Des journalistes tués dans une frappe présumée ciblée d’un drone turc dans le nord de la Syrie

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Les journalistes Nazim Daştan et Cihan Bilgin ont été tués le 19 décembre lors d’une frappe de drone armé qui aurait été menée par la Turquie dans le nord de la Syrie, selon un reportage de l’Agence Mésopotamie (MA).

Les journalistes couvraient les développements dans le nord et l’est de la Syrie et circulaient sur la route entre le barrage de Tishrin et la ville de Sirîn, située à 90 kilomètres à l’est d’Alep, le long de l’Euphrate, au moment de l’attaque.

Le conducteur de leur véhicule, Ezîz Hec Bozan, a été blessé. Daştan et Bilgin surveillaient les développements au barrage de Tishrin et au pont de Qerekozak depuis le 8 décembre.

Le barrage de Tishrin, situé à 90 kilomètres à l’est d’Alep, a été le théâtre d’affrontements entre les Forces démocratiques syriennes (FDS), soutenues par les États-Unis, et les forces d’opposition soutenues par la Turquie.

L’association d’écrivains PEN International a publié une déclaration condamnant les meurtres de journalistes kurdes.

« Nous condamnons l’assassinat des journalistes kurdes Nazim Daştan et Cihan Bilgin lors de l’incursion turque dans le nord de la Syrie. Nous appelons la Turquie à enquêter immédiatement sur l’incident et à demander des comptes aux responsables », a déclaré l’association.

L’Association turque des médias et des études juridiques (MLSA) a souligné les violations juridiques liées au ciblage des journalistes dans les zones de conflit.

« Cibler les journalistes dans les zones de conflit constitue une violation du droit international humanitaire et des Conventions de Genève. La vie et le lieu de travail des journalistes doivent être protégés, et leur droit à la vie et à la liberté de la presse doit être garanti en toutes circonstances », ont-ils écrit.

L’Association des journalistes Dicle Fırat (DFG) a condamné l’attaque dans un communiqué ferme.

« Nous condamnons et rejetons cette attaque contre nos collègues. Nous demanderons des comptes aux responsables et ne laisserons pas les auteurs de ces actes échapper à la justice. Nazim et Cihan étaient deux journalistes estimés déterminés à révéler au public la vérité sur la guerre dans le nord et l’est de la Syrie. Forts de leur travail, nous continuerons à dire la vérité avec persévérance et détermination.

Dans un discours prononcé le 20 décembre devant le parlement turc, Gülistan Kılıç Koçyiğit, coprésident du parti pro-kurde pour l’égalité des peuples et la démocratie (DEM), a condamné l’assassinat des journalistes.

“Cette attaque est un crime contre l’humanité”, a-t-elle déclaré. “Nous appelons le gouvernement turc à s’attaquer immédiatement à ce problème et à garantir le respect de la protection de la presse.”

La police turque a interrompu un communiqué de presse organisé dans la province orientale de Van, à la mémoire des journalistes. Au moins 39 personnes, dont neuf journalistes, ont été arrêtées.

La police a ordonné à plusieurs reprises à la foule nombreuse de se disperser et l’intervention a commencé peu de temps après.