Dominique Tapie parle de sa vie et de l’œuvre de son défunt mari dans son livre “Bernard, la fureur de vivre” lors des conversations tropéziennes d’Agnès

Dominique Tapie parle de sa vie et de l’œuvre de son défunt mari dans son livre “Bernard, la fureur de vivre” lors des conversations tropéziennes d’Agnès

Affable et détendue. Entre un bain de mer et un peu de lecture, Dominique Tapie nous a reçus ce samedi après-midi sous le soleil du Lavandou pour parler de sa vie et de l’œuvre de son défunt mari. La veuve de l’ancien patron de l’OM présentera ce dimanche à l’hôtel de Paris Saint-Tropez son livre Bernard, la fureur de vivre lors des conversations tropéziennes d’Agnès. Entretien.

Que représente la Côte d’Azur, pour vous?

Enfant, j’allais à Nice avec ma grand-mère maternelle. Ma mère aimait aussi y séjourner. Moi, je préférais la côte basque. J’y suis retournée plus tard avec Bernard, à Beaulieu, à Saint-Jean-Cap-Ferrat et très souvent à Monaco, où il jouait beaucoup au casino. (S’adressant au serveur) Vous avez un petit air de Papin. Vous ne connaissez pas Jean-Pierre Papin? Pour les 30 ans de la victoire de l’OM en Coupe d’Europe, j’ai eu la chance de revoir tous les joueurs. Papin, il n’a pas changé comme Di Meco et Angloma. Boli, lui, a pris quelques kilos. Et Förster, je ne l’aurais jamais reconnu. Il a même grossi de la tête.

Qu’avez-vous ressenti pour cet anniversaire, sans Bernard Tapie?

J‘ai eu les larmes aux yeux le lendemain au stade, quand j’ai vu les portraits de Bernard dans les tribunes. À part à Naples, il n’y a pas de telle ferveur en Europe. À l’époque, on vivait au rythme de l’OM, dans la joie, dans l’angoisse. J’ai également apprécié que le maire se décide enfin à baptiser une esplanade du Vélodrome au nom de Bernard. Il était temps de lui rendre hommage, lui qui a porté le club aussi haut. N’en déplaise au PSG. (Rires)

Marseille, c’est aussi le Phocéa, un quatre mats de 71,50m…

C’était un bateau pour faire du sport, relever un défi. Pas un traîne couillon pour en mettre plein les yeux pendant le festival de Cannes. À bord, il n’y avait que des copains marins. Il était tellement fier de ce bateau. Avant de se le faire saisir… Et aujourd’hui, il est coulé au large de la Malaisie. Il doit être atteint d’une malédiction.

En 2012, il y a eu l’achat de la villa La Mandala sur les hauteurs de Saint-Tropez pour 47 millions d’euros…

Bernard n’était pas du tout Saint-Tropez. C’était trop bling-bling pour lui. Il ne sortait pas de la maison, à part pour faire du vélo et les courses le matin. Cette villa, c’était pour me faire plaisir. Elle était dans son jus des années 50, avec un jardin extraordinaire et une vue incroyable. On se croyait en Toscane. De tous les biens que nous avons eus, c’était mon préféré.

Jusqu’à ce qu’elle soit saisie et vendue à un milliardaire pour 81,2 millions d’euros l’année dernière…

C’est comme ça. J’ai vécu sans pendant 50 ans, je vivrai sans le reste de ma vie. Avec Bernard, on n’a jamais vraiment été attachés aux choses. L’important, c’était d’être ensemble, d’autant plus pendant les périodes d’opprobre. Le plus dur, ça a été de me séparer de mes animaux. Heureusement, qu’il y a eu Brigitte (Bardot). C’est la personne la plus extraordinaire. En 48 heures, elle est venue chercher les chevaux, l’âne, les chèvres, les poules… Je ne la remercierai jamais assez. Elle m’a sauvée. C’est ma sœur de cœur. Qu’on ne dise pas de mal d’elle.

Où en êtes-vous de vos soucis financiers?

Vous connaissez ma dette: 467 millions d’euros (1)! Et tous les jours, elle augmente. Je ne compte même plus. Beaucoup de femmes me demandent comment Bernard a pu me laisser dans cette situation. Tout simplement parce qu’il y avait de quoi rembourser. Ce sont les intérêts qui sont délirants. Pendant un an, Jean-Louis Borloo a payé mon loyer. Maintenant, c’est mon fils Laurent qui prend la moitié en charge et moi l’autre. On m’a versé un peu d’à-valoir avant la sortie de mon livre et je touche deux euros à chaque vente. Il s’en est écoulé 8.000 exemplaires. Heureusement, ça, on ne me le confisque pas. Sinon, à quoi bon vivre? D’ailleurs, j’aimerais qu’on m’oublie!

Au moment où vous entrez dans la lumière?

C’était l’idée de Jean-Louis Borloo, ce livre. Après la mort de Bernard, je n’avais plus rien. L’écriture m’a fait du bien, comme une thérapie. Je me suis lâchée. Je comprends mieux certaines attitudes, l’attrait de mon mari pour la politique. D’où il venait, c’était ça le vrai pouvoir, pas les affaires. Contrairement à un Bolloré, qui est né avec une cuillère en argent dans la bouche.

Bernard Tapie était engagé contre le Front national. Que vous inspire la montée de l’extrême droite?

S’il était encore là aujourd’hui, il serait vent debout. Mais il y a Mélenchon aussi. On est face à deux extrêmes. Ce monde me dépasse. Lui aussi ne s’y retrouvait plus. À la fin, il me disait qu’il était content d’avoir connu la meilleure période. J’avais 18 ans en 68. Tout était permis. Il n’y avait pas le sida, pas de problème de boulot…

Mais pas d’Instagram, pas de TikTok…

Mon Dieu, les réseaux sociaux. C’est une calamité, la décadence.

Ça peut aussi être une porte d’entrée pour se faire connaître, comme pour votre fille Sophie qui s’est lancée dans la chanson…

Ma fille, c’est celle qui ressemble le plus à Bernard. Elle est pleine de talents, pleine de ressources. Elle écrit, elle compose, elle a de l’esprit et elle est belle. Mais ça ne suit pas. Parce qu’elle s’appelle Tapie. Je lui avais pourtant dit de prendre un pseudo.

En septembre, la vie de Bernard Tapie va faire l’objet d’une série sur Netflix, incarnée par Laurent Laffite. Projet que vous ne cautionnez pas…

Tout comme Bernard, qui aurait au moins voulu que notre fils Laurent y prenne part. Ma fille, elle, aurait préféré voir François Civil, de Bac nord, dans le rôle de son père. Mais il y a un mois, Tristan Séguéla (co-créateur de cette fiction et fils du publicitaire, N.D.L.R.) a finalement tenu à me rencontrer.

Il m’a expliqué qu’il était très admiratif de Bernard mais qu’il ne voulait pas qu’on mette notre grain de sel pour garder sa liberté. Vous savez, je ne peux pas me fâcher avec la famille Séguéla. Je n’oublie pas ce que Jacques a fait quand Bernard était au plus mal. Comme Bernard Kouchner, d’ailleurs. Même si leurs fils, ce sont leurs fils.

1. Cette dette fait suite à la condamnation de Bernard Tapie dans le litige qui l’opposait au Crédit lyonnais.

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