Des chercheurs s’inspirent du lézard du désert pour créer une capsule ingérable capable de moduler les hormones de l’appétit.

Des chercheurs s’inspirent du lézard du désert pour créer une capsule ingérable capable de moduler les hormones de l’appétit.

Qu’est-ce qui peut relier le Horrible Moloch ou diable cornu, un petit lézard des déserts australiens, et des humains souffrant de maladies gastro-intestinales, métaboliques ou encore d’anorexie ? Grâce à l’ingéniosité de chercheurs américains, l’observation des premiers pourrait bien conduire à une stratégie originale de traitement pour les seconds. Dans un article publié le 26 avril par la revue Robotique scientifique, Khalil Ramadi (Massachusetts Institute of Technology [MIT] Cambridge) et ses collègues décrivent en effet un prototype de capsule ingérable permettant de moduler chez le porc des hormones stimulant l’appétit comme la ghréline, par une stimulation électrique des cellules de la paroi gastrique.

Et c’est en s’inspirant des subtiles capacités du diable cornu à extraire l’humidité que les scientifiques ont pu surmonter l’un des défis pour un tel dispositif : créer dans le milieu liquide qu’est l’estomac des points de contact robustes entre les électrodes et la muqueuse, et les conditions pour un bon cheminement du dispositif le long de la paroi digestive. Pour s’hydrater dans le désert australien, le Horrible Moloch utilise sa peau comme un réseau de pailles capables d’aspirer l’eau du sable humide et de la conduire jusqu’à sa gueule, comme l’a montré il y a quelques années une équipe allemande. Sur le même principe que cet enchevêtrement de canaux entre les écailles se comportant comme un extracteur d’humidité, les chercheurs du MIT ont élaboré en surface de la gélule un système de rainures, sur lequel viennent s’enrouler les électrodes.

Khalil Ramadi et ses collègues ont eu une autre source d’inspiration : un dispositif de neurostimulation gastrique destiné à soulager les nausées et vomissements chroniques des patients atteints de gastroparésie. Cette pathologie, associée entre autres au diabète, se caractérise par un ralentissement de la vidange gastrique. Dans des cas sévères, réfractaires au traitement médicamenteux, les patients peuvent se voir proposer l’équivalent d’un pacemaker digestif, avec un boîtier de neurostimulation sous la peau et des électrodes suturées chirurgicalement au niveau de la membrane externe de l’estomac (séreuse). Faisant l’hypothèse que la neuromodulation ainsi obtenue se fait à la fois par des voies nerveuses et hormonales, les scientifiques américains ont eu l’idée de concevoir un dispositif de stimulation moins invasif, agissant de façon locale, à l’intérieur des voies digestives, et s’éliminant ensuite par voie naturelle.

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