le cisplatine, en raison de sa toxicité importante, est souvent inadapté comme traitement pour de nombreux patients atteints d’un carcinome épidermoïde de la tête et du cou (CETC) localement avancé ou métastatique. Le cétuximab (Erbitux) est une choice couramment utilisée, malgré ses propres effets indésirables.

Un essai de phase 3 récent, NRG-HN004 (NCT03258554), a étudié l’utilisation du durvalumab (Imfinzi) ou du cétuximab chez ces patients. Les résultats ont révélé un taux de guérison significativement plus faible dans le groupe durvalumab par rapport au cétuximab.

Malgré ce résultat négatif, l’étude est importante pour orienter les futures recherches sur le CETC. L’analyze précoce des données est essentielle pour identifier les traitements inefficaces et éviter d’exposer inutilement les patients à des thérapies potentiellement nocives.

## Conception de l’essai

Le traitement standard des cancers de la tête et du cou, à la plupart des stades, associe radiothérapie et chimiothérapie avec du cisplatine. Le cisplatine présente de nombreuses toxicités qu’il est souhaitable d’éviter, ou qui rendent certains patients inéligibles en raison de conditions préexistantes. Ces patients peuvent souffrir de perte auditive,de lésions rénales,de neuropathie,ou être d’un certain âge avec d’autres comorbidités. La recherche d’alternatives est constante. Le cétuximab est actuellement la meilleure option, mais il a aussi des effets indésirables. Cette étude comparait un agent d’immunothérapie, le durvalumab, au cétuximab, dans l’espoir d’une équivalence ou d’une supériorité.

## Résultats de l’essai

L’essai a été interrompu prématurément en raison d’une analyse des données montrant que le groupe expérimental ne fonctionnait pas aussi bien que le groupe témoin, le groupe cétuximab. Après un suivi de deux ans, les taux de guérison étaient inférieurs d’environ 13 % dans le groupe expérimental, une différence importante.

## Effets indésirables observés

Le durvalumab, étant un agent d’immunothérapie, présente des effets indésirables différents de ceux observés avec le cétuximab et le cisplatine. Il peut provoquer des effets indésirables de type auto-immun, bien que rares. Le cétuximab est connu pour amplifier les effets indésirables de la radiothérapie. Les patients ont tendance à développer une réaction dans la gorge, causant des douleurs, des difficultés à avaler ou une sécheresse buccale. Le cétuximab peut également provoquer une éruption cutanée fine et prurigineuse chez certains patients.

## Importance pour la recherche sur le cancer de la tête et du cou

Cet essai élimine une option de traitement potentielle pour cette population de patients. Des données précliniques prometteuses n’ont pas été confirmées dans l’essai clinique. L’analyse précoce des études est cruciale pour arrêter rapidement les traitements inefficaces et améliorer la conception des futurs essais. Ce médicament, ou cette catégorie de médicaments, ne sera probablement pas testé davantage. La recherche se concentrera sur des approches nouvelles et différentes.## Enseignements à retenir

Il est toujours décevant de constater qu’un essai est négatif et ne permet pas d’améliorer le sort des patients. Cela souligne l’importance d’une bonne conception des essais et aide à mieux concevoir les futurs essais. cela motive également à continuer à chercher des options de traitement pour ces patients. Il est crucial d’obtenir de tels résultats, même s’ils ne sont pas ceux attendus.Cela fait partie de la science. Les résultats ne sont pas toujours conformes aux attentes.

## Prévention du cancer de la tête et du cou

L’importance du vaccin contre le papillomavirus humain (HPV) est cruciale. Environ 80 % de ces cancers sont aujourd’hui dus au virus HPV. Moins de personnes fument, mais davantage contractent le virus HPV et développent ces types de cancers.Beaucoup de patients ignorent l’existence d’un vaccin. Il est important de sensibiliser à la prévention du cancer.

## Référence

Radiotherapy with cetuximab or durvalumab for locoregionally advanced head and neck cancer in patients with a contraindication to cisplatin (NRG-HN004): an open-label, multicentre, parallel-group, randomised, phase 2/3 trial.
Lancet Oncol. 2024;25(12):1576-1588. doi:10.1016/S1470-2045(24)00507-2

Essai NRG-HN004 : Durvalumab contre Cétuximab pour le cancer de la Tête et du cou

Le cancer épidermoïde de la tête et du cou (CETC) localement avancé ou métastatique représente un défi thérapeutique majeur.Le cisplatine, traitement standard, est souvent inadapté en raison de sa forte toxicité. Le cétuximab est une choice courante, mais également associé à des effets secondaires. L’essai clinique NRG-HN004 a comparé le durvalumab à ce dernier chez des patients ne pouvant recevoir de cisplatine.

comparaison : Durvalumab vs Cétuximab

| Caractéristique | Durvalumab (Imfinzi) | Cétuximab (Erbitux) |

|————————–|————————–|————————–|

| Type de médicament | Immunothérapie | Anticorps monoclonal |

| Efficacité (NRG-HN004) | Inférieure au cétuximab | Supérieure au durvalumab |

| effets indésirables | Auto-immuns (rares) | Amplifie la radiothérapie, réactions dans la gorge, éruptions cutanées |

Résultats de l’essai NRG-HN004

L’essai de phase 3 NRG-HN004 a montré une infériorité significative du durvalumab par rapport au cétuximab en termes de taux de guérison (environ 13 % de différence).L’essai a été interrompu prématurément en raison de ces résultats négatifs.

FAQ

Q : Quel est le traitement standard du CETC ?

R : Radiothérapie et chimiothérapie avec cisplatine, mais le cisplatine est toxique et inadapté pour certains patients.

Q : Pourquoi le cétuximab est-il utilisé ?

R : C’est une alternative au cisplatine, bien qu’il présente des effets indésirables.

Q : Qu’a montré l’essai NRG-HN004 ?

R : le durvalumab s’est révélé moins efficace que le cétuximab.

Q : Quels sont les effets secondaires du durvalumab ?

R : Des effets indésirables de type auto-immun, bien que rares.

Q : Quels sont les effets secondaires du cétuximab ?

R : Amplification des effets secondaires de la radiothérapie, réactions dans la gorge, éruptions cutanées.

Q : Quelles sont les implications de cet essai ?

R : Le durvalumab ne sera probablement pas étudié plus avant dans cette indication. La recherche continuera sur d’autres approches.

Q : Comment prévenir le CETC ?

R : Vaccination contre le HPV (environ 80 % des cas sont liés au HPV) et réduction du tabagisme.

Importance pour la recherche

L’essai NRG-HN004, malgré ses résultats négatifs, met en lumière l’importance des analyses précoces des données pour éviter d’exposer inutilement les patients à des traitements inefficaces. Il souligne également le besoin de recherches continues pour trouver de meilleures options de traitement pour les patients atteints de CETC.

Référence

>Radiotherapy with cetuximab or durvalumab for locoregionally advanced head and neck cancer in patients with a contraindication too cisplatin (NRG-HN004): an open-label, multicentre, parallel-group, randomised, phase 2/3 trial. Lancet Oncol. 2024;25(12):1576-1588. doi: 10.1016/S1470-2045(24)00507-2