du côté des plus faibles – Corriere.it

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2023-09-09 20:59:08

De Carlo Bordoni

Travail et inégalités sont au centre des recherches du chercheur qui s’est rapproché du Mouvement Cinq Étoiles et a inspiré le revenu du citoyen

Domenico De Masi il est décédé samedi 9 septembre à l’âge de 85 ans, des suites d’une maladie courte mais mortelle. Avec lui, il y a un morceau de sociologie italienne, un morceau qui n’est qu’en partie académique (car Mimmo, comme l’appelaient ses amis, avait occupé tous les postes universitaires, jusqu’à la présidence de la Faculté des Sciences de la Communication de l’Université La Sapienza de Rome). , puisqu’il s’est généreusement consacré aux analyses de terrain, devenant ainsi l’un des principaux experts en sociologie du travail.

Peut-être parce que, comme il aimait à le rappeler, il était d’origine modeste (il est né à Rotello, dans la province de Campobasso), mais sa sociologie était toujours du côté des plus faibles. Son engagement dans la lutte contre les inégalités l’avait rapproché du Mouvement Cinq Étoiles., dont il fut pendant une certaine période l’éminence grise. Mais les expressions de condoléances pour son décès proviennent de tous les bords politiques. Il laisse entre autres un souvenir affectueux au leader du M5S Giuseppe Conte, à la secrétaire du Parti Démocrate Elly Schlein, au vice-président de la Chambre Giorgio Mul et au ministre Adolfo Urso. Même le président du Brésil Lula le salue avec un post sur

Même sans l’admettre explicitement, De Masi a été l’inspirateur du revenu des citoyens : Derrière cette idée se cache la philosophie d’André Gorzses études sur le travail immatériel et cette conception – même scandaleuse au siècle dernier – de revenu d’existence, compensation qui est due à toutes les personnes qui font partie de la société et contribuent, par le fait d’exister, à sa continuité.

L’influence de Gorz et son esprit utopique novateur transparaît dans les pages de l’un de ses livres les plus significatifs, Le travail au 21ème siècle (Einaudi, 2018), où De Masi retrace l’histoire du travail depuis ses origines jusqu’à l’ère post-industrielle, soulignant comment il a souvent été utilisé comme instrument d’oppression et de contrôle des masses populaires. De Masi souligne ici comment le travail – thème indispensable de toute analyse sociologique – a constitué l’élément fondamental de la réalisation de l’identité humaine.

Une identité en crise depuis les années 1980, où Jeremy Rifkin prédit la fin du travail. Surtout, la fin du travail matériel est responsable de nombreux problèmes critiques d’aujourd’hui et d’un individualisme exaspéré : en effet, il arrive que la perte d’identité dans la profession doit être compensée par de fortes injections de confiance et de conscience de soi.

De Masi, en optimiste convaincu, ne voit pas tant dans le travail immatériel une perte qu’une une opportunité favorable pour donner plus de place à cette qualité humaine extraordinaire jusqu’ici réprimée par le travail physique : la créativité. le grand défi du troisième millénaire, développer la pensée latérale, la créativité humaine, peut-être la plus grande richesse encore inexploitée.

Voici donc les volumineuses études publiées par De Masi qui démontrent ses possibilités concrètes, depuis Émotion et règle (Laterza, 1990) Imagination et concret (Rizzoli, 2003). Le savant souligne ici, avec un éclair de génie, le contraire du travail : l’oisiveté (Farniente créativeEdesse, 1995 e Une simple révolutionRizzoli 2016).

L’loisirs Le latin comme le contraire de entreprisel’activité publique, économiquement productive, qui se déroule en dehors du foyer n’est pas, comme nous le pensons, l’absence de toute activité, mais plutôt la possibilité de se consacrer à ce qui donne satisfaction, à ce qu’on crée pour soi. Même si leloisirs liée au secteur privé, ne signifie pas qu’elle n’ait pas d’effets sur l’ensemble de la société. Tout comme la créativité produit des effets bénéfiques dont chacun peut profiter.

Face à la fin du travail ou en tout cas à sa réduction drastique, De Masi propose une société dans laquelle leloisirs a une fonction sociale précise génératrice de valeur ajoutée. Il le déclare de manière provocante dans Travaillez gratuitement, tout le monde travaille. Parce que l’avenir des chômeurs (Rizzoli, 2017), émettant l’hypothèse des conséquences à moyen terme : Travail 2025. L’avenir de l’emploi (ou du chômage)Marsile 2017.

Au moment de la pandémie, De Masi a facilement démontré le caractère concret de ses théorisations en affirmant l’utilité du travail à distancemême avec les précautions nécessaires (Travail intelligentMarsile, 2020).

Son dernier livre s’intitule je le félicite (Einaudi, 2022), où il interroge la hausse des inégalités. De Masi compare brièvement l’École de Francfort, qui propose un marxisme débarrassé de la domination de l’économie sur la superstructure culturelle, et l’École néolibérale de Vienne, observant tristement comment cette dernière a prévalu. Une vague de pessimisme chez un sociologue qui a fait de l’optimisme, de la créativité et de l’esprit critique sa raison de vivre.

9 septembre 2023 (modifié le 9 septembre 2023 | 19h58)



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