Dimitris Fyssas, « poète » et observateur d’Athènes

Dimitris Fyssas, « poète » et observateur d’Athènes

C’est arrivé un esprit brillant, une personne aimante, une personnalité généreuse et en constante évolution. LE perte de Dimitris Fyssasquelques jours avant la présentation, le 5 mars, de son nouveau livre à la Zone de Libre Pensée intitulé “Meskoulas se retire pour mourir” (aux éditions Home), était inattendu, même si sa santé était ébranlée.

La disparition soudaine de cet écrivain, journaliste, poète, chercheur exceptionnel, à l’âge de 68 ans, a causé le chagrin de tout un cercle de personnes qui l’ont connu, personnellement ou à travers son œuvre. Dimitris Fyssas était « Mitsos » pour ses amis, mais en même temps il était un plume respecté de la prose grecque, un homme qui approfondissait l’interprétation de la vie et de la culture urbaine dans toutes ses manifestations.

On pourrait dire que Fyssas a laissé la forte empreinte d’un homme qui avait la force et le désir de se renouveler constamment. Actif dans sa prime jeunesse dans le mouvement étudiant (il a étudié la philologie), lié à la gauche qu’il remettra ensuite en question dans sa position doctrinale, Dimitris Fyssas se développe comme un esprit autonome et libre. Son livre « Place Lénine, anciennement Syntagma » (publié chez Estia, 2011) avait fait sensation, car il s’agissait d’une parabole politique sur la possibilité historique d’une « République socialiste de Grèce ».

Cultivant une relation profonde avec l’histoire urbaine, dans toutes ses connotations, Dimitris Fyssas, de la maison de son père entre-deux-guerres à Kypriadou, était non seulement un observateur des sans-abri mais aussi un perpétuel traqueur de la culture matérielle et immatérielle d’Athènes. On pouvait le voir sur son vélo. Sa forme faisait partie d’Athènes. Au “Panellinion”, l’ancien café de la rue Mavromichali, il avait sa place.

Il fut un pionnier lorsqu’il dressa l’atlas des cinémas athéniens et son amour pour les spectacles et le divertissement populaire se refléta également dans une partie de sa précieuse bibliothèque avec les milliers de livres et de revues des dernières décennies, dont il s’affranchit en partie. Les disques de musique remplissaient également le domicile parental. Tout a dû disparaître progressivement. Il voulait une vie avec de moins en moins de fardeaux, une vie dont il pourrait profiter. Il recherchait le calme et la dignité.

C’était un homme aux multiples qualités. Écrivain avant tout, mais aussi chroniqueur et producteur radio (à 9h84), chercheur, planète de la vie pénible des cafés et librairies athéniennes. Il trouvait de la poésie même dans la rudesse et pas seulement dans la poésie évidente d’un certain quotidien. C’était un « érudit populaire » et un spécialiste de la vie urbaine, de l’invisible et du manifeste. Tout d’abord, c’était une personne non intégrée, authentique. L’authenticité le caractérisait. Tout le monde avait quelque chose de positif à dire sur Dimitris Fyssa.

Parmi ses autres livres on glane : « Le jardinier et l’opportuniste », « Strictement inapproprié (programmes de cinéma sexuel athénien), « Niloufer dans les années de crise », « Tu m’appelles » (poèmes), « Le lecteur du week-end », « Tête non retournée”, “Musée du folklore”, “Ceux-ci et les mouvements”, “Chants de la prison”.

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