Dans une étude récente publiée dans le Journal international de recherche sur l’impuissance, Des chercheurs italiens ont développé et testé les propriétés psychométriques du questionnaire sur le désir sexuel et les fantasmes érotiques – Partie 1 sur le désir sexuel (SDEF1) auprès de 1 773 participants italiens. Ils ont découvert que le SDEF1 possède une structure factorielle à six dimensions robuste, de bonnes propriétés psychométriques et peut être utile pour différencier les niveaux de désir sexuel selon le sexe et entre les individus avec et sans difficultés sexuelles.
Étude: Questionnaire sur le désir sexuel et les fantasmes érotiques : élaboration et validation de l’échelle de désir sexuel (SDEF1). Crédit d’image : Aloha Hawaï/Shutterstock
Arrière-plan
Le désir sexuel, un état psychologique complexe influencé par des stimuli internes et externes, motive le comportement sexuel. Les mesures traditionnelles négligent souvent la nature multidimensionnelle du désir, se concentrant plutôt sur les résultats du désir comme la fréquence de l’activité sexuelle. Les outils existants ne prennent pas en compte les différents contextes socioculturels et ont tendance à représenter de manière inadéquate les diverses identités et expressions sexuelles. Dans la présente étude, les chercheurs visaient à valider le questionnaire sur le désir sexuel et les fantasmes érotiques – Partie 1 sur le désir sexuel (SDEF1), un outil conçu pour évaluer diverses dimensions du désir sexuel, y compris les aspects spontanés et réactifs, d’une manière sexuellement positive et inclusive. . Ils ont évalué les propriétés psychométriques de SDEF1, telles que la fiabilité interne, la validité conceptuelle et la validité discriminante. Ils ont également étudié les associations entre les dimensions du désir sexuel mesurées par SDEF1 et les variables sociodémographiques, le fonctionnement sexuel, le sexe et les différences d’orientation sexuelle au sein d’une cohorte de la population générale italienne. L’objectif était de fournir un outil complet pour l’évaluation clinique du désir sexuel et des troubles associés.
À propos de l’étude
Au total, 1 773 participants (645 hommes, 1 105 femmes, 3 transgenres, 9 non binaires et 11 autres genres) ont été répartis aléatoirement en deux groupes pour des analyses factorielles exploratoires (n = 887) et confirmatoires (n = 886), équilibrées par âge, sexe et orientation sexuelle. L’âge moyen des participants était de 29,31 ans. Les données ont été recueillies via une enquête en ligne entre février 2019 et décembre 2020. L’enquête comprenait un questionnaire sociodémographique et le SDEF1. De plus, les participants ont rempli le Sexual Desire Inventory-2 (SDI-2), l’International Index of Erectile Function (IIEF), le Female Sexual Function Index (FSFI) et l’échelle de désirabilité sociale de Marlowe-Crowne (MCSDS-SF) pour évaluer la validité et la fiabilité. Alors que le SDI-2 mesure le désir sexuel dyadique et solitaire, l’IIEF et le FSFI évaluent la fonction sexuelle globale et des domaines spécifiques, et le MCSDS-SF mesure le biais de désirabilité sociale. Il est important de noter que la version italienne de l’IIEF utilisée dans l’étude n’avait pas été validée auparavant. L’analyse statistique a fait appel à l’analyse en composantes principales, à l’analyse factorielle confirmatoire, au coefficient alpha de Cronbach, à la fiabilité composite, à la variance moyenne extraite, à la corrélation de Pearson et aux analyses multivariées de covariance.
Résultats et discussion
Six facteurs ont été identifiés parmi les 43 éléments initiaux du SDEF1, en retenant 28 éléments. Les six facteurs étaient : le désir sexuel (F1), les sentiments négatifs à propos du désir sexuel (F2), le désir auto-érotique (F3), le désir d’un partenaire régulier (F4), le désir d’une personne attirante (F5) et le désir réactif (F6). Le « désir sexuel » reflétait le niveau global d’excitation sexuelle perçu par l’individu, englobant diverses activités telles que les baisers et les rapports sexuels. Les « sentiments négatifs liés au désir sexuel » capturaient la détresse et les tentatives de contrôler ou de réduire le désir sexuel, indiquant des niveaux plus élevés de détresse associée. Le « désir autoérotique » se concentrait sur la satisfaction des activités sexuelles solitaires comme la masturbation. Le « désir de partenaire régulier » mesurait la satisfaction à l’égard des activités sexuelles impliquant un partenaire ou un ami constant avec des avantages. Le « désir de personne attirante » évaluait le désir d’activités sexuelles avec quelqu’un d’autre qu’un partenaire régulier, en mettant l’accent sur la dynamique d’attraction. De plus, le « désir réactif » reflétait la réceptivité aux avances sexuelles d’un partenaire et la capacité de passer d’un état neutre à un état excité avec suffisamment de stimuli, s’alignant sur les concepts de désir sexuel réactif. Des scores plus élevés impliquaient un plus grand niveau de désir sexuel ou de réactivité autodéclaré dans ces domaines.
La structure a été validée, confirmant la bonne adéquation du modèle et la cohérence interne. Les facteurs ont montré des corrélations significatives, sauf entre F3 et F4, et ont démontré une validité convergente et discriminante adéquate avec d’autres outils d’évaluation sexuelle. Les facteurs sociodémographiques comme l’âge et le statut relationnel étaient corrélés avec différentes dimensions du désir sexuel. Les dimensions SDEF1 différenciaient également les scores cliniques et non cliniques de la fonction sexuelle. Les différences de genre et d’orientation sexuelle étaient évidentes. Par rapport aux femmes, les hommes ont montré un désir significativement plus élevé dans tous les facteurs, à l’exception du désir d’un partenaire régulier, où les deux sexes ont montré des scores comparables. Le désir d’activité autoérotique était le facteur le plus capable de différencier les sexes, représentant 11,7 % de la variance expliquée.
L’étude met en évidence la fiabilité du SDEF1 dans la mesure du désir sexuel dans diverses populations, confirmant sa robustesse et sa pertinence pour les applications cliniques et de recherche. Cependant, les limites de l’étude comprennent un échantillon non représentatif, une falsification potentielle par les répondants, un manque de fiabilité test-retest, la nécessité d’une exploration plus approfondie de l’invariance, l’utilisation d’une mesure non validée (IIEF) et l’impact potentiel du confinement dû à la maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) sur les expériences sexuelles. L’influence de la pandémie de COVID-19 sur les expériences sexuelles des participants est un contexte important à prendre en compte.
Conclusion
En conclusion, l’étude fait progresser notre compréhension du désir sexuel en examinant ses domaines spécifiques et ses liens avec le fonctionnement sexuel selon les genres et les orientations. Les résultats confirment l’utilité du SDEF1 en tant qu’outil de mesure valide et fiable, comparable à d’autres questionnaires courants. Le SDEF1 est recommandé pour une utilisation en milieu clinique et de recherche afin d’évaluer diverses dimensions du désir sexuel.
Référence de la revue :
- Questionnaire désir sexuel et fantasmes érotiques : élaboration et validation de l’échelle du désir sexuel (SDEF1). Nimbi, FM et coll., Journal international de recherche sur l’impuissance (2024), DOI : 10.1038/s41443-024-00942-2, https://www.nature.com/articles/s41443-024-00942-2
2024-06-28 07:04:00
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