Nouvelles Du Monde

Démission d’un scientifique : Les failles du système de réglementation des pesticides au Canada

Démission d’un scientifique : Les failles du système de réglementation des pesticides au Canada

Un scientifique qui a été nommé l’année dernière pour conseiller Santé Canada dans ses décisions relatives aux pesticides a démissionné. Dans une lettre de démission datée du 27 juin, le chercheur en santé environnementale des enfants, Bruce Lanphear, critique le manque de transparence du gouvernement fédéral, l’influence de l’industrie agrochimique et les failles du système d’autorisation des pesticides au Canada.

Bruce Lanphear déclare que le Comité consultatif scientifique donne un faux sentiment de sécurité en donnant l’impression que l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire protège les Canadiens contre les pesticides toxiques. Il affirme qu’au cours de l’année écoulée, il n’a pas pu avoir l’assurance que cela était vrai.

Le professeur de l’Université Simon Fraser, qui est médecin de formation, avait été nommé à la tête d’un nouveau comité chargé de conseiller l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire au sein de Santé Canada en juin de l’année dernière. Cette nomination visait à rassurer les Canadiens après une controverse survenue en 2021, avant le début de la campagne électorale.

Lire aussi  Paolo Banchero se démarque pour Magic lors de ses débuts en championnat d'été

Suite aux révélations de Radio-Canada selon lesquelles Santé Canada voulait augmenter les quantités de résidus de glyphosate autorisées dans les légumineuses et permettre plus de traces de pesticides dans les petits fruits à la demande des fabricants de pesticides Bayer et Syngenta, le gouvernement fédéral s’était engagé à s’adjoindre des scientifiques indépendants pour renforcer la transparence et le système de réglementation des pesticides au Canada.

Bruce Lanphear dénonce le refus d’accès à des données sur l’autorisation de l’utilisation de l’herbicide glyphosate et de l’insecticide chlorpyrifos au Canada. Il souligne notamment que Santé Canada avait retrouvé du glyphosate dans l’urine de 74% des femmes enceintes analysées et que le Centre international de recherche sur le cancer de l’OMS avait classé le glyphosate comme probablement cancérogène pour les humains en 2015. Malgré cela, le glyphosate est autorisé au Canada jusqu’en 2031.

Bruce Lanphear critique également la présence de représentants de l’industrie dans un comité chargé de conseiller Santé Canada sur les politiques et règlements relatifs aux pesticides, soulignant un « conflit d’intérêts évident ». Santé Canada répond que la diversité des sources de conseils est nécessaire pour améliorer la transparence et assure que l’Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire reste pleinement ancrée dans la science.

Lire aussi  Hong Kong pleure la mort de la reine lors d'une manifestation silencieuse contre Pékin

La démission de Bruce Lanphear est qualifiée de « grave, logique et révélatrice » par le groupe écologiste Vigilance OGM, qui appelle les autres membres du comité scientifique à démissionner s’ils sont d’accord avec ses constatations. La coprésidente du comité, Valérie Langlois, déclare ne pas vouloir démissionner, mais partage les opinions de Bruce Lanphear et espère pouvoir apporter des améliorations à la gestion des pesticides au Canada.

Facebook
Twitter
LinkedIn
Pinterest

Leave a Comment

This site uses Akismet to reduce spam. Learn how your comment data is processed.

ADVERTISEMENT