L’armée israélienne a déclaré avoir frappé plusieurs cibles houthis dans l’ouest du Yémen après l’attaque meurtrière de drone menée vendredi par le groupe rebelle à Tel-Aviv.
Plusieurs « cibles militaires » ont été touchées samedi dans la ville portuaire occidentale de Hodeidah, bastion des Houthis, a indiqué l’armée israélienne, ajoutant que son attaque était « une réponse aux centaines d’attaques menées contre l’État d’Israël ces derniers mois ».
Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a déclaré que le port était utilisé comme point d’entrée par les milices houthies pour recevoir des armes iraniennes. Il a ajouté que les frappes, à quelque 1 800 km des frontières d’Israël, rappelaient aux ennemis qu’il n’y avait aucun endroit qu’Israël ne puisse atteindre.
Le ministre israélien de la Défense Yoav Gallant a déclaré que ces frappes avaient pour but d’envoyer un message aux Houthis. « L’incendie qui fait rage actuellement à Hodeidah est visible dans tout le Moyen-Orient et son importance est évidente », a déclaré Gallant dans un communiqué. « Les Houthis nous ont attaqués plus de 200 fois. La première fois qu’ils ont blessé un citoyen israélien, nous les avons frappés. Et nous le ferons partout où cela sera nécessaire. »
Le porte-parole des Houthis, Mohammed Abdulsalam, a écrit sur la plateforme de médias sociaux X que le Yémen était soumis à une « agression israélienne flagrante » qui visait les installations de stockage de carburant et la centrale électrique de la province.
Il a déclaré que les attaques visent « à accroître les souffrances de la population et à faire pression sur le Yémen pour qu’il cesse de soutenir Gaza ».
Il a déclaré que les attaques ne feront que renforcer la détermination du peuple yéménite et de ses forces armées à soutenir Gaza.
L’attaque de drone menée vendredi par les rebelles houthis a tué une personne dans le centre de Tel-Aviv et en a blessé au moins dix autres près de l’ambassade des Etats-Unis.
Depuis janvier, les forces américaines et britanniques frappent des cibles au Yémen, en réponse aux attaques des Houthis contre des navires commerciaux, que les rebelles ont décrites comme des représailles aux actions d’Israël dans la guerre à Gaza. Cependant, de nombreux navires visés ne sont pas liés à Israël.
Les frappes aériennes conjointes n’ont jusqu’à présent pas eu beaucoup d’effet sur la force soutenue par l’Iran.
Plus tard samedi, des frappes israéliennes ont visé des dépôts de munitions appartenant au groupe armé libanais Hezbollah dans le sud du Liban, ont déclaré à Reuters trois sources de sécurité.
Les frappes sur la ville d’Adloun, à environ 40 km au nord de la frontière du Liban avec Israël, ont déclenché une série de fortes explosions entendues par des témoins dans tout le sud du Liban.
Les Palestiniens ont salué vendredi la décision historique de la Cour internationale de justice (CIJ) selon laquelle l’occupation des territoires palestiniens par Israël constitue une violation du droit international. Le département d’Etat américain a critiqué samedi cette décision.
Le président palestinien Mahmoud Abbas a qualifié la décision du tribunal de l’ONU d’« historique » et a déclaré qu’Israël doit être contraint de l’appliquer, tandis que le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riyad al-Maliki, l’a qualifiée de « moment décisif ».
Le ministre jordanien des Affaires étrangères a également salué la décision de la CIJ. « C’est une décision claire en faveur du droit du peuple palestinien à la justice, à la liberté et à un État », a déclaré Ayman Safadi dans un message sur X.
La Cour pénale internationale (CPI) a ordonné vendredi à Israël de mettre fin à son occupation des territoires palestiniens « aussi rapidement que possible » et de réparer intégralement ses « actes internationalement illicites » dans un avis consultatif général et accablant qui affirme que l’occupation viole le droit international.
Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, transmettra prochainement l’avis consultatif à l’organisation mondiale de 193 membres et « il appartient à l’Assemblée générale de décider de la manière de procéder dans cette affaire », a déclaré le porte-parole adjoint de l’ONU, Farhan Haq.
L’avis de la CIJ stipule qu’Israël doit verser des réparations aux Palestiniens pour les dommages causés par l’occupation. Il estime également que le Conseil de sécurité de l’ONU, l’Assemblée générale et tous les États ont l’obligation de ne pas reconnaître l’occupation comme légale et de ne pas apporter d’aide ou de soutien à son maintien.
Les conclusions du tribunal ne sont pas contraignantes mais ont du poids en droit international.
La plus haute cour de l’ONU estime que l’occupation des territoires palestiniens et des colonies par Israël est illégale et doit être levée dès que possible.
Le ministère israélien des Affaires étrangères a rejeté l’avis de la Cour comme étant « fondamentalement erroné » et partial, et a réitéré sa position selon laquelle un règlement politique dans la région ne pourrait être atteint que par des négociations.
« La nation juive ne peut pas être un occupant sur son propre territoire », a déclaré le bureau de Netanyahu dans un communiqué.
Les États-Unis ont critiqué « l’ampleur » de la décision de la Cour, affirmant que cela compliquerait les efforts visant à résoudre le conflit.
« Nous avons clairement indiqué que le programme de soutien gouvernemental d’Israël aux colonies est à la fois incompatible avec le droit international et fait obstacle à la cause de la paix », a déclaré samedi un porte-parole du département d’Etat américain dans un courriel.
« Nous craignons toutefois que l’ampleur de l’avis de la Cour ne complique les efforts visant à résoudre le conflit », a ajouté le département d’État.
Le Département d’État a déclaré que l’avis de la CIJ selon lequel Israël doit se retirer dès que possible des territoires palestiniens était « incompatible avec le cadre établi » pour résoudre le conflit.
Washington a expliqué que ce cadre tenait compte des besoins sécuritaires d’Israël, mis en évidence par les attaques du 7 octobre contre Israël par le groupe islamiste palestinien Hamas. Ces attaques ont fait 1.200 morts et environ 250 personnes ont été prises en otage, selon les chiffres israéliens.
Ailleurs, le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a déclaré qu’un cessez-le-feu tant attendu entre Israël et le Hamas était en vue.
S’exprimant lors du forum sur la sécurité d’Aspen, dans le Colorado, vendredi, il a déclaré : « Je crois que nous sommes à l’intérieur de la ligne des 10 mètres et que nous nous dirigeons vers la ligne de but pour obtenir un accord qui produirait un cessez-le-feu, ramènerait les otages chez eux et nous mettrait sur une meilleure voie pour essayer de construire une paix et une stabilité durables.
« Il reste encore quelques questions à régler, à négocier. C’est exactement ce que nous sommes en train de faire. »
Les États-Unis travaillent avec le Qatar et l’Égypte pour tenter d’obtenir un cessez-le-feu afin de libérer les otages détenus depuis les attaques du Hamas du 7 octobre et d’acheminer davantage d’aide humanitaire dans l’enclave dévastée par les frappes aériennes israéliennes.
M. Netanyahu doit se rendre à Washington la semaine prochaine et prendre la parole mercredi devant une session conjointe du Congrès américain. Il devrait rencontrer Joe Biden si le président américain s’est remis du Covid-19 d’ici là, a indiqué la Maison Blanche.
Au moins 13 personnes ont été tuées dans trois frappes aériennes israéliennes qui ont touché des camps de réfugiés dans le centre de Gaza, selon des responsables de la santé palestiniens, alors que les pourparlers de cessez-le-feu se poursuivent au Caire.
Parmi les morts dans les camps de réfugiés de Nuseirat et de Bureij figuraient trois enfants et une femme, selon les équipes d’ambulances palestiniennes qui ont transporté les corps à l’hôpital des Martyrs d’Al-Aqsa situé à proximité.
Les 13 corps ont été comptés par les journalistes de l’AP à l’hôpital. – Agences
2024-07-20 22:07:30
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