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Des botanistes changent les noms de centaines de plantes à cause du racisme, pour la première fois depuis Linné

2024-07-19 02:15:52

Le botaniste suédois Carlos Linnaeus a imposé la nomenclature binomiale en latin au XVIIIe siècle pour nommer scientifiquement les espèces. C’est la formule utilisée depuis lors, pour qu’une fois considéré comme valide, le nom soit universel et perdure dans le temps. Ce jeudi, pour la première fois, une exception s’est produite. Quelque 200 scientifiques du monde entier réunis à Madrid ont voté en faveur du retrait de centaines de noms de plantes parce qu’ils sont considérés comme racistes. C’est une question de genre caffre, un terme qui est une insulte contre les Noirs d’Afrique du Sud. Il doit être remplacé par Affra (quelque chose comme l’Africain), de sorte que, par exemple, l’arbre quinine, Rauvolfia caffrasera appelé Rauvolfia affra.

Cela a été décidé par la section de la nomenclature trois jours avant le début de la Congrès international de botaniquequi attirera pendant une semaine 3 000 chercheurs du monde entier dans la capitale espagnole. Cafre sera le seul changement rétroactif, le reste de la nomenclature ne sera pas touché, bien qu’il soit une réclamation de certains chercheurs qui considéraient comme offensants les noms d’autres espèces ou genres de plantes, d’algues et de champignons.

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Une autre proposition importante adoptée prévoit qu’à partir de 2026, les nouvelles espèces de plantes découvertes ne pourront plus porter un nom « péjoratif » (le terme en anglais est « péjoratif ») pour un groupe ou un groupe de personnes. Une commission générale décidera dans chaque cas si la dénomination proposée est péjorative ou non. La possibilité de rejeter les noms dédiés à des personnes a également été discutée, mais n’a pas été acceptée après le vote. Cette proposition a été formulée pour éviter des situations comme, par exemple, celle de Hibbertia, un genre d’arbustes à fleurs qui rend hommage à l’Anglais George Hibbert, défenseur de l’esclavage. Ou encore le magnolia, dédié au botaniste français Pierre Magnol, accusé d’être colonialiste. Il existe des milliers d’autres cas. De cette manière, la possibilité de nommer des espèces végétales en l’honneur d’hommes politiques, de célébrités ou de toute autre personne n’ayant aucun rapport avec la botanique reste ouverte. Ainsi, si le découvreur le souhaite, il pourrait y avoir une nouvelle rose en l’honneur de Taylor Swift mais aussi, aussi contradictoire que cela puisse paraître, un arbre qui rappelle Hitler.

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De nouvelles valeurs

Pour Inés Álvarez, scientifique principale au Jardin Botanique Royal-CSIC, organisateur du congrès avec le Société Botanique Espagnole (Sebot), « le maintien de la stabilité de la nomenclature des plantes, champignons et algues est notre objectif principal. Cette réforme représente un grand pas dans lequel les nouvelles valeurs de la société actuelle ont été prises en compte sans mettre en danger la stabilité du système de nomenclature, notre outil de désignation des espèces. “Si nous perdons cette stabilité, cela entraînerait un chaos indésirable qui paralyserait l’avancement des connaissances sur la biodiversité.”

“Bien sûr, nous ne voulons pas qu’une nouvelle espèce soit appelée Hitler”, explique Juan Carlos Moreno, président de Sebot, “mais certains d’entre nous ne sont pas d’accord avec le révisionnisme car cela apporterait plus de problèmes que d’avantages”. Selon lui, changer de nom peut rendre difficile l’identification d’une espèce et donc sa conservation. «Une fois que le nom est accepté, il reste pendant des décennies, voire des siècles, et nous savons tous à quelle espèce nous faisons référence. Ces débats nous détournent de ce qui est important, à savoir la conservation de la nature et de la biodiversité. Par ailleurs, « juger avec les yeux du XXIe siècle ce qui a été fait depuis le milieu du XVIIIe siècle ne semble pas le plus approprié. Et si quelqu’un est un héros dans une culture et un méchant dans une autre, qui devons-nous servir ? Et à partir de quel moment une infraction expire-t-elle ? Moreno et Álvarez font partie des signataires d’un article publié il y a quelques semaines par un groupe de 1 500 botanistes et zoologistes dans la revue ‘Bioscience‘. dans lequel ces inconvénients ont été collectés.

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Le code de Madrid de nomenclature des plantes, algues et champignons, comme on l’appelle, sera publié en 2025 et un an plus tard, il deviendra obligatoire.



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