2024-03-18 11:00:15
Seuls quelques groupes comprennent aussi bien qu’eux le jeu avec l’escalade musicale. Mastiff. Le quintet britannique mélange avec un enthousiasme croissant les sons grossiers et répugnants entre le hardcore, le sludge et le métal brutal et donne au visage et aux cordes vocales une rage sans compromis et dévorante. Le groupe a enregistré son dernier exploit à une époque où le monde commençait à prospérer à nouveau tout en luttant contre ses propres démons et sa dépression. En même temps, les dogue se lèvent “Précipice” dans une direction un peu plus hardcore.
“Void”, en troisième position, s’inscrit tout à fait dans l’esprit de cette mise au point sur les tranches, explosant littéralement hors des enceintes avec du hardcore pointu, de la croûte et du grind, tandis que les premiers nuages d’orage s’amoncellent tout autour. Dans cette tension écumante de désespoir rauque, le tempo baisse pas à pas, s’accompagne d’une lourdeur boueuse et atteint des dimensions destructrices, une sorte de fraise de dentiste au milieu sert de point culminant épuisant. « Serrated » avec Harry Nott de Burner et Dan James de XIII scie et pousse, frappe sauvagement et déballe enfin un solo dissonant à la touche Slayer.
« Thorn Trauma », en revanche, fait virevolter les poings et joue habilement avec les idées de grindcore et de power violence, tandis que les cordes vocales de Jim Hodge se dégradent. Le désespoir retentit à chaque note, surtout lorsque le morceau commence à dériver vers la moitié du parcours et qu’une petite fanfare sonore commence. “Cut-Throat” avec le très occupé Ethan Lee McCarthy (Primitive Man, entre autres) renonce presque complètement au rythme et se cache derrière des collines de bruit lugubres. Si c’est un pas de trop, “Bite Radius” décolle en quelques secondes, plonge tête première dans la fosse et, accompagné de nuances putrides, attaque hardiment.
Mastiff s’aventure encore plus loin et finit par déséquilibrer les derniers vestiges de ce qu’on pourrait appeler la vie. Bien que globalement plus hardcore, “Deprecipice” est – bien sûr – tout sauf simple, et encore moins accessible. Encore plus de bruit, encore plus de ruptures et de changements brusques, encore plus de colère canalisée poussent les Britanniques au sommet de leur forme. Seuls quelques groupes parviennent à apporter si crûment frustration et résignation dans le monde. Quelle déclaration merveilleusement laide d’un album.
Note : 8/10
Disponible à partir du : 22 mars 2024
Disponible via : MNRK Heavy (SPV)
Facebook: www.facebook.com/mastiffhchc
Catégorie: Magazine, Critiques
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