Une entrepreneure a dû prendre un deuxième emploi pour rembourser le prêt d’urgence du gouvernement fédéral (CUEC) dont la date limite est aujourd’hui pour remettre jusqu’à 60 000$ à Ottawa.
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Mais pour plus de 165 000 entreprises québécoises qui n’ont toujours pas remboursé les sommes nécessaires, il faudra être imaginatif pour trouver une solution pour payer leur prêt.
«J’ai pris un emploi de directrice des ventes pour faire survivre mon entreprise, explique Marie-Pierre Bérubé, propriétaire de Kliin.co, une compagnie de produits biologiques de nettoyage. Comme entrepreneur, tu dois toujours trouver des solutions.
«J’aime mon entreprise. Je l’ai créée de toutes pièces à partir de zéro. Je voulais que ça continue.»
Même si elle est en règle avec le fédéral, ça ne veut pas dire qu’elle est sortie du bois.
«Je suis dans une meilleure position que plusieurs autres. Malgré tout, je suis à la croisée des chemins, estime-t-elle. Ça fait 18 mois que je vois l’économie descendre. Les gens ne consomment plus de la même manière.
«J’ai tout arrêté ce qui était marketing numérique et j’ai commencé à faire attention. J’ai pu rembourser, mais ça n’aide pas à la liquidité et au développement d’une entreprise. Je suis encore stressée.»
Dans les prochaines semaines, elle se retrouvera toute seule pour gérer son entreprise alors qu’elle a pu compter sur cinq employés au moment où les affaires étaient plus florissantes.
La sourde oreille
Selon la FCEI, environ 45 000 commerces québécois sont menacés de fermeture dans les prochains mois. Au Canada, ce seraient 200 000 entreprises qui seraient en péril.
«Nous sommes extrêmement déçus que le gouvernement fédéral ait fait la sourde oreille alors que des dizaines de milliers de propriétaires de PME demandaient plus de temps pour rembourser leur prêt CUEC sans perdre la portion subvention», a-t-elle réagi par voie de communiqué.
Pour sa part, le premier ministre Justin Trudeau a réitéré son appui aux entrepreneurs.
«Nous avons toujours été là pour les petites entreprises, a-t-il mentionné. On comprend à quel point elles sont au cœur de notre économie.
«On a déjà fait deux extensions. On va continuer de travailler avec elles, mais les soutiens COVID, il fallait qu’ils finissent à un moment donné et ce sera maintenant.»
Des chiffres pas à jour
Dans les dernières semaines, plusieurs entrepreneurs ont cherché des solutions pour rembourser le prêt gouvernemental.
Nathaly Riverin, présidente et fondatrice du Think tank en entrepreneuriat, vient en aide aux entrepreneurs en difficulté. Par les temps qui courent, les demandes sont nombreuses.
«Souvent leurs chiffres ne sont pas à jour, mentionne-t-elle. Quand tu as peur de voir ta réalité financière en face, tu ne veux pas regarder tes chiffres. C’est un peu de la fuite.
«Il faut savoir reprendre le taureau par les cornes en faisant un bon budget et de bonnes prévisions de liquidité. C’est de cette façon qu’ils vont savoir s’ils peuvent ou non rembourser le prêt.
«Il faut réapprendre à aimer ses chiffres même si c’est difficile.»
Avec la collaboration de Guillaume St-Pierre, bureau parlementaire à Ottawa
Des solutions de dernier recours
Des milliers d’entreprises ne seront pas en mesure de rembourser leurs prêts obtenus pendant la pandémie. Malgré tout, il leur reste encore quelques options:
– Obtenir la preuve d’un refinancement bancaire de 40 000$ afin de pouvoir bénéficier de 20 000$ en subvention. De cette façon, l’entreprise pourrait obtenir un nouveau délai jusqu’au 28 mars 2024.
– Payer 250$ d’intérêts par mois pour une période de trois ans. Par la suite, l’entreprise doit rembourser le capital du prêt au gouvernement.
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