2024-06-03 08:39:51
Comment acquérir et gérer les données qui composent le CCT. Voyons un exemple pour la gestion de la BPCO.
Nous concluons avec cet article l’examen du Dossier Médical Territorial (vous trouverez ici la première et la deuxième partie). Les données cliniques qui permettent de classer et de stadifier les patients et de surveiller leur état de santé sont particulièrement importantes pour utiliser la CCT dans la prise en charge des patients atteints de pathologies chroniques. Dans certaines branches, par exemple en diabétologie et en néphrologie, les entreprises de santé utilisent des logiciels spécialisés, de véritables dossiers médicaux de pathologie, généralement contenant de nombreuses données structurées (silos spécialisés). Dans ce cas, l’objectif est d’acquérir ces données et d’en alimenter le CCT grâce à des mécanismes d’interopérabilité.
Dans d’autres branches, cependant, les données sont fragmentées entre plusieurs systèmes et parfois insérées dans des rapports en texte libre ou même transcrites sur papier. Comment alors trouvez-vous cette information ? Deux solutions sont possibles : acquérir puis intégrer un dossier spécialisé, avec toutefois pour conséquence d’insérer un silo supplémentaire ; utiliser une plateforme numérique de santé (DHP) avec laquelle créer la structure des données, par exemple openEHR et créer rapidement, grâce à une logique « low-code », des formulaires et des tableaux de bord pour enregistrer et consulter les données.
Le DHP étend la structure centrale de données du CCT et la spécialise pour traiter les données nécessaires, dans une logique de subsidiarité. À titre d’exemple, je vous montre un modèle de gestion de la BPCO.
Comment nous procédons? Nous commençons par identifier les données nécessaires (ensemble de données), généralement à partir des directives et des besoins des cliniciens. À l’aide d’un Data Modeler, les archétypes sont sélectionnés, s’ils sont déjà disponibles, ou de nouveaux sont créés. Par la suite, les modèles contenant les contraintes et les règles de leur utilisation sont conçus avec eux. Les données de l’image jaune sont produites par différents systèmes d’information à partir desquels elles seront extraites. Les données en vert sont cependant “orphelins» et sera introduit et géré via le tableau de bord BPCO. Celui-ci sera conçu avec un Form Modeler qui, à partir des modèles, permet de créer le formulaire de manière visuelle, sans ou avec peu de code.
Le tableau de bord BPCO contiendra des données jaunes et vertes, créant ainsi une vue intégrée des données pertinentes sur les maladies. Avec cette approche il est donc possible de compléter le CCT qui peut remplir deux fonctions :
- Gouvernance clinique des pathologies (analyse, surveillance, etc.)
- Soutien à la pratique clinique
De manière plus détaillée, un CCT ainsi conçu peut être utilisé pour :
- Surveiller l’état de santé et le traitement des patients souffrant de maladies chroniques ;
- Promouvoir la prise en charge et la prise en charge intégrée des patients souffrant de pathologies chroniques ;
- Mesurer l’adhésion thérapeutique des patients aux directives ;
- Vérifier la pertinence des soins aux patients par rapport aux directives et protocoles nationaux et internationaux ;
- Établir une base de données sur laquelle développer des algorithmes prédictifs d’IA relatifs aux complications et au pronostic des patients souffrant de maladies chroniques.
Cette approche est par nature modulaire : on peut partir d’une pathologie pour ensuite l’étendre à d’autres. L’utilisation d’un DHP low-code facilite et rend le processus de création et d’extension du CCT très rapide. Un autre avantage, par rapport aux logiciels traditionnels, est la grande flexibilité qui permet, au fil du temps, d’enrichir ou de modifier des ensembles de données cliniques. Enfin, les données seront dans un format ouvert, standard, externe à la logique applicative.
Le Dossier Médical Territorial est un nouveau domaine à aborder numériquement : essayons de ne pas le faire avec des logiques anciennes et des outils obsolètes. Il ne suffit pas de développer des logiciels « microservices » pour s’affranchir de toutes les contraintes et limites de l’informatisation traditionnelle.
3 – Bien
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