SpaceX : lancement du vaisseau spatial, jeudi 16 janvier – Gabriel V. Cardenas/Reuters
Un test aussi spectaculaire que controversé : hier une fusée SpaceX Starship a été détruite dans l’espace quelques minutes après son lancement depuis la base du Texas, offrant toutefois un spectacle inoubliable aux passionnés. Malgré l’issue du vol, Elon Musk a commenté sur X (anciennement Twitter) : “Le succès est incertain, mais le divertissement est garanti !”. La fusée, considérée comme la plus grande et la plus puissante jamais construite, avait à son bord une charge utile de test composée de faux satellites. Huit minutes après le décollage, le contrôle de mission a perdu le contact avec l’étage supérieur du véhicule en raison d’une « anomalie de propulsion ».
Mais l’anomalie a également eu des répercussions sur le trafic aérien. Le test a forcé plusieurs vols commerciaux au-dessus du golfe du Mexique à changer de cap pour éviter les débris du vaisseau spatial, qui ont été repérés sous forme d’orbes brillants dans le ciel au-dessus de Port-au-Prince, en Haïti. La Federal Aviation Administration (FAA) a temporairement fermé l’espace aérien concerné, rétablissant les opérations normales après quelques minutes.
Entre-temps, cependant, le premier étage Super Heavy Booster a démontré ses capacités en retournant à la base de lancement et en s’attachant avec succès à la tour grâce à des bras mécaniques. Cette réalisation marque une avancée importante pour SpaceX, qui vise à faire de la récupération des lanceurs une pratique courante afin de réduire les coûts des vols spatiaux.
La journée a pris une signification d’autant plus significative que quelques heures plus tôt, Blue Origin, la société de Jeff Bezos, avait célébré le premier vol orbital de sa fusée New Glenn. Bien qu’ils soient des rivaux directs, Musk et Bezos ont échangé des félicitations mutuelles, démontrant une convivialité inhabituelle dans cette course spatiale de plus en plus compétitive.
Malgré la perte du vaisseau spatial, SpaceX a réitéré la valeur de ces tests, qui suivent la philosophie « échouer vite, apprendre vite ». Il s’agissait du septième vol d’essai de Starship, qui vise à devenir le principal véhicule pour les futures missions sur Mars et pour le lancement de grandes charges utiles de satellites en orbite terrestre.
Avec 123 mètres de hauteur et des technologies de pointe, Starship représente un saut dans le futur de l’exploration spatiale, mais le chemin est encore long et semé d’embûches. SpaceX a déjà demandé à la FAA d’augmenter la fréquence des tests en 2025, dans l’espoir de passer des quatre vols annuels actuels à vingt-cinq.