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Des entreprises privées mettent le pied sur la Lune : à qui appartiennent les autres mondes et leurs satellites ?

Des entreprises privées mettent le pied sur la Lune : à qui appartiennent les autres mondes et leurs satellites ?

2023-12-26 06:25:47
La Mission Peregrine 1 est le premier vaisseau spatial d’une série dédiée au transport de charges utiles (initialement des instruments scientifiques) à la fois vers différentes orbites lunaires et vers sa surface. Il a été conçu et construit par une entreprise privée, Astrobotic, jusqu’à récemment pratiquement inconnue. Elle sera lancée avec la nouvelle fusée Vulcan et sera la première mission américaine à atterrir sur notre satellite depuis un demi-siècle. De petite taille, les vaisseaux spatiaux Peregrine sont conçus pour transporter entre 70 et 100 kg de fret aussi bien vers des lieux intermédiaires (loin de l’équateur lunaire) que vers les pôles, lors de missions qui dureront plus d’un jour lunaire (192 heures). L’entreprise offrira la possibilité de transporter des charges plus lourdes, y compris des véhicules, avec son prochain développement, le module de descente Griffin. Mais cette société n’est pas la seule à proposer déjà des missions privées sur la Lune, puisque quelques semaines plus tard Intuitive Machine enverra l’IM-1 à bord d’une fusée SpaceX Falcon 9, lors de l’inauguration de son module Nova-C. La NASA devient ainsi client de différentes sociétés. La nouvelle stratégie de la NASA Avec ces missions lunaires, l’agence spatiale américaine change complètement son rôle dans l’exploration spatiale : elle passe de la gestion globale d’un projet à la livraison des charges utiles (instruments) à un opérateur commercial (Astrobotic, en l’occurrence) qui est responsable de la conception, de la fabrication et, de manière totalement nouvelle, des opérations du navire, selon une procédure analogue à ce qui s’est passé avec les lanceurs, comme le Falcon 9, de SpaceX ; New Shepherd, de la société Blue Origin ; ou l’Atlas V, Centaur ou Delta IV, de United Launch Alliance. Il s’agit donc d’ouvrir l’éventail des options en matière d’exploration spatiale, en favorisant le développement d’un écosystème économique et technologique complexe permettant une grande diversité d’options de lancement et de conception d’opérations. Parmi les priorités figurent à la fois la réduction de l’accès et des opérations et le maintien du leadership nord-américain. Astrobotic propose en effet de placer un kilogramme de charge utile sur la surface lunaire au prix de 1,2 million de dollars et est accessible à tout acteur, public ou privé. L’Agence spatiale européenne (ESA), lors de sa réunion ministérielle de novembre à Séville, a décidé de suivre une stratégie similaire et d’inclure plus étroitement le secteur privé dans ses stratégies futures. L’autre compétition spatiale Si dans les années 1960 il y avait une course à l’espace entre les États-Unis et l’ex-Union soviétique, ces premières décennies du XXIe siècle sont caractérisées par l’apparition de nombreux nouveaux acteurs. La Chine, avec son puissant programme spatial, l’Inde ou encore des pays au potentiel économique bien moindre, comme Israël ou les Émirats arabes unis, se positionnent comme des agents de grande ambition dans l’exploration du système solaire le plus proche. En parallèle, une nouvelle concurrence apparaît entre les activités scientifiques et commerciales. Ainsi, les lancements et les opérations de mégaconstellations de microsatellites en orbite basse autour de la Terre, comme celles appartenant aux sociétés Oneweb, aujourd’hui partie d’Eutelsat, ou Starlink, posent de grands défis non seulement pour l’astronomie réalisée à partir de grands télescopes terrestres, qui ont exigeait un énorme investissement économique, mais aussi pour permettre aux citoyens de profiter d’un ciel sombre rempli d’étoiles brillantes. L’éventuelle exploitation commerciale de la Lune ouvre un nouveau front dans ce conflit naissant. Notre satellite est une excellente plateforme pour approfondir nos connaissances du cosmos, notamment de l’origine de la Terre et, en général, de l’univers. De grands radiotélescopes pourraient être construits sur la face cachée de la Lune, à l’abri des interférences causées par notre société technologique. Les observatoires qui fonctionneront dans la gamme des rayonnements infrarouges bénéficieront d’un excellent emplacement à l’intérieur de leurs cratères, protégés de l’éclairage solaire. L’utilisation d’énormes détecteurs d’ondes gravitationnelles a même été proposée pour étudier certains des événements les plus énergétiques qui se produisent dans le cosmos. Ces possibilités sont cependant incompatibles avec l’exploitation minière lunaire, objectif premier des activités commerciales. Pour éviter une « guerre » entre ces intérêts concurrents, on commence à proposer la délimitation de zones sur la Lune, la création de réserves scientifiques et historiques (comme les sites d’atterrissage des missions Apollo), afin de sauvegarder un patrimoine unique. qui appartient à toute l’humanité. Un processus similaire s’est déjà produit en Antarctique, où un traité international garantit que ce continent gelé est réservé uniquement à la recherche. PLUS D’INFORMATIONS news Oui L’année où la science a commis 10 000 erreurs news Non Démontré : les larmes des femmes apaisent l’agressivité masculine Au fond de ce qui se cache en dessous se trouve une question fondamentale : sommes-nous propriétaires des planètes, des satellites et des astéroïdes ? En allant un peu plus loin, faut-il coloniser Mars, où la vie aurait pu exister ? Devrions-nous nous développer en tant qu’espèce ou investir nos ressources dans la préservation de notre planète, tout en apprenant en étudiant ce qui se passe au-delà de son atmosphère ? La réponse doit se situer dans le contexte international et toujours en tenant compte d’une série de principes de base : que toute action doit bénéficier, d’un point de vue très large, à l’ensemble de l’humanité et que, peut-être, nous ne sommes pas seuls. À PROPOS DE L’AUTEUR David Barrado Il est professeur-chercheur au Centre d’astrobiologie INTA-CSIC. Il est titulaire d’un doctorat en physique de l’Université Complutense de Madrid et d’un doctorat en philosophie et lettres de l’Université d’Alicante. Parmi les prix qu’il a reçus, citons le JWST Significant Achievement Award pour sa contribution au MIRI par l’ESA en 2012 et la NASA en 2011. Il est l’auteur des livres « Exoplanets and Astrobiology » et « Cosmic Hazards ».


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