2024-11-25 19:59:00
Existe-t-il un sanctuaire rocheux caché derrière les ruines d’Athribis ? Cette question passionnante est actuellement abordée par une équipe d’égyptologues de l’Université de Tübingen et du ministère égyptien du Tourisme et des Antiquités. Lors de fouilles dans le petit village près de Sohag, à environ 200 kilomètres au nord de Louxor, l’équipe est tombée sur l’entrée monumentale d’un temple de la période ptolémaïque (144-138 avant JC). Le soi-disant pylône, flanqué de deux tours, pourrait marquer l’entrée d’un sanctuaire auparavant caché dans la roche.
Architecture monumentale avec traces de destruction
Le complexe du temple d’origine mesurait 51 mètres de large et les tours de l’entrée atteignaient une hauteur de 18 mètres. Mais il ne reste aujourd’hui que cinq mètres de ces bâtiments impressionnants. La majorité a été victime de voleurs de pierres, comme le montre une pièce de monnaie trouvée qui date le vol de l’année 752 après JC.
On pense que les tas de décombres encore intacts constituent l’accès à un temple dans la roche, affirment le professeur Christian Leitz, responsable du projet, et le responsable des fouilles Marcus Müller de l’Institut des cultures orientales anciennes (IANES) de l’Université de Tübingen.
Découvertes dans le pylône
Ces derniers mois, l’équipe s’est concentrée sur les pylônes et le portail d’entrée. Des reliefs y ont été découverts identifiant Ptolémée VIII comme le constructeur. Les représentations montrent le roi offrant des sacrifices à la déesse à tête de lion Repit et à son fils Kolanthes.
Une surprise a été trouvée dans la tour nord du pylône : une chambre de six mètres de long et trois mètres de large qui servait probablement de lieu de stockage pour l’équipement du temple. Plus tard, il fut utilisé pour stocker des amphores. L’entrée de cette chambre est décorée de reliefs élaborés représentant, entre autres, la déesse Repit et le dieu de la fertilité Min. Il convient particulièrement de remarquer deux personnages rarement représentés, appelés doyens, chargés de surveiller l’heure la nuit.
Une deuxième porte sur la façade du pylône est également unique et mène à une cage d’escalier. Cette construction suggère que l’étage supérieur du pylône abritait à l’origine des pièces de stockage supplémentaires.
D’autres fouilles sont prévues
Les travaux se poursuivront en novembre 2024 pour rechercher d’éventuelles traces d’un sanctuaire rocheux derrière le pylône. «Des blocs de calcaire finement lissés sur une façade rocheuse taillée verticalement pourraient appartenir à un sanctuaire rocheux», explique Christian Leitz. La découverte de plus de quatre mètres de haut et les décorations typiques du sommet d’un temple – par exemple une frise de cobra – suggèrent qu’il pourrait y avoir une porte derrière.
Le projet de fouilles à Athribis est financé par la Fondation allemande pour la recherche (DFG) et complète les investigations en cours dans la région depuis 2012.
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