du droit au crime – La santé mentale en période difficile

du droit au crime – La santé mentale en période difficile

2020-09-13 13:19:10

13 septembre 2020

Le XXIe siècle apporte avec lui une grave érosion du droit d’émigrer. Un droit qui est devenu un peu moins que rhétorique pour une grande partie de l’humanité, bien qu’il soit inclus dans rien de moins que l’un des premiers articles (article 13) de la Déclaration universelle des droits de l’homme de décembre 1948, dans lequel il est littéralement dit que ” Toute personne a le droit de circuler librement et d’établir sa résidence sur le territoire d’un État… et de quitter tout pays, y compris le sien, et de revenir dans son pays”

Mais non seulement le droit d’émigrer est de plus en plus restreint, mais émigrer devient même un crime, comme cela a déjà commencé à se produire en Italie en 2009 avec la loi dite Maroni, ainsi qu’avec les politiques d’autres pays actuellement dirigées par Donald Trump aux États-Unis, et avec la tendance à même considérer comme un crime d’aider les immigrés sans papiers

Comme l’a souligné Angela Cabrera, ce qui devrait être un crime, c’est que les causes sociales qui poussent les gens à émigrer se produisent.

Bien sûr, depuis des années, le droit d’émigrer est monétisé. Si vous avez de l’argent, toutes les bordures sont en papier. Si quelqu’un a la solvabilité pour pouvoir acheter une maison dans un autre pays, les portes s’ouvrent. On peut dire que si l’immigré “se souvient” de prendre le chéquier et transporte un demi-million d’euros, il peut être citoyen de n’importe quel pays du monde. Sinon, préparez-vous à vivre une migration dans une situation extrême

J’ai appelé cette monétisation du droit d’émigrer “l’effet Jéricho” en relation avec l’épisode biblique bien connu dans lequel les Hébreux ont encerclé pendant un certain temps les murs invincibles de Jéricho, sans succès. Mais lorsqu’une procession s’organise autour des murs et que les trompettes commencent à retentir, les murs s’effondrent. Quelque chose comme cela se produit avec les murs contre la migration, qui lorsque le tintement de l’argent retentit, même les murs les plus hauts tombent immédiatement

De plus en plus, à mesure que les politiques d’immigration évoluent dans une grande partie du monde, il est prévisible que dans peu de temps, émigrer avec des droits ne sera une option abordable que pour les riches, certains professionnels très limités et rien d’autre. Les autres devront se contenter d’y aller en touristes le temps imparti sous peine de vivre des odyssées homériques, voire de vivre la criminalisation de la migration, donnant lieu à un deuil migratoire extrême, ce que j’ai appelé le Syndrome d’Ulysse.

Il est évident que la migration, comme toutes les questions complexes de la vie sociale, nécessite des accords entre toutes les parties, des règles consensuelles, une planification pour protéger les droits et le bien-être de tous les secteurs concernés. Mais ce qui n’est pas acceptable, c’est que nous allions vers la suppression pratique pour la majorité de l’humanité de ce droit humain fondamental reconnu dans la Déclaration universelle des droits de l’homme.

Ainsi, l’émigration est passée en à peine 70 ans, du droit au crime



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