pulsars sont déjà parmi les sources d’énergie les plus puissantes de l’univers.
Un pulsar est une petite “étoile à neutrons” qui possède une masse disproportionnée par rapport à sa taille (environ 5 milliards de tonnes pour l’équivalent d’une cuillère à thé). Il tourne à une vitesse extrêmement rapide (le pulsar dont il est question ici effectue un tour sur lui-même en 90 millièmes de seconde) tout en étant accompagné d’un champ magnétique très puissant. Un tel objet représente ce qui reste d’une étoile qui était autrefois beaucoup plus grande et qui, après avoir épuisé son carburant, s’est effondrée sur elle-même. Parmi les objets hypermassifs et hyperdenses, seuls les trous noirs surpassent les pulsars.
Des milliers de pulsars ont été détectés, mais seulement quatre émettent des rayons gamma d’une puissance telle qu’ils peuvent être détectés par nos télescopes. Et parmi ces quatre, un seul, appelé Vela et situé à 960 années-lumière d’ici, voit chaque photon de ses rayons gamma dépasser 1 téraélectronvolt (TeV). “Tera” signifiant 1000 milliards, ou le chiffre 10 suivi de 12 zéros. Le plus puissant accélérateur de particules au monde, le LHC, situé à la frontière franco-suisse, a atteint ces dernières années un niveau record de 13 TeV.
Cependant, il apparaît que Vela fait encore mieux : des rayons gamma dépassant les 20 TeV ont été détectés par une équipe dirigée par Arache Djannati-Ataï de l’Observatoire de Paris, à partir de données recueillies par un observatoire des hautes énergies en Namibie (Système stéréoscopique à haute énergie). Cette découverte a été publiée dans un article le 5 octobre dans la revue Astronomie naturelle. Ce n’est pas seulement 20 fois plus puissant que ce qui avait été attribué à Vela, mais c’est 200 fois plus puissant que le pulsar “moyen”.
Ce que cela implique, ce n’est pas seulement que les astronomes doivent revoir leur modèle des pulsars – car en théorie, avec leur vitesse de rotation et l’ampleur de leur champ magnétique, ils ne devraient pas être capables d'”émettre” ou d'”éjecter” des particules à une telle puissance. Cela signifie donc qu’il existe un mécanisme en arrière-plan, peut-être pas unique aux pulsars, mais à toute source de très haute énergie peuplant l’univers.
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