Défendre la carboneutralité en 2050 : la vérité sur la diminution des voitures sur nos routes

Pierre Fitzgibbon a dit toute la vérité, rien que la vérité.

Il faudra, en effet, diminuer notre nombre de voitures sur nos routes, si on souhaite atteindre la carboneutralité en 2050.

Certains ont décidé, devant cette logique 101, de faire dans la récupération politique.

Je résume les remontrances des saules pleureurs: Fitzgibbon ferait la «guerre à l’auto» et il «s’attaquerait aux régions».

Éric Duhaime a tonné le premier: «Ils veulent déclarer la guerre? On va se défendre!»

Le député libéral Frédéric Beauchemin, dans le même acabit: «Clairement, le ministre n’a pas fait le tour des régions du Québec et constaté qu’il existe une réalité totalement différente qu’au centre-ville [sic] de Montréal.» Monsef Derraji a plutôt affirmé qu’il pointait «les automobilistes du doigt».

C’est toujours la même rhétorique, en fait.

Un, on essaie de faire de la voiture un objet identitaire. Je conduis, donc je suis.

Notez d’abord l’utilisation du «on» chez M. Duhaime.

Ce «on» constitue qui, quoi? Probablement les automobilistes.

Les automobilistes, à les comprendre, formeraient dorénavant un groupe, avec des intérêts et des valeurs propres. Mais ils seraient surtout victimes des écologistes.

Deux, la voiture devient un outil pour accentuer le clivage Montréal contre le reste du Québec.

On amène, ce faisant, des questions de mobilité, d’économie et d’écologie sur le terrain de l’émotion.

Bien sûr qu’en région, la voiture est souvent essentielle pour se déplacer et travailler. Qui dit le contraire?

Néanmoins, à en entendre certains, la voiture devra toujours être l’unique option pour se transporter en dehors des grands centres. Toujours, sans exception.

Les régions, comme les banlieues, méritent aussi des options. Autant pour se déplacer à l’intérieur des villes et des villages que pour y sortir. Le transport interrégional, par exemple, est une catastrophe au Québec, au détriment des régions.

Celui qui le dit, celui qui l’est, j’ai envie de dire. C’est ceux qui dénoncent une supposée condescendance de Fitzgibbon sur les régions qui font preuve d’une réelle condescendance envers celles-ci.