Des milliers de patients invités à se faire dépister suite à un défaut de stérilisation

Des milliers de patients invités à se faire dépister suite à un défaut de stérilisation

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Certains patients doivent se faire dépister pour des soins remontant à 2006. (©Illustration Fabien Hisbacq – Actu Occitanie)

C’est un courrier qui a donné des sueurs froides à ceux qui l’ont reçu. Et depuis le début du mois d’octobre 2023, ils sont plusieurs milliers dans ce cas dans les Hautes-Pyrénées. C’est la direction des hôpitaux de Tarbes, Lourdes et de Bagnères-de-Bigorre qui leur a écrit. Pour les inviter à réaliser notamment un dépistage du VIH. Explications.

“Vous avez été pris en charge pour des soins dentaires dans l’un de nos établissements (Tarbes, Lourdes, Bagnères-de-Bigorre). Lors de votre venue, un matériel spécifique utilisé lors de vos soins a fait l’objet d’un défaut de stérilisation. Des mesures ont été mises en place afin de corriger ces dysfonctionnements”, annonce le courrier envoyé par la direction des hôpitaux de Tarbes, Lourdes et de Bagnères-de-Bigorre.

Un risque “extrêmement faible”

Jusqu’ici le lecteur pensait qu’on le prévenait seulement d’un problème réglé. La suite de la lecture en a refroidi plus d’un. “Ce défaut entraîne un risque extrêmement faible de transmission de maladie infectieuse. C’est pourquoi, nous tenons à vous en informer, dans le cadre de nos obligations d’information et de suivi des patients, et nous vous invitons à prendre rendez-vous avec votre médecin traitant muni de ce courrier”, précise la direction.

La dernière partie de la phrase est surlignée en gras. C’est une “invitation” mais insistante. Et s’il faut aller chez le médecin, ce n’est pas pour quelque chose d’anodin.

Le spectre du sida

“Votre médecin vous donnera une information médicale appropriée et pourra vous prescrire les tests de dépistage adaptés. Il est notamment recommandé de procéder à un test de dépistage des infections par les virus des hépatites B et C et de l’immunodéficience humaine (VIH) “, poursuit la direction des hôpitaux.

L’acronyme est lâché : VIH. Il s’agit là du virus transmissible sexuellement (mais pas seulement) le plus connu. Non traitée, cette infection peut évoluer vers le sida.

Les donneurs de sang doivent aussi contacter l’EFS

La directrice par intérim, Anne Ribeiro, qui signe ce courrier, explique simplement que plusieurs options existent pour réaliser ce dépistage par prise de sang. Il y a le Centre gratuit d’information, de dépistage et de diagnostic (CeGIDD), qui, comme son nom l’indique, est gratuit, et fera le test sur présentation du courrier. Et les laboratoires de biologie médicale (avec mutuelle, ordonnance et présentation du courrier). Et après ? Le médecin avisera en fonction des résultats…

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Autre donnée du problème : les personnes qui ont donné leur sang depuis les soins dentaires en question doivent contacter l’Etablissement français du sang (EFS) avec les résultats de leur dépistage.

“Pas de cas avéré”

Du côté de l’hôpital, on relativise. “Ce courrier fait suite à une problématique nationale puisque c’est arrivé aussi à l’hôpital de Rouen et de Lyon”, a ainsi répondu à France 3 OccitanieSéverine Lalanne, responsable qualité et de la gestion des risques de l’hôpital de Bagnères-de-Bigorre.

Un précédent à Lyon

“Il n’y a pas de cas avéré, mais on a quand même voulu se remettre dans les clous. L’ARS (Agence régionale de santé, NDLR) nous a accompagnées là-dessus et l’idée a été de rappeler les patients comme les hôpitaux de Lyon et de Rouen même si le risque est très faible, voire nul“; poursuit la responsable.

En mai 2023, les Hospices Civils de Lyon avaient en effet envoyé le même type de courrier à environ 5 000 patients du centre de soins dentaires. C’est d’ailleurs à peu près le même nombre de patients qui serait concerné aujourd’hui dans les Hautes-Pyrénées.

Des cas qui remontent à 2006

Car le problème est ancien. Et les patients concernés ont parfois reçu des soins dentaires il y a de longues années. À l’image d’une patiente tarbaise de 61 ans, Viviane qui affirme à France 3 Occitanie que sa visite au centre dentaire remontait à 2006 !

En effet, personne ne connaît la date de mise en service du dispositif médical victime d’un défaut de stérilisation. Du coup, l’ARS a demandé au centre hospitalier des Hautes-Pyrénées de contacter tous les patients depuis 2006. Parce que c’était l’année de sortie de “recommandations des bonnes pratiques de la Haute autorité de santé”…

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2023-10-09 17:15:20

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