Des chercheurs chinois et italiens ont réalisé une avancée significative dans la compréhension du syndrome de Dubin-Johnson (DJS), une maladie hépatique héréditaire rare. L’équipe a identifié des mutations génétiques spécifiques responsables du DJS chez une paire de jumeaux dizygotes, offrant ainsi des informations précieuses sur la cause de la maladie et améliorant potentiellement le diagnostic pour les patients présentant des symptômes peu clairs.
Le DJS perturbe la capacité du foie à éliminer les déchets, entraînant une accumulation de bilirubine, un pigment jaune dans le sang. Cela peut provoquer une jaunisse, une affection caractérisée par un jaunissement de la peau et du blanc des yeux. Cependant, les symptômes du DJS sont souvent légers et faciles à ignorer, ce qui rend le diagnostic difficile.
L’étude, publiée dans eGastro-entérologie, a utilisé le séquençage de l’exome entier (WES), une technique d’analyse génétique puissante. WES a permis aux chercheurs d’examiner les régions codant pour les protéines de tous les gènes humains présents dans l’ADN des jumeaux. Cette analyse détaillée a révélé deux mutations critiques dans le ABCC2 gène, qui fournit des instructions pour construire une protéine appelée MRP2. MRP2 agit comme un transporteur, éliminant les déchets des cellules hépatiques.
L’une des mutations identifiées aurait déjà été associée au DJS. Cette mutation réduit considérablement la quantité globale de protéine MRP2 produite par les cellules hépatiques.
L’équipe de recherche a également découvert une nouvelle mutation dans le ABCC2 gène, non lié auparavant au DJS. Cette mutation nouvellement identifiée modifie la protéine MRP2 elle-même, entravant sa capacité à fonctionner correctement sur la membrane cellulaire.
On pense que l’effet combiné de ces mutations perturbe le flux normal de déchets hors des cellules hépatiques. On pense que ce système de traitement des déchets altéré est la cause sous-jacente du DJS chez ces jumeaux.
L’étude met en valeur l’efficacité du WES dans le diagnostic du DJS, en particulier chez les patients présentant des présentations atypiques ou des symptômes légers. Traditionnellement, le diagnostic du DJS reposait sur des symptômes cliniques, des biopsies hépatiques et des tests spécifiques. Cependant, ces méthodes ne sont pas toujours concluantes, surtout aux premiers stades de la maladie.
WES propose une approche plus précise et objective pour diagnostiquer le DJS. En identifiant les mutations génétiques spécifiques responsables de la maladie, les médecins seront en mesure de diagnostiquer les patients en toute confiance et de guider leur prise en charge future.
Bien que cette étude se soit concentrée sur un seul cas impliquant des jumeaux, les résultats ont des implications plus larges. Les chercheurs pensent que ces mutations pourraient être présentes chez d’autres personnes diagnostiquées avec le DJS, expliquant potentiellement une certaine variabilité dans la gravité de la maladie observée. Des recherches supplémentaires impliquant une population de patients plus large sont nécessaires pour confirmer ces premiers résultats.
Cette étude constitue une étape cruciale pour percer les mystères du DJS. En élucidant les bases génétiques de la maladie, nous ouvrons la voie à un diagnostic amélioré, conduisant potentiellement au développement de nouvelles stratégies de traitement à l’avenir.
L’équipe de recherche explore actuellement les implications à long terme de ces mutations sur la santé et leur impact potentiel sur la fonction hépatique. Ils collaborent également avec d’autres chercheurs pour mener des études plus vastes afin de valider leurs résultats et d’explorer des options thérapeutiques potentielles pour les patients DJS.
Source:
Premier hôpital de l’Université de Jilin
Référence du journal :
Sun, R.-Y., et coll. (2024). Le variant ABCC2 p.R393W contribue au syndrome de Dubin-Johnson en ciblant MRP2 sur la dégradation du protéasome. eGastro-entérologie. est ce que je.org/10.1136/egastro-2023-100039.
2024-04-10 05:03:00
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