Des pilotes de MotoGP expriment leur inquiétude concernant la nouvelle réglementation sur la pression des pneus qui selon eux pourrait rendre les courses plus ennuyantes et transformer les pilotes en “robots”.

Des pilotes de MotoGP expriment leur inquiétude concernant la nouvelle réglementation sur la pression des pneus qui selon eux pourrait rendre les courses plus ennuyantes et transformer les pilotes en “robots”.

Aleix Espargaró estime que le contrôle de la pression des pneus est “une très bonne idée pour rendre les courses plus ennuyantes” puisque les pilotes pourraient renoncer à rester regroupés. Johann Zarco craint de son côté de devoir devenir un “robot” pour gérer cet aspect.

Les pressions de pneus seront encadrées à partir du Grand Prix de Grande-Bretagne, avec un minimum imposé à l’avant comme à l’arrière. Cette mesure est prise au nom de la sécurité, Michelin craignant pour l’intégrité des gommes avec des pressions de pneus trop basses… mais c’est également au nom de la sécurité qu’elle inquiète les pilotes qui jugent la limite trop élevée.

Lorsqu’ils sont les uns derrière les autres, les pilotes voient la température du pneu avant grimper, et la pression avant avec. La surface de contact se retrouve réduite et le pneu peut perdre en adhérence, au point de mener à des chutes. Pour Aleix Espargaró, le principal effet de la mesure sera donc de contraindre les pilotes à laisser leurs rivaux s’échapper par crainte d’avoir une pression trop haute.

“C’est une très bonne idée pour rendre les courses plus ennuyantes, parce qu’on verra des motos à une seconde les unes des autres, c’est sûr à 100%”, a prévenu le pilote Aprilia. “Je l’ai dit après Assen : peu importe l’impression que ça donne, mais j’étais plus rapide que Brad [Binder]. Je ne pouvais pas me rapprocher de lui parce qu’il freinait super tard. Je ne pouvais pas le doubler, ma pression était trop élevée. J’ai passé toute la course à une seconde, jusqu’au dernier tour où je me suis rapproché pour essayer de le doubler. C’est ça que l’on va voir.”

“Ce n’est pas bon globalement”, a ajouté Espargaró. “Je ne parle pas d’Aprilia, de Ducati ou de Yamaha, c’est pour le championnat que ce n’est pas bon. Je comprends que Michelin recherche la sécurité, c’est parfait, mais la limite qu’ils ont fixée [est trop élevée].”

Ce week-end, la pression du pneu avant sera d’un minimum de 1,88 bar alors que selon Espargaró, les “motos ne fonctionnent plus” dès que la pression atteint 1,90 bar. Même s’il ne faudra rester au dessus de la limite que durant un temps donné (30% de la course sprint et 50% de l’épreuve du dimanche), le Catalan s’attend à devoir débuter la course avec une pression déjà très haute, ce qui l’obligera à laisser un écart avec les pilotes le devançant pour ne pas qu’elle augmente trop.

“Le problème est qu’il faut partir à 1,55 pour atteindre 1,80 au sixième tour. Maintenant, il faudra partir à 1,70 et on atteindra 2,2 si on est au cœur d’un groupe. Si un pilote s’échappe, personne ne pourra rien faire, on devra se mettre en file indienne. J’espère que ce ne sera pas le cas quand il fera froid. Mais dans une course normale, ça sera le cas à 100%.”

Aleix Espargaró n’a pas pu doubler Brad Binder en piste à Assen Espargaró a fait part de ses inquiétudes quant à la sécurité auprès de Michelin, sans obtenir gain de cause : “Je leur ai demandé ‘que se passera-t-il si j’arrive à 2,2 au bout de la ligne droite de Barcelone ? Comment je freine la moto ? Comment j’évite de pousser quelqu’un ?’ ‘Laissez plus d’espace’.”

Zarco ne veut pas devenir “un bon robot” Déjà inquiet que Ducati soit plus affecté que les autres par ce nouveau règlement, Jean Zarco alerte aussi de ses effets sur le spectacle. Le pilote Pramac ne veut pas que l’importance de maintenir le pneu à la bonne pression prenne le pas sur la compétition.

“Il va falloir qu’on devienne des robots en course, comme en Formule 1”, a-t-il résumé. “On va perdre notre spectacle. Mais si on est un bon singe, un bon robot, on pourra peut-être faire une bonne saison !”

Pour le Provençal, le risque est réel de voir des pilotes devenir plus gestionnaires qu’attaquants : “Il y aura une chose de plus à gérer en course. On ne pourra pas être totalement concentrés sur ce que l’on aura à faire et ce sera bizarre. C’est pour ça que j’ai peur de perdre quelque chose en course. Il faudra presque une course de gestion, pas une course où l’on donne tout, et on verra qui est le meilleur.”

“On a essayé de faire nos courses dans la bonne fenêtre et on est dans la bonne fenêtre”, a précisé Zarco. “Mais parfois, pour une raison ou une autre, on est un peu en dessous. On n’est pas 0,2 [bar] en dessous, c’est [très peu]. Le problème est que ça peut monter très haut très vite et le fait d’être seul ou pas, ou de freiner ou pas, fait une grosse différence. C’est ce qui fait que la situation est un peu difficile à contrôler. On n’était pas trop bas par rapport à la règle, on était dans la fenêtre, mais parfois pour y être il faut partir [avec une pression] basse.”

Jean Zarco “Il n’y a qu’un ou deux pilotes qui peuvent être dans l’aspiration quand ils doivent faire monter le pneu en température, et s’échapper quand ils doivent le refroidir. Il n’y a que deux qui peuvent le faire : Pecco, c’est certain, et un autre, je ne sais pas… mais pas seulement Pecco, j’ai dit deux ! [rires] Mais me concernant, je sais que si je suis derrière quelqu’un, si je ne veux pas rester à son contact, je dois ralentir. Je ne peux pas le doubler quand je le veux.”

Selon Espargaró, il n’est pas si aisé de gérer la pression du pneu à la demande, ce qui poussera à rouler avec une pression volontairement élevée pour éviter les sanctions : “Ce n’est pas une chose que l’on peut vraiment contrôler en disant ‘maintenant je passe à 1,5’ ou ‘maintenant je passe à 2,0’. Il faut régler ça dans le garage. On peut passer au dessus ou au dessous, on joue un peu mais si on veut être tout le temps à un peu plus que 1,88, pour éviter les pénalités, il faudra rouler entre 2,0 et 2,1. On ne peut pas jouer en étant à 1,88 ou 1,89. Ce n’est pas si simple, c’est très, très difficile pour les ingénieurs.”

Luca Marini a prévu de discuter avec Ducati de solutions pour avoir des informations en temps réel pendant la course, notamment sur le tableau de bord, et il se prépare aussi à des courses de gestion pour rester autant que possible au dessus de la limite fixée par Michelin.

“Je pense que ce ne sera pas facile”, a reconnu le pilote VR46. “Actuellement, les variations de pression, selon qu’on est dans l’aspiration ou pas, sont très grosses. C’est impossible pour les équipes. On verra ce qu’il se passera mais le plus important est la sécurité des pilotes. J’espère qu’on n’aura pas de problèmes à cause de ce changement, parce que jusqu’à présent, on n’a jamais eu de souci, donc on verra.”

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