Quiconque veut faire un trek au Népal n’est plus autorisé à le faire seul. C’est ce que le gouvernement du pays a décidé cette semaine. Les voyageurs seuls qui souhaitent faire une visite à pied le feront désormais accompagnés d’un guide (titulaire d’une licence gouvernementale) ou se joindront à un groupe.
La mesure s’appliquait déjà au mont Everest. Les voyageurs n’ont pas été autorisés à gravir seuls la plus haute montagne du monde depuis au moins cinq ans. Depuis cette semaine, cette mesure s’applique à toutes les montagnes du pays.
missions de sauvetage
L’industrie du trekking est une importante source de revenus pour le Népal. Dans le même temps, le pays doit dépenser pas mal d’argent pour des missions de recherche et de sauvetage pour les voyageurs en difficulté. Ces coûts sont importants, a déclaré à CNN Mani R. Lamichhane, directeur de l’agence de tourisme népalaise.
« Lorsque vous voyagez seul, il n’y a personne pour vous aider en cas d’urgence. Lorsque des touristes disparaissent, même le gouvernement ne peut pas les retrouver en raison des itinéraires éloignés qu’ils ont empruntés. L’infrastructure en montagne n’est pas suffisante.”
Les guides touristiques et les entreprises non agréés sont également un problème pour le pays. Ils ne paient pas d’impôts et volent ainsi des emplois au nez des Népalais, a déclaré Lamichhane à CNN. “Il y a eu des cas où l’association de trekking nous a demandé d’arrêter les activités de trekking non autorisées.”
Réactions variables
Au Népal, la réaction à la nouvelle décision du gouvernement est mitigée. Ian Taylor, propriétaire d’une société de guides renommée au Népal, a déclaré à CNN que la nouvelle législation avait du sens. De plus en plus de touristes s’aventurent dans des ascensions plus difficiles, dit-il. « Ces dernières années, la situation dans la région a radicalement changé. Dans le passé, vous ne voyiez que des randonneurs et des grimpeurs expérimentés, dont beaucoup sans guide. Ils étaient complètement autonomes. Aujourd’hui, cependant, beaucoup plus de personnes voyagent dans cette région qui sont des touristes et non des randonneurs. Dans la nature, ils ne sont pas autonomes, ils ont donc besoin de l’aide de guides expérimentés.”
La décision a des conséquences plus importantes pour les randonneurs expérimentés. Le gouvernement du Népal n’est pas en mesure d’examiner chaque demande de visa individuelle pour voir s’il est suffisamment compétent pour entreprendre un trek en solo. “En tant qu’amoureux de la montagne, je trouve extrêmement décevant d’en arriver là. Nous ne voulons pas que l’accès des gens aux montagnes soit restreint, mais la situation au Népal est unique et des changements doivent être apportés », déclare Taylor.
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