Des milliers de Kurdes manifestent à Lausanne pour les 100 ans du Traité de Lausanne

Des milliers de Kurdes manifestent à Lausanne pour les 100 ans du Traité de Lausanne

Canton de Vaud

Des milliers de Kurdes manifestent pour les 100 ans du Traité de Lausanne

Environ 6000 personnes ont défilé samedi à Lausanne pour commémorer le centenaire du traité qui a défini les frontières de la Turquie moderne et dénoncer ses conséquences pour les Kurdes.

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Les manifestants sont partis du bord du lac à Ouchy et ont remonté, passant par le Grand-Pont, pour se rendre sur la place de la Riponne.

AFP

Une importante manifestation kurde a rassemblé samedi à Lausanne environ 6000 personnes, selon des sources policières et des médias, pour commémorer le centenaire du traité qui a défini les frontières de la Turquie moderne et dénoncer ses conséquences pour les Kurdes. La communauté kurde se réunit régulièrement pour cette date anniversaire, mais elle attire généralement seulement quelques centaines de manifestants.

Partis depuis les abords de l’hôtel Château d’Ouchy, où ont eu lieu les pourparlers préalables au traité, les manifestants ont défilé avec des drapeaux à l’effigie du leader kurde emprisonné depuis 1999 Abdullah Öcalan jusqu’au Palais de Rumine, au centre-ville, où le traité a été signé en 1923.

Attachés à l’État turc

Selon le Centre culturel du Kurdistan (CCK), ce traité “a scellé la séparation du peuple kurde entre quatre États, la Turquie, l’Irak, l’Iran et la Syrie, qui ont tous des déficits démocratiques importants”. En Turquie, les Kurdes ont été abandonnés par les grandes puissances “à l’État nationaliste et raciste turc, entraînant un siècle de massacres, de déplacements forcés de population et de politiques de répression et d’assimilation”, affirme le CCK.

La conférence de Lausanne a commencé en novembre 1922 pour renégocier le Traité de Sèvres de 1920 conclu entre les Alliés et l’Empire ottoman, auquel la Turquie ne s’identifiait plus sous la direction de son nouveau leader Mustafa Kemal Atatürk. La conférence, avec la Grande-Bretagne, la France, l’Italie et la Turquie en première ligne, a été coordonnée par la diplomatie britannique.

Échanges de population forcés

Le traité a entraîné, entre autres conséquences, des échanges de population forcés entre la Turquie et la Grèce. L’est de l’Anatolie a été rattaché à la Turquie d’aujourd’hui en échange de l’abandon des revendications territoriales sur la Syrie et l’Irak datant de l’ère ottomane. Les Arméniens et les Kurdes ont été exclus et leurs ambitions territoriales ont été mises entre parenthèses.

(AFP)

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