(Ottawa) Exiger des civils de Rafah qu’ils évacuent la ville du sud de la bande de Gaza pour laisser les forces israéliennes mener une offensive militaire est « inacceptable », car ces gens n’ont « nulle part où aller », critique la ministre des Affaires étrangères du Canada, Mélanie Joly.
« L’opération en cours est extrêmement préoccupante et pourrait être sincèrement dévastatrice pour tous ceux et celles qui cherchent à se réfugier », a-t-elle déclaré lundi en mêlée de presse.
« Ce que le premier ministre Nétanyahou et sa coalition demandent à ces gens de faire, c’est de se déplacer [alors qu’ils n’ont] nulle part où aller », a-t-elle ajouté.
« Ce sont des mères, des enfants, ce sont des gens qui ont des noms, qui ont leurs propres histoires ; bref, ce sont des êtres humains. Ils existent », a insisté Mmoi Joly.
La cheffe de la diplomatie canadienne a signalé qu’elle en discuterait cette semaine à Washington lors d’une rencontre avec son homologue américain, le secrétaire d’État Antony Blinken.
« Il nous faut un cessez-le-feu durable. Il nous faut une entente sur la libération des otages et sur le fait que l’aide humanitaire puisse être acheminée à Gaza », a-t-elle souligné.
L’administration Biden est opposée à une opération militaire israélienne à grande échelle à Rafah sans action pour protéger les civils, a déclaré lundi le porte-parole du département d’État, Matthew Miller.
Le premier ministre Nétanyahou a ordonné la préparation d’une offensive sur Rafah, où sont massés, selon l’ONU, environ 1,4 million de Palestiniens ayant fui la guerre entre Israël et le Hamas.
Il a affirmé dimanche qu’Israël assurerait « un passage sécurisé » à la population pour quitter la ville, sans préciser où elle pourrait se réfugier dans un territoire ravagé.
Avec l’Agence France-Presse