Paris, 2 novembre 2024 (AFP) – Drones de combat, surveillance des mers ou des fonds marins : utilisés dans les conflits actuels, ils seront sur tous les stands du salon international de défense Euronaval la semaine prochaine près de Paris.
Le salon biennal accueillera 500 exposants du 4 au 7 novembre à Villepinte, au nord de la capitale française, dans un contexte géopolitique tendu où l’industrie doit apporter des solutions rapides aux marines engagées dans les conflits en cours et la protection des zones sensibles.
Après une controverse née de l’interdiction par le gouvernement français de présenter au salon les armes utilisées à Gaza et au Liban, les entreprises israéliennes ont finalement été autorisées à participer à Euronaval par une décision de justice française.
« Ce salon s’inscrit dans un nouveau contexte international, notamment maritime, où les flottes européennes et la marine nationale sont engagées dans des luttes de haute intensité, ce qui ne s’était pas produit depuis très longtemps », résume Pierre-Eric Pommellet, président. de la société française Naval group.
Au-delà des conflits en Ukraine et au Moyen-Orient où l’usage des drones a modifié la nature des combats navals, il faut protéger les marchandises qui circulent par voie maritime, soit 90% du commerce mondial des marchandises, ainsi que le commerce internet, 99 % transitent par des câbles à travers les fonds marins.
Dans ce contexte, les drones navals prennent toute leur importance.
“Avec ce qui se passe en mer Noire, en mer Rouge et en Asie du Sud-Est, les marines se recentrent sur le présent et cherchent à renforcer leur capacité de combat”, a déclaré à l’AFP l’amiral Eric. Chaperon, conseiller défense de Thales, groupe français de haute technologie notamment dans le secteur de la défense.
Pour contrer les attaques des Houthis yéménites armés par l’Iran contre le trafic maritime en mer Rouge, « nous tirons des missiles extrêmement efficaces, extrêmement coûteux, sur des drones à faible coût ».
“C’est un système qui n’est pas tenable” souligne l’amiral.
Thales présentera au salon « des solutions à court terme et rapidement disponibles » alors que l’industrie fonctionne habituellement selon des cycles longs, jusqu’à 15 ans entre le développement et la production.
Les technologies liées aux drones évoluent bien plus vite que celles liées aux sous-marins par exemple.
– Retour des sous-marins –
Une étude commandée par le Gican, le groupement industriel de la construction et de l’activité navale qui regroupe 300 acteurs, soit 80 % de la filière française, en amont du salon, montre également la montée en puissance de la construction de navires militaires lourdement armés avec « le retour des frégates ». , corvettes, sous-marins nucléaires lance-missiles, sous-marins nucléaires d’attaque et conventionnels ».
« Avant, c’étaient les patrouilleurs qui tenaient la corde », souligne Philippe Missoffe, délégué général du Gican.
Autre « renversement de situation » en cours : entre deux grandes puissances navales, « c’est la première année où les Chinois construisent des navires plus lourdement armés que les Américains », ce qui explique l’explosion des commandes navales de ses voisins d’Asie-Pacifique.
– Israël présent, Ukraine absente –
Après une interdiction par l’exécutif français de participer au salon, puis d’exposer des armes utilisées dans les conflits à Gaza et au Liban, les entreprises israéliennes ont finalement été autorisées à y participer par une décision de justice française mercredi.
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Israel Katz, a salué « un message clair contre les tentatives visant à affaiblir Israël dans sa lutte contre les forces du mal ».
Fin mai, la présence d’industriels de défense israéliens au salon Eurosatory avait été annulée sur décision du gouvernement français lors de l’offensive israélienne dans la bande de Gaza, avant d’être finalement autorisée par la justice.
L’Ukraine sera toutefois absente du salon, qui a coulé plusieurs navires russes équipés de drones et de missiles navals.
Les forces ukrainiennes ont endommagé ou détruit environ un tiers de la flotte russe de la mer Noire depuis l’invasion de 2022, ce qui a incité la Russie à déplacer sa flotte de Sébastopol vers des ports plus à l’est, comme Novorossiysk, pour éviter de nouvelles pertes. pertes.
«Nous avons offert (aux entreprises ukrainiennes) un espace gratuit. Mais malheureusement, pour des raisons d’organisation, ils ont décliné », a déclaré Hugues d’Argentré, directeur général d’Euronaval.
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