Ses soutiens ont alerté sur les risques qui pèsent sur la vie du fondateur de Wikileaks, détenu depuis près de cinq ans au Royaume-Uni, dans une affaire érigée en symbole des menaces qui pèsent sur la liberté de la presse.
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Le fondateur de Wikileaks Julian Assange tente, à partir de mardi 20 février, d’obtenir de la justice britannique un dernier recours contre son extradition vers les Etats-Unis, qui veulent le juger pour une fuite massive de documents. A l’approche de l’audience, ses soutiens ont alerté sur les risques qui pèsent sur la vie de l’Australien de 52 ans, détenu depuis près de cinq ans au Royaume-Uni, dans une affaire érigée en symbole des menaces qui pèsent sur la liberté de la presse.
“S’il perd, il n’y a plus aucune possibilité de faire appel” au Royaume-Uni, a souligné lundi auprès de la BBC son épouse Stella Assange, avec qui il a eu deux enfants quand il était reclus à l’ambassade d’Equateur dans la capitale britannique. “On espère avoir le temps de saisir la Cour européenne des droits de l’Homme” pour intervenir, a-t-elle souligné. S’il est extradé, “il mourra” a-t-elle affirmé la semaine dernière.
En janvier 2021, la justice britannique avait initialement tranché en faveur du fondateur de Wikileaks. Invoquant un risque de suicide de Julian Assange, la juge Vanessa Baraitser avait refusé de donner son feu vert à l’extradition. Mais cette décision a ensuite été infirmée.
Jusqu’à 175 ans de prison
Pour tenter de rassurer sur le traitement qui lui serait infligé, les Etats-Unis ont affirmé qu’il ne serait pas incarcéré à la prison de très haute sécurité ADX de Florence (Colorado), surnommée l'”Alcatraz des Rocheuses” et qu’il recevrait les soins cliniques et psychologiques nécessaires. Les Américains avaient aussi évoqué la possibilité qu’il puisse demander à purger sa peine en Australie.
Ces garanties ont convaincu la justice britannique, mais aucunement les soutiens de Julian Assange, qui dénoncent des poursuites politiques. Il risque jusqu’à 175 ans de prison et est poursuivi pour avoir publié à partir de 2010 plus de 700 000 documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan.
Parmi eux figurait une vidéo montrant des civils, dont deux journalistes de l’agence Reuters tués par les tirs d’un hélicoptère de combat américain en Irak en juillet 2007. Ces documents avaient été obtenus grâce à la militaire américaine Chelsea Manning. Condamnée en août 2013 à 35 ans de prison par une cour martiale, elle a été libérée après sept ans à la faveur d’une peine commuée par Barack Obama.