2024-03-28 21:03:09
Les soldats israéliens ont suscité une nouvelle controverse en publiant en ligne des photos et des vidéos de soldats jouant avec des sous-vêtements féminins trouvés dans des maisons palestiniennes. Les images ont été prises dans la bande de Gaza, dans des maisons détruites par l’armée israélienne elle-même, et où la faim augmente parmi la population assiégée.
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Dans l’une des vidéos, un soldat est assis souriant sur un canapé, un pistolet dans une main et une culotte en satin blanc dans l’autre, faisant semblant de placer les sous-vêtements dans la bouche ouverte d’un autre soldat qui semble dormir à côté de lui.
Dans d’autres images, un soldat emmène un mannequin de magasin féminin sur un char, le mannequin porte un soutien-gorge noir et un casque. “J’ai trouvé une belle épouse, une relation sérieuse à Gaza, une femme merveilleuse”, ironise le soldat israélien dans la publication. Une photo montre un soldat tenant la poitrine du mannequin et souriant.
Il existe également des vidéos dans lesquelles ils exposent, sur une table, des culottes, de la lingerie et des objets intimes de femmes palestiniennes trouvés dans des maisons abandonnées à cause de la guerre. Sur d’autres images, des soldats israéliens jouent en tenant un bouquet de fleurs trouvé dans l’une des maisons palestiniennes et font semblant de se marier.
Il existe des dizaines de photos et de vidéos filmées à Gaza comme celles-ci et certaines ont été vues plus d’un demi-million de fois, principalement après avoir été partagées par Younis Tirawi, qui se présente comme journaliste palestinien.
Interrogé par l’agence de presse Reuters Concernant l’origine des images diffusées entre le 23 février et le 1er mars, Younis Tirawi a indiqué que les originaux ont été publiés par les soldats israéliens eux-mêmes. L’agence a réussi à vérifier l’authenticité de huit d’entre eux sur Instagram et YouTube.
Manque de respect envers les femmes
“La publication de telles images est humiliante pour les femmes palestiniennes et les femmes en général”, a déclaré Ravina Shamdasani, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme.
L’armée israélienne a déclaré Reuters qui enquêtait sur tous les incidents qui s’écartaient des « ordres et valeurs attendus » des soldats israéliens.
“En cas de suspicion d’une infraction pénale justifiant l’ouverture d’une enquête, une enquête est ouverte par la police militaire”, a-t-elle expliqué. Cependant, l’armée n’a pas précisé si tel était le cas en ce qui concerne les photos et vidéos rapportées par l’agence de presse, ni si des soldats avaient été punis.
Les soldats israéliens identifiés n’ont pour l’instant pas répondu aux commentaires qui leur ont été adressés sur les réseaux sociaux. YouTube a indiqué avoir supprimé l’une des vidéos incriminées, invoquant une violation de ses règles internes en matière de harcèlement. Instagram, qui propose également des vidéos avec le contenu, n’a pas commenté.
Crimes sexuels dans le conflit à Gaza
La campagne militaire israélienne à Gaza a été lancée en réponse à une attaque du groupe islamiste palestinien Hamas contre Israël le 7 octobre, au cours de laquelle environ 1 200 personnes sont mortes et 253 ont été kidnappées, selon Israël.
Ces messages arrivent à un moment où le Hamas et Israël ont été accusés de graves crimes de guerre. Une équipe d’experts de l’ONU a déclaré dans un rapport publié ce mois-ci qu’il y avait des raisons plausibles de croire que des violences sexuelles, notamment des viols et des viols collectifs, ont eu lieu à plusieurs endroits lors de l’attaque du Hamas le 7 octobre.
Les experts ont également déclaré qu’il existait des informations convaincantes selon lesquelles certains otages israéliens emmenés à Gaza avaient été soumis à des violences sexuelles. De plus, Israël est accusé de pousser Gaza dans la famine.
L’équipe d’experts de l’ONU a également indiqué dans son récent rapport avoir reçu des informations de sources institutionnelles et de la société civile, ainsi que des entretiens directs en Cisjordanie, sur les violences sexuelles commises par les forces de défense israéliennes contre des Palestiniens. Les deux parties rejettent les accusations.
Les affichages de sous-vêtements et de mannequins par l’armée israélienne ne sont pas d’une gravité comparable aux crimes présumés contre les femmes signalés depuis le 7 octobre. Cependant, deux experts juridiques ont déclaré qu’ils violaient probablement le droit international.
Ardi Imseis, professeur adjoint de droit à l’Université Queen’s au Canada, a déclaré que les messages violaient l’article 27 de la 4e Convention de Genève, qui régit le traitement des civils en temps de guerre.
L’article 27 stipule que les civils ont droit au respect de leur honneur, de leurs droits familiaux, de leurs mœurs et coutumes, et qu’ils doivent être protégés contre les insultes et la curiosité publique, et que les femmes doivent être particulièrement protégées contre toute atteinte à leur honneur.
En Israël, les publications de l’armée ont attiré peu d’attention, a déclaré Oren Persico de Seventh Eye, un site Internet qui couvre les médias israéliens. En revanche, des messages montrant des armes ou des drapeaux du Hamas prétendument trouvés dans des maisons à Gaza ont été largement diffusés.
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(Avec informations des agences)
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