Une éclipse partielle de Soleil se produira samedi matin à l’aube. Visible à Montréal avec des lunettes adaptées, elle n’entraînera toutefois pas de changement de luminosité notable.

« Quand le Soleil va se lever samedi matin,l’éclipse aura déjà dépassé son maximum »,explique Olivier Hernandez,directeur du Planétarium de Montréal. « Mais on aura quand même 30-40 minutes d’observation. Évidemment, s’il n’y a pas de nuages, comme actuellement c’est prévu. Et c’est un phénomène difficile à observer parce que c’est proche de l’horizon. »

La Lune passera devant le Soleil sans le recouvrir complètement de notre point de vue terrestre. Cette éclipse partielle se déroulera de 4 h 51 à 8 h 43 samedi matin, et sera visible dans les Amériques, en Europe et en Afrique. À Montréal, elle sera observable de 6 h 40, heure du lever du Soleil, jusqu’à 7 h 13. À Québec, elle se produira du lever du Soleil à 6 h 30 jusqu’à 7 h 16.

Selon M. Hernandez, la Lune cachera 45 % du Soleil à son lever à montréal. À son maximum, à 6 h 20, elle recouvrira 60 % du Soleil. La dernière éclipse solaire partielle, en octobre 2023, était moins impressionnante, avec seulement 15 % de couverture du Soleil.

À l’est d’une ligne allant de Tadoussac à Rivière-du-Loup, le maximum de l’éclipse sera visible après le lever du Soleil.

Les éclipses solaires partielles surviennent donc relativement souvent, presque chaque année au Québec, selon M. Hernandez. « Mais une éclipse partielle aussi importante que celle de samedi, c’est plus rare, quelques fois par décennie. »

Pour qu’il y ait une éclipse totale, il faut que la Lune soit assez proche de la Terre. Sinon, même si les deux sont parfaitement alignés, il s’agit d’une éclipse « annulaire » – la Lune ne recouvre pas complètement le Soleil, vu de la Terre. L’orbite lunaire est légèrement elliptique, ce qui fait qu’il y a une différence de 50 000 km entre le moment où la Lune est la plus proche de la Terre et le moment où elle en est le plus loin. comme la Lune s’éloigne de la Terre de 38 millimètres par année, d’ici un demi-milliard d’années, il n’y aura plus d’éclipse totale.

La Bolduc

Les éclipses fascinent l’humanité. Les quatre dernières éclipses solaires totales visibles du Québec ont eu lieu en 1932, 1963, 1972 et avril 2024. Cette dernière a donné lieu à un battage médiatique.Et celle de 1932 a été immortalisée par une chanson de La Bolduc : « À 4 h d’l’après-midi Il faisait noir comme la nuit Les lumières s’sont allumées. Tout l’monde s’est mis à crier »

Les prochaines éclipses solaires totales visibles du Québec auront lieu en 2044 puis en 2079. La prochaine éclipse solaire partielle aura lieu en août 2026, avec une couverture du Soleil de 18 %, selon M. Hernandez.

Les premières prédictions d’éclipses datent de la civilisation chaldéenne de la Mésopotamie il y a près de 3000 ans. Mais il a fallu attendre l’astronome anglais Edmond Halley pour prédire relativement exactement le lieu d’une éclipse, en 1715. La première mention d’une éclipse date d’un texte hindou d’il y a 6000 ans.

Rectificatif
Une version précédente de ce texte indiquait qu’une éclipse totale nécessite que la Terre soit assez proche du Soleil.

Consultez les conseils du Planétarium sur l’observation sécuritaire des éclipses

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