Le groupe militant palestinien Jihad islamique a tiré une salve de roquettes sur Israël lundi 1er juillet alors que les combats faisaient rage à Gaza et que les chars israéliens avançaient plus profondément dans certaines parties de l’enclave, ont indiqué des habitants et des responsables.
Le Jihad islamique, allié du Hamas – tous deux soutenus par l’Iran – a déclaré que ses combattants avaient tiré des roquettes vers plusieurs communautés israéliennes proches de la barrière avec Gaza en réponse aux « crimes de l’ennemi sioniste contre notre peuple palestinien ».
L’armée israélienne a indiqué que la vingtaine de roquettes tirées n’avait pas fait de victimes. Mais l’attaque a montré que les militants disposaient toujours de capacités de tir de roquettes, près de neuf mois après le début d’une offensive qui, selon Israël, vise à neutraliser les menaces qui pèsent sur lui.
Les habitants de plusieurs quartiers de l’est de Khan Younis, dans le sud de Gaza, ont déclaré avoir reçu des messages audio provenant de numéros de téléphone israéliens leur ordonnant de quitter leurs maisons.
« Pour votre sécurité, vous devez évacuer immédiatement vers la zone humanitaire », a publié le porte-parole de l’armée, Avichay Adraee, sur la plateforme de médias sociaux X, dans un appel aux résidents et aux personnes déplacées vivant dans ces zones.
Certains ont avancé que cela pourrait signifier que les forces israéliennes reviendraient dans la zone qu’elles ont quittée il y a plusieurs semaines. L’armée israélienne a déclaré dans un communiqué lundi que les roquettes avaient été tirées depuis la région de Khan Younis.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a déclaré qu’Israël s’approchait de son objectif consistant à éliminer les capacités militaires du Hamas, le groupe islamiste qui gouverne Gaza et a mené l’assaut du 7 octobre contre Israël qui a déclenché la guerre. Les opérations moins intenses se poursuivront, a-t-il ajouté.
« Nous avançons vers la fin de la phase d’élimination de l’armée terroriste du Hamas, et nous continuerons à frapper ses restes », a déclaré Netanyahu.
La violence a également éclaté lundi en Cisjordanie occupée par Israël, où le ministère palestinien de la Santé a indiqué qu’une femme et un garçon ont été tués dans la ville de Tulkarem lors d’une opération des forces israéliennes. La veille, une frappe israélienne dans la même zone avait tué un membre du Jihad islamique.
Dans certaines parties de Gaza, les militants continuent de lancer des attaques contre les forces israéliennes dans des zones que l’armée avait quittées il y a des mois.
Les chars israéliens ont approfondi leurs incursions dans la banlieue de Shejaia, à l’est de la ville de Gaza, pour un cinquième jour, et les chars ont continué à avancer dans l’ouest et le centre de Rafah, dans le sud de Gaza, près de la frontière avec l’Égypte, ont indiqué des habitants.
L’armée israélienne a déclaré avoir tué un certain nombre de militants lors de combats à Chejaia lundi et y avoir trouvé de grandes quantités d’armes.
Le Hamas a déclaré que ses combattants avaient attiré une force israélienne dans une maison piégée à l’est de Rafah et l’avaient fait exploser, faisant des victimes.
L’armée israélienne a annoncé la mort d’un soldat dans le sud de Gaza sans donner de détails. La radio militaire israélienne a indiqué que le soldat avait été tué à Rafah dans une maison piégée, une possible référence à l’incident rapporté par le Jihad islamique.
A Rafah également, l’armée israélienne a déclaré qu’une frappe aérienne avait tué un militant qui avait tiré un missile antichar sur ses troupes.
Israël a annoncé que son opération à Rafah, destinée à éradiquer le Hamas, allait bientôt prendre fin. Une fois la phase intense de la guerre terminée, ses forces se concentreront sur des opérations de moindre envergure destinées à empêcher le Hamas de se reconstituer, ont indiqué des responsables.
La guerre a commencé lorsque des combattants dirigés par le Hamas ont fait irruption dans le sud d’Israël le 7 octobre, tuant 1 200 personnes et prenant environ 250 otages, dont des civils et des soldats, à Gaza, selon les décomptes israéliens.
L’offensive lancée par Israël en représailles a fait près de 38 000 morts, selon le ministère de la Santé de Gaza, et a laissé l’enclave côtière densément construite en ruines.
Le ministère de la Santé de Gaza ne fait pas de distinction entre combattants et non-combattants, mais les autorités affirment que la plupart des morts sont des civils. Israël affirme que 317 de ses soldats ont été tués à Gaza et qu’au moins un tiers des morts palestiniens sont des combattants.
Les efforts de cessez-le-feu sont au point mort
Les efforts des médiateurs arabes pour obtenir un cessez-le-feu, soutenus par les Etats-Unis, sont au point mort. Le Hamas affirme que tout accord doit mettre fin à la guerre et entraîner un retrait israélien total de Gaza. Israël affirme qu’il n’acceptera que des pauses temporaires dans les combats jusqu’à ce que le Hamas soit éradiqué.
Les autorités israéliennes ont libéré 54 Palestiniens qu’elles avaient détenus pendant la guerre, ont indiqué des responsables palestiniens des frontières.
Parmi eux se trouvait Mohammad Abu Selmeyah, le directeur de l’hôpital Al Shifa, arrêté par l’armée lorsque ses forces ont pris d’assaut l’établissement médical pour la première fois en novembre.
Israël a affirmé que le Hamas utilisait l’hôpital à des fins militaires. L’armée a diffusé des images de vidéosurveillance de l’hôpital du 7 octobre montrant des hommes armés et des otages dans les locaux et a emmené des journalistes dans un tunnel découvert dans le complexe.
Le Hamas a nié avoir utilisé des hôpitaux à des fins militaires. Abou Selmeyah a rejeté ces accusations lundi et a déclaré que des détenus avaient été maltraités pendant leur détention, notamment privés de nourriture et de médicaments, et que certains étaient morts.
« J’ai été soumis à de graves tortures, mon petit doigt a été cassé et j’ai été frappé à la tête jusqu’à ce que le sang coule, plus d’une fois », a déclaré Abu Selmeyah lors d’une conférence de presse dans un hôpital du sud de Gaza.
En mai, Israël a déclaré qu’il enquêtait sur la mort de Palestiniens capturés pendant la guerre ainsi que sur un camp de détention militaire où des détenus libérés et des groupes de défense des droits de l’homme ont dénoncé des abus envers les détenus.
L’armée n’a pas immédiatement commenté les propos d’Abou Selmeyah.
En savoir plus avec Euractiv
#Des #militants #palestiniens #tirent #des #roquettes #sur #Israël #des #chars #avancent #Gaza #Euractiv
