Dynamique géopolitique au Sahel: Iran, Turquie, Maroc et Algérie en post-retrait français

Dynamique géopolitique au Sahel: Iran, Turquie, Maroc et Algérie en post-retrait français

Dans le contexte actuel du Sahel, après le retrait des forces françaises, une nouvelle dynamique géopolitique se dessine avec l’engagement accru de l’Iran dans la région, de la Turquie, du Maroc et de l’Algérie en raison de leurs liens historiques et de leur proximité géographique.

Aussi, les nouveaux régimes des pays sahéliens, confrontés à des défis sécuritaires, recherchent des alternatives à leur dépendance passée envers les forces étrangères, notamment la France et d’autres pays occidentaux. Cette redéfinition des influences dans le Sahel post-retrait français soulève donc des questions sur l’équilibre futur du pouvoir et sur la manière dont ces engagements influenceront la stabilité et le développement de la région à long terme.

Dans cette dynamique, la Turquie déploie des équipements militaires, dont des drones, devenant ainsi un acteur majeur dans le paysage sécuritaire sahélien. L’intervention iranienne se fait par l’intermédiaire de la fourniture d’armes et de drones à des groupes séparatistes et extrémistes. La république islamique est considérée avec inquiétude par plusieurs acteurs régionaux et internationaux, comme un facteur de déstabilisation de la région nord et ouest-africaine.

Malgré ses ambitions, l’Iran fait face à des défis financiers qui pourraient limiter son influence à long terme pour la simple raison qu’il n’a pas les moyens de sa politique. En dépit du fait qu’il puisse intensifier ses efforts diplomatiques et économiques au Sahel, proposant des accords de coopération dans divers secteurs qu’il ne pourra jamais honorer. Ce sont là les nouvelles stratégies visant à établir son emprise, notamment au Mali.

La Turquie, de son côté, avec la fourniture des drones a adopté une approche principalement axée sur le renforcement des liens avec les capitales du Sahel, notamment à travers la construction d’infrastructures comme des mosquées et des hôpitaux, et l’ouverture de marchés d’exportation. Ankara a signé un accord de défense avec Niamey, ce qui a suscité des interrogations sur ses intentions réelles dans la région.

Néanmoins, certains projets turcs, comme la prise de contrôle d’écoles au Mali, ont été accueillis avec moins d’enthousiasme, compromettant l’influence turque dans le Sahel. Chacun de ces deux pays tente de naviguer dans ce paysage géopolitique changeant, avec des approches qui varient du soutien économique et culturel à l’implication militaire et sécuritaire, reflétant une mosaïque d’intérêts et d’objectifs stratégiques.

Le Maroc, bien que moins mentionné dans ces sources spécifiques, continue de mener une politique significative au Sahel en vertu de sa politique africaine et de ses efforts pour maintenir la stabilité et le développement économique. Son rôle est de plus en plus prépondérant sur l’échiquier africain, notamment dans la région du Sahel.

En brossant le tableau de cette politique africaine du Maroc sans tambour ni trompette, mais avec une constance, il n’est nul doute que le Royaume œuvre pour la stabilité et le développement économique de ses voisins sahéliens. Faisant preuve d’une diplomatie subtile, le Maroc a su tisser des liens étroits avec les pays de cette région, liens qui semblent être cousus d’une main de maître à la fois sur les fronts économiques, sécuritaires et religieux.

D’une main, le Maroc investit et fait fructifier, proposant son expertise dans des domaines aussi variés que l’agriculture, la gestion de l’eau ou l’énergie renouvelable, comme pour rappeler que le Sahel peut aussi être source de vie et de prospérité. De l’autre, il tend la perche sécuritaire, formant des imams au discours modéré, tentant de contrer l’obscurantisme.

Le Maroc, fidèle à son histoire millénaire, cherche non pas à conquérir par les armes, mais à influencer par la coopération et l’entraide. Une sorte de soft power à la marocaine qui, s’il est parfois critiqué pour ses propres intérêts stratégiques sous-jacents, n’en demeure pas moins une force de proposition constructive dans une région où les déserts sont faits de sable et d’opportunités. Le Maroc a choisi son chemin avec précaution, avançant pas à pas sous l’égide de la stabilité et de la croissance économique partagée.

L’Algérie en sa qualité de deuxième puissance militaire en Afrique et qui se veut y jouer un rôle clé, s’efforce d’apporter, vainement, des solutions sécuritaires urgentes pour contrer l’avancée des groupes terroristes et la violence dans la région. L’Algérie, tente de s’accrocher à un rôle stratégique dans le Sahel qu’elle n’aura pas, particulièrement à la lumière du retrait progressif de l’opération militaire Barkhane menée par la France.

L’importance stratégique du Sahel pour l’Algérie est également soulignée par la proximité géographique, qui place l’Algérie en première ligne des pays impactés par l’insécurité et les activités terroristes dans cette zone mitoyenne. La sécurité de sa frontière sud constitue donc une nécessité impérieuse pour sa propre sécurité nationale.

La position de l’Algérie vis-à-vis du Sahel s’articule autour d’une approche multidimensionnelle, alliant prétendument une diplomatie active qu’elle a égarée chemin faisant et, potentiellement, l’intervention militaire, bien que cette dernière option demeure sujet à des contraintes politiques et stratégiques considérables. La diplomatie algérienne, illustre, surtout, la volonté d’Alger d’esquisser la résolution des conflits par le dialogue et la négociation, et ce, en accord avec ses principes d’hégémonie.

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